Lot Essay
Cette rare paire de miroirs illustre les prouesses techniques et esthétiques de Venise, centre majeur de production du verre au XVIIIe siècle.
C’est à Venise que l’art du verre a été porté à son paroxysme. Dans le Voyage d’un Français en Italie fait dans les années 1765 & 1766, Joseph-Jérôme Le Français de Lalande a noté sur la glacerie de Murano « les Arts sont plus cultivés à Venise que dans le reste de l’Italie. Les glaces de Murano vont partout. » En effet, dès le XIIIe siècle le Grand Conseil de la ville décide l’installation des verriers sur l’île de Murano pour des raisons de sécurité. La guilde des verriers est alors déjà très puissante. La clientèle, formée principalement de grands banquiers et d’armateurs, dépense des fortunes pour meubler et orner ses riches palais. C’est à la fin du XVIe siècle que disparaitront peu à peu les miroirs en métal précieux, en acier, en cristal de roche et ceux en étain ou cuivre dont se servait cette bourgeoisie.
En découvrant le verre cristallin mais également la glace soufflée en cylindre, Venise révolutionne l’art du miroir et du verre qui connaîtra son apogée et ceci jusqu’au XVIIIe siècle.
La glace se fabriquant dans des dimensions de plus en plus imposantes deviendra véritable objet de décoration suspendu au mur tel un tableau. D'une remarquable qualité d’exécution, cette rare paire de miroirs gravés et colorés au bleu de cobalt est caractéristique du savoir-faire Vénitien. En effet à la fin du XVIIe siècle on crée à Venise un type de miroir à fronton dont la bordure en glaces taillées est généralement de couleur bleue.
This rare pair of mirrors illustrates the technical prowess and artistic sensibilities of craftsmen in 18th Century Venice, then a
major centre for glass production.
It is in Venice that glass-making took its most accomplished form. In his ‘Voyage d’un Français en Italie, fait dans les années 1765 & 1766’, Joseph-Jerôme Le Français de Lalande commented on the glass manufacture of Murano: ‘les Arts sont plus cultivés à Venise que dans le reste de l’Italie. Les glaces de Murano vont partout.’ In the 13th century, the Grand Council of Venice took the decision to move the glass manufactures from Venice to the island of Murano for security purposes. The guild in charge of regulating the glass manufactures was already quite powerful. The clientèle comprised both bankers and ship-owners who spent fortunes lavishly furnishing and enriching their palaces. The latter’s demand for mirrors made of precious metals, steel, rock crystal, pewter or copper progressively subsided at the end of the 16th century. The discovery of crystal and the development of improved glass-blowing techniques by Venetian manufactures revolutionised the art of mirror-making, which remained at its peak
until the 18th century.
The glass manufactures developed the expertise to produce progressively larger plates and mirrors became a desirable commodity,
a veritable ornemental object to display on one’s wall.
The superb mirrors ofered here, engraved and coloured with cobalt blue, are of remarkable quality and characteristic of the oeuvre of 18th century Venetian craftsmen. This type of mirror, featuring a pediment above a blue-glass central border, was developed in Venice at the end of the 17th century.
C’est à Venise que l’art du verre a été porté à son paroxysme. Dans le Voyage d’un Français en Italie fait dans les années 1765 & 1766, Joseph-Jérôme Le Français de Lalande a noté sur la glacerie de Murano « les Arts sont plus cultivés à Venise que dans le reste de l’Italie. Les glaces de Murano vont partout. » En effet, dès le XIIIe siècle le Grand Conseil de la ville décide l’installation des verriers sur l’île de Murano pour des raisons de sécurité. La guilde des verriers est alors déjà très puissante. La clientèle, formée principalement de grands banquiers et d’armateurs, dépense des fortunes pour meubler et orner ses riches palais. C’est à la fin du XVIe siècle que disparaitront peu à peu les miroirs en métal précieux, en acier, en cristal de roche et ceux en étain ou cuivre dont se servait cette bourgeoisie.
En découvrant le verre cristallin mais également la glace soufflée en cylindre, Venise révolutionne l’art du miroir et du verre qui connaîtra son apogée et ceci jusqu’au XVIIIe siècle.
La glace se fabriquant dans des dimensions de plus en plus imposantes deviendra véritable objet de décoration suspendu au mur tel un tableau. D'une remarquable qualité d’exécution, cette rare paire de miroirs gravés et colorés au bleu de cobalt est caractéristique du savoir-faire Vénitien. En effet à la fin du XVIIe siècle on crée à Venise un type de miroir à fronton dont la bordure en glaces taillées est généralement de couleur bleue.
This rare pair of mirrors illustrates the technical prowess and artistic sensibilities of craftsmen in 18th Century Venice, then a
major centre for glass production.
It is in Venice that glass-making took its most accomplished form. In his ‘Voyage d’un Français en Italie, fait dans les années 1765 & 1766’, Joseph-Jerôme Le Français de Lalande commented on the glass manufacture of Murano: ‘les Arts sont plus cultivés à Venise que dans le reste de l’Italie. Les glaces de Murano vont partout.’ In the 13th century, the Grand Council of Venice took the decision to move the glass manufactures from Venice to the island of Murano for security purposes. The guild in charge of regulating the glass manufactures was already quite powerful. The clientèle comprised both bankers and ship-owners who spent fortunes lavishly furnishing and enriching their palaces. The latter’s demand for mirrors made of precious metals, steel, rock crystal, pewter or copper progressively subsided at the end of the 16th century. The discovery of crystal and the development of improved glass-blowing techniques by Venetian manufactures revolutionised the art of mirror-making, which remained at its peak
until the 18th century.
The glass manufactures developed the expertise to produce progressively larger plates and mirrors became a desirable commodity,
a veritable ornemental object to display on one’s wall.
The superb mirrors ofered here, engraved and coloured with cobalt blue, are of remarkable quality and characteristic of the oeuvre of 18th century Venetian craftsmen. This type of mirror, featuring a pediment above a blue-glass central border, was developed in Venice at the end of the 17th century.