PAIRE DE CANDELABRES D'EPOQUE LOUIS XVI
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PAIRE DE CANDELABRES D'EPOQUE LOUIS XVI

DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE

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PAIRE DE CANDELABRES D'EPOQUE LOUIS XVI
DERNIER QUART DU XVIIIe SIECLE
En bronze ciselé et doré, acier bleui à trois bras de lumière, à motif de rinceaux feuillagés, de têtes d'aigles encadrant un thyrse entouré de feuilles de lierre, soutenu par une femme ailée terminée par des rinceaux d'acanthe, sur une base rectangulaire aux extrémités semi-circulaires centrée de médaillons en biscuit à l'imitation de Wedgwood ; un bras accidenté et restauré
Hauteur: 49,5 cm. (19 ½ in.) ; Largeur: 22 cm. (8 ¾ in.) ; Profondeur: 13 cm. (5 in.)
Provenance
Très probablement livrée en 1788 par Dominique Daguerre pour la princesse Kinsky (1729-1794).
Puis très probablement saisie révolutionnaire ; service du Directoire au Palais du Luxembourg, Paris.
Puis très probablement Napoléon Ier (1769-1821), appartement de l'Empereur, Palais des Tuileries, Paris.
Puis très probablement impératrice Eugénie (1826-1920), son cabinet de travail, Palais des Tuileries, Paris.

Inventaire :
Très probablement : facture de Dominique Daguerre à la princesse Kinsky du 17 mai 1788 :
"Une paire de girandoles à trois lumières portées par des figures en arabesque, le tout de bronze ciselé et doré mat, sur pieds à plaques bleu imité avec camée anglais au milieu 1900L"
Très probablement : inventaire du Palais des Tuileries, Appartements de l’empereur Napoléon Ier, 1809 :
"deux candélabres à trois lumières, genre arabesque, pieds tournés et cannelés, les socles fond lapis arrondis sur les côtés, guirlandes de fleurs, noeuds de ruban; à chaque un thyrse à colonne torse supporté par une chimère, rinçeaux, guirlandes, feuilles de vigne et raisin, les branches à bec de corbin et enroulement, terminée par une pomme de pin".
Special notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds) This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further details
A PAIR OF LOUIS XVI ORMOLU AND BLUED STEEL CANDELABRAS, LAST QUARTER 18TH CENTURY

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Margaux Zoi
Margaux Zoi

Lot Essay

Cette extraordinaire paire de girandoles, unique exemplaire connu de la fin du XVIIIe siècle, fut très probablement livrée par le marchand-mercier Dominique Daguerre en 1788 à la princesse Kinsky (1729-1794). La combinaison subtile du bronze doré, de l’acier bleui et des plaques de Wedgwood à l’imitation des camées antiques en font un rare et précieux témoignage du goût à l’arabesque survenant à la fin de l’Ancien Régime.

C’est à Christian Baulez que nous devons l’identification de la présente paire dans une facture de Daguerre à la princesse datée du 17 mai 1788: ‘Une paire de girandoles à trois lumières portées par des figures en arabesque, le tout de bronze ciselé et doré mat, sur pieds à plaques bleu imité avec camée anglais au milieu 1900L’. A la Révolution la paire quitte l’hôtel de la rue Saint-Dominique pour gagner les collections du Palais du Luxembourg pour le service du Directoire. On les retrouve aux Palais des Tuileries en 1809 dans le deuxième salon des Appartements de l’empereur Napoléon Ier: ‘deux candélabres à trois lumières, genre arabesque, pieds tournés et cannelés, les socles fond lapis arrondis sur les côtés, guirlandes de fleurs, noeuds de ruban; à chaque un thyrse à colonne torse supporté par une chimère, rinçeaux, guirlandes, feuilles de vigne et raisin, les branches à bec de corbin et enroulement, terminée par une pomme de pin’. Puis l’impératrice Eugénie les utilise dans son cabinet de travail (Archives nationales AJ19/1099, f˚140), leur trace se perd ensuite dans l’incendie du Palais en 1871.

