Lot Essay
Les Makonde ont deux types de masque : les masques de casque, utilisés principalement par les groupes du Mozambique, et les masques de visage, répandus parmi les Makonde tanzaniens. Ces derniers ont souvent eu une approche très schématique du visage humain. Les éléments morphologiques sont réduits au minimum ; les seules décorations sont des motifs de scarification sur le front et un diadème hachuré. Les masques féminins ont toujours un bouchon à lèvres proéminent. Les masques de la région de Lindi ont typiquement de petits yeux rectangulaires et sont ornés de plusieurs couches de pigments rouges naturels. Les trous présents sur le bord servaient à attacher un morceau de tissu tenant ainsi le masque en place et couvrant la tête du danseur. Ce type de masque était actif à la fin des cérémonies d’initiation comme l’incarnation des esprits ancestraux (midimu) et dont l’apparition rappelait aux initiés leur nouvelle position dans la communauté et les droits et devoirs qui en découlaient. Le Musée ethnologique de Berlin possède plusieurs masques similaires également obtenus au début du XXe siècle : un très semblable (III.E.14062) receuilli par Karl Weule en 1906 à Mahuta (proche de la frontière avec Mozambique), un autre (III.E.11769, avec un bouchon à lèvres plus grand) obtenu par Perrot en 1906, et un dernier (III.E.10540) recueilli par Seyfried (avec motifs de scarifications en résine). Cf. Roy C. D., Kilengi. African Art from the Bareiss Family collection (Seattle, 1997 : p. 103, #46) pour un autre masque similaire avec une representation identique du bouchon à lèvres – sans indication des lèvres.