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STATUE YOROUBA ‘MAMI WATA’
YORUBA ‘MAMI WATA’ STATUE
NIGERIA
Bois, mirroir
Hauteur: 46 cm (18 in.)
來源
Acquis auprès de Alain Lecomte, Paris
Collection Laprugne, Paris

拍品專文

Dans la mythologie Yorouba, Yemoja est la déesse mère, divinité protectrice des femmes, et tout particulièrement des femmes enceintes. Yemoja est associée à l’eau en général, et plus particulièrement aux rivières. Elle est souvent représentée comme une sirène – cependant les images de Yemoja dans l’art Yoruba sont très rares. La présence de deux serpents indique que cette statue extraordinaire est en fait une représentation de Mami Wata, une divinité de l’eau également, mais ne faisant pas partie du panthéon traditionnel Yorouba. Ce nouvel esprit est apparu en Afrique de l’Ouest vers 1900 sous la forme d’une chromolithographie de ‘charmeuse de serpent’, apparemment indienne, dont les originaux ont été réalisés en 1887 par Adolph Friedländer Company à Hambourg. Pour le public africain, ce personnage mystérieux exogène a eu un impact dramatique et cette image a été rapidement interprétée comme un esprit de l’eau africain dans des statues tridimensionnelles en bois, appelées « Mami Wata ». Cette nouvelle divinité apportait la fortune, la richesse et renforçait la procréation et la fécondité. La présence de plusieurs têtes indique une influence secondaire sur sa morphologie. Dans les années 1930 et 1940, les pratiques votives des commerçants indiens ont eu un impact profond sur les adorateurs de Mami Wata. Comme Mami Wata, ils étaient associés à la richesse de l’étranger et leur présence a contribué à développer une fascination grandissante pour les estampes indiennes représentant les dieux et déesses hindoues. Cette statue fait probablement référence à la divinité hindoue tricéphale Dattatreya (dont Brahma, Vishnu et Shiva), en gardant l’iconographie de sirène et de charmeuse de serpent (avec la présence du serpent enroulé au sommet de la sculpture). Ainsi, au Bénin et au Togo, une divinité Mami Wata avec trois têtes est connue sous le nom ‘Densu’. L’article de Henry J. Drewal, Mami Wata : Arts for Water Spirits in Africa and Its Diasporas (African Arts, Summer 2008, Vol. 41, No. 2 : pp. 60-83) est un très bon résumé de l’existence de Mami Wata en Afrique. Cf. fig. 19 (op. cit.) pour une statue janus, attribuée au Ewe de Ghana, avec une iconographie similaire provenant de la collection Rene Bravmann.

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