LA PRINCESSE KINSKY

Petite-fille du célèbre Palatin de Hongrie, le comte Paffly, Marie-Léopoldine-Monique Pafly nait le 10 septembre 1729. A l’âge de 19 ans, elle épouse François-Joseph, prince Kinsky, qui décéde en 1752. Menant une vie brillante, mondaine, et assez libre, la princesse émigre à Paris peu avant 1761. En 1774, elle s’installe rue Saint-Dominique dans l’hôtel de Gourges qu’elle rénove fastueusement. Ce fut aux architectes François-Simon Houlié, Gilles Paul Cauvet, puis Charles-Joachim Bernard de revoir successivement les décorations intérieure et extérieure de son hôtel qui porte désormais son nom. Une description faite en 1786 par Luc-Vincent Thiéry, avocat et amateur d’art, montre que cette demeure était l’une des plus luxueuses de Paris, la princesse Kinsky se fournissant en effet auprès des plus grands artistes et artisans de son temps. Ses papiers personnels aujourd’hui conservés aux Archives nationales révèlent notamment les noms des bronziers Pierre Gouthière et Joseph Muller, de l’ébéniste Charles Krier, ou encore des menuisiers en siège Philippe-Joseph Pluvinet ou Georges Jacob. Les factures du marchand-mercier Dominique Daguerre sont particulièrement révélatrices du goût avant-gardiste de la princesse et de son intérêt prononcé pour les pièces de bronze doré d’exception. Celle-ci tint dans son hôtel un brillant salon pendant près de trente ans où la musique et la diplomatie furent à l’honneur. Princesse musicienne, elle se fit portraiturer par Julien au plafond du Salon de musique somptueusement décoré Cauvet.

FRANÇOIS REMOND POUR LA PRINCESSE KINSKY

L’identification des pièces de bronze doré dans les différentes commandes de la princesse Kinsky révèle une prédominante paternité de celles-ci au célèbre bronzier François Rémond. Reçu maître en 1774, il travaille essentiellement pour le marchand-mercier Dominique Daguerre mais également avec les ébénistes David Roentgen et Jean-Henri Riesener. Il a également une clientèle privée, la reine Marie-Antoinette, le comte d’Artois, le duc de Penthièvre ou le comte d’Adhemar.

C’est par l’intermédiaire du marchand-mercier Daguerre que la princesse Kinsky se fournit un important ensemble de luminaires de bronze doré réalisé par Rémond. Notons une paire de girandoles à grande figure et corbeille de fleurs vendue en décembre 1785 pour le salon de musique de la princesse Kinsky (vente chez Christie’s, Monaco, 15 juin 1997, lot 91), ou encore les girandoles à femmes-satyres provenant du Salon de compagnie de la princesse, dont un modèle fut fourni par Rémond à Daguerre le 19 novembre 1785. Une paire de ce modèle se vendit notamment dans la vente de Dominique Daguerre chez Christie’s le 26 mars 1790 et fut acquise par le prince de Galles. Il pourrait s’agir de la paire conservée aujourd’hui à Windsor Castle (inv. RCIN 39216). Une autre paire de ce modèle provenant de Longleat Castle fut vendue chez Christie’s, Londres, 13 juin 2002, lot 307. Il faut aussi ajouter à ces bronzes des girandoles aux griffons, dont le premier modèle fut livré par Rémond à Daguerre en 1783. Le modèle réalisé pour le boudoir de la princesse Kinsky est aujourd’hui conservé au château de Versailles (inv. V 1076).

UNE ATTRIBUTION A FRANÇOIS REMOND

Bien que le modèle de notre paire de girandoles n’apparaisse pas dans les registres de Rémond aujourd’hui incomplets, son attribution au célèbre bronzier est très probable. Les figures arabesques qui en constituent le corps sont en effet identiques à celles visibles sur une paire de chenets que Rémond fournit pour 5.500 livres à la princesse de Lamballe le 10 octobre 1785, dont le dessin préparatoire est aujourd’hui en collection privée (ill. H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, t. I, p. 206, fig. XXIII et p. 279, fig. 4.12.3, reproduit ci-contre). Ce modèle de chenets par Rémond fut réutilisé pour Daguerre le 22 juin 1786 et le 24 août 1787 pour 1.600 livres à chaque livraison. Les bobèches à guirlandes de perle sont également propres à son œuvre. Elles se retrouvent notamment sur les bras « à la chinoise » que Rémond livra par l’intermédiaire du Garde-Meuble à Madame de Ville d’Avray en 1786 ou encore sur la paire de « girandoles aux griffonds » de la princesse Kinsky mentionnée ci-dessus.

