拍品專文
Les masques ntomo combinent habituellement des traits zoomorphes et anthropomorphes. Ce masque, avec une très belle patine suintante, présente une abstraction bien plus grande et joue habilement des angles et des arrondis. En forme d’amande présentant une surface plane de part et d’autre et surmonté de quatre cornes alignées (un élément féminin), chaque œil est figuré par un simple carré (symbolisant une claire vision des choses). La bouche absente semble symboliser l’enseignement de la société du ntomo, la maîtrise de la parole et la sagesse du silence, à l’image des paroles de ce chant accompagnant les cérémonies : “Ferme ta bouche fermement, ferme ta bouche ; la bouche est l’ennemie” (Colleyn J.-P., Bamana, 2002 : p.95). Ce masque se produit lors des manifestations de l’association villageoise des jeunes garçons (ntomo). Agés de 6 à 13 ans, ces enfants ne sont pas encore circoncis, ce rituel aura lieu plus tard lors de l’initiation au koré. Le jour de l’admission au ntomo, tel que nous l’explique Jean-Paul Colleyn : “le jeune garçon choisit une ngolo-muso, une petite amie. Cette dernière lui rend des services et lui fait de petits cadeaux ; il la protège et le jeune couple se livre à de petits flirts innocents”. Les garçons doivent également prouver leur virilité en s’infligeant à tour de rôle des coups de bâton. Cf. Colleyn, op. cit. : #74 pour un masque similaire de l’ancienne collection Rasmussen.