L’inventeur de notre modèle est très probablement Daguerre qui collabora avec Rémond pour la ciselure et la dorure du bronze. La rare et unique utilisation des plaques de Wedgwood sur ces luminaires indique en effet une supervision du projet par le marchand-mercier car celui-ci disposait d’un monopole d’importation et de revente en France de produits sortant de la manufacture de Wedgwood. Par ailleurs, il est intéressant de noter que la princesse Kinsky participa pleinement à l’engouement pour ce type de porcelaine en commandant en janvier 1792 à la manufacture de Sèvres une extraordinaire cheminée en marbre garni de camées à l’imitation de Wedgwood pour la somme exorbitante de 6.000 livres. Chez Révillon elle s’approvisionna la même année en papiers peints à camées en arabesque qui devaient probablement compléter un même décor dont fit partie la présente paire de girandoles.

Unique exemplaire du XVIIIe siècle connu, ce modèle remporte un vif succès au XIXe siècle et fut notamment copié par Alfred Beurdeley et Henry Dasson (ill. op . cit. H. Ottomeyer, t. I, p. 426, fig. 6.3.16). Un exemplaire signé par Beurdeley et complétant une garniture fut vendu chez Sotheby's, Londres, 1er octobre 2008, lot 342, et une paire attribuée à Dasson est conservée dans l’ancienne chambre de Nissim de Camondo rue de Monceau (musée Nissim de Camondo, inv. CAM 1104.1 et 2).




This superb pair of girandoles, which appears to be the only surviving 18th century example of this model, was most certainly supplied by the marchand-mercier Dominique Daguerre to Princesse Kinsky (1729-1794) in 1788. With its finely-chased gilt-bronze, blued steel panels and Wedgwood jasperware medallions of classical scenes, these magnificent girandoles typify the goût étrusque or ‘style arabesque’ fashionable towards the end of the Ancien Régime.

Christian Baulez first identified this pair from an invoice dated 17 May 1788 from Daguerre to the Princess: ‘Une paire de girandoles à trois lumières portées par des figures en arabesque, le tout de bronze ciselé et doré mat, sur pieds à plaques bleu imité avec camée anglais au milieu 1900L’. During the Revolution, the girandoles were removed from the Princesse’s hôtel particulier on the rue Saint-Dominique to be sent to the Palais du Luxembourg for use by the Directoire. The pair is later recorded in 1809 at the Palais des Tuileries, in the deuxième salon of Napoléon’s Appartements: ‘deux candélabres à trois lumières, genre arabesque, pieds tournés et cannelés, les socles fond lapis arrondis sur les côtés, guirlandes de fleurs, noeuds de ruban; à chaque un thyrse à colonne torse supporté par une chimère, rinçeaux, guirlandes, feuilles de vigne et raisin, les branches à bec de corbin et enroulement, terminée par une pomme de pin’. The girandoles were then moved to the cabinet de travail of Empress Eugénie (Archives Nationales AJ19/1099, f˚140), their location unknown after the fire destroyed the Palais des Tuileries in 1871.

PRINCESSE KINSKY

Grand-daughter of the celebrated Hungarian palatine count Palffy, Marie-Léopoldine-Monique Palffy was born in 1729. Aged 19, she married François-Joseph, prince Kinsky who died in 1752. In 1761 Princesse Kinsky moved to Paris and in 1774 into the hôtel de Gourges on the rue Saint-Dominique, which she lavishly furnished with the help of Daguerre. She hired the architects François-Simon Houlié, Gilles-Paul Cauvet, and Charles-Joachim Bernard, successively, to redesign the interiors as well as the exterior of the hôtel particulier which now bears her name.

The description of the hôtel by the lawyer and amateur d’art Luc-Vincent Thiéry in 1786 bears witness to its importance in late 18th Century Paris, where it ranked amongst the most lavish residences. Princesse Kinsky called on the most important artists and craftsmen of the time to furnish her hôtel and her personal records, now in the Archives Nationales, reveal the names of these celebrated artisans. Amongst those, the bronziers Pierre Gouthière and Joseph Muller, the ébéniste Charles Krier, as well as the menuisiers Philippe-Joseph Pluvinet and Georges Jacob. Invoices issued by the marchand-mercier Dominique Daguerre in relation to commissions by the Princesse illustrate her innovative taste and predilection for exceptional mounted objects.

She presided over a well-attended Salon for close to thirty years in her hôtel, where music and diplomacy reigned. A musician herself, she commissioned Julien to paint her portrait on the ceiling of the Salon de musique sumptuously decorated by Cauvet.

FRANÇOIS REMOND AND PRINCESSE KINSKY

A significant number of gilt-bronze objects commissioned by Princesse Kinsky were identified as having been executed by the celebrated bronzier François Rémond. Received maîtreise in 1774, he worked predominantly for the marchand-mercier Dominique Daguerre, but also collaborated with the ébénistes David Roentgen and Jean-Henri Riesener. His private clientèle included Marie-Antoinette, the comte d’Artois, the duc de Penthièvre and the comte d’Adhemar, but it is through the intervention of Daguerre that he secured important commissions from Princesse Kinsky for luminaires in gilt bronze. These include a pair of figural girandoles with flowering baskets supplied in December 1785 for the Salon de musique of her hôtel (sold Christie’s, Monaco, 15 June 1997, lot 91), and a pair of girandoles with femmes-satyres for her Salon de compagnie, for which a model was supplied to Daguerre by the bronzier on 19 November 1785. A pair of the latter model was sold in the sale of Daguerre’s collection at Christie’s, London, 26 March 1790, where acquired by the Prince of Wales, and may well correspond to the pair now at Windsor Castle (inv. RCIN 39216). A further pair of this same model, formerly at Longleat, was sold Christie’s, London, 13 June 2002, lot 307.

Last, a pair of ‘girandoles aux griffonds’ – for which the original model was supplied to Daguerre by Rémond in 1783 - was delivered to Princesse Kinsky for use in her boudoir and is now at the château de Versailles (inv. V 1076).

THE ATTRIBUTION TO FRANÇOIS REMOND

Although the model of girandoles here offered does not appear to be listed in the now incomplete archival records of the bronzier, their attribution to Rémond is well supported.
The arabesque figures featured here are virtually identical to those found on a pair of chenets supplied by Rémond on 10 October 1785 to the princesse de Lamballe at the cost of 5,500 livres, for which the preparatory design is now in a private collection (ill. H. Ottomeyer et P. Pröschel, Vergoldete Bronzen, t. I, p. 206, fig. XXIII and p. 279, fig. 4.12.3, and reproduced here). This model of chenets was also supplied by Rémond to Daguerre on 22 June 1786 and again on 24 August 1787, each time at the cost of 1,600 livres.

The presence of drip-pans decorated with beaded garlands is also characteristic of the œuvre of the talented bronzier. These appear on the wall-lights ‘à la chinoise’ supplied by Rémond in 1786 to Madame de Ville d’Avray, as well as on the above-mentioned pair of ‘girandoles aux griffonds’ supplied to princesse Kinsky.

The original model for these girandoles was probably designed by Daguerre who collaborated with Rémond for the chasing and the gilding of the bronze. Indeed, the use of Wedgwood plaques on the present girandoles would seem to indicate the involvement of the celebrated marchand-mercier as he held exclusive import and resale rights in France for all products executed by the Wedgwood manufacture. Princesse Kinsky also played an instrumental role in popularising this type of porcelain, not least by acquiring a superb marble chimneypiece fitted with cameos simulating Wedgwood jasperware, from the manufacture de Sèvres in 1792, at the exorbitant cost of 6,000 livres. She also acquired from Révillon a set of wallpaper panels featuring cameos en arabesque which most certainly formed part of the interiors in which the present girandoles once stood.

Although no other 18th century example of this model is recorded, it was highly sought after in the 19th century and reproduced by the bronziers Alfred Beurdeley and Henry Dasson (ill. op . cit. H. Ottomeyer, t. I, p. 426, fig. 6.3.16). A girandole of this model signed by Beurdeley and forming part of a garniture, was sold Sotheby's, London, 1 October 2008, lot 342, whilst a pair of the same model attributed to Dasson is now in the musée Nissim de Camondo (inv. CAM 1104.1 and 2).

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