Lot Essay
Dans l’ancienne société tahitienne il existait un lien indéfectible entre le statut social des ari’ i, classe dirigeante, et la manifestation de leur pouvoir à travers l’art. Dans ce contexte, ce sont surtout les sculptures représentant la figure humaine qui étaient toutes qualifiées pour servir d’insignes à ce pouvoir, en référence directe aux ancêtres ou aux divinités protectrices (D’Alleva, A., Representing the Body Politic : Status, Gender, and Anatomy in Eighteenth-Century Society Islands Art, Pacific Arts, no. 13/14, 1996, p. 27-34).
Parmi ses nombreuses observations, le révérend William Ellis mentionne entre autres les ti’ i, images sculptées posées sur un socle en bordure de route dans la proximité d’une demeure de notable afin de marquer la sacralité du terrain dont on s’approchait (Ellis, W., Polynesian Researches During a Residence of Nearly Eight Years in the Society and Sandwich Islands, London, 1831, vol. III, p. 106). Une aquarelle de George Tobin datant de 1792 montre un de ces poteaux, dont la structure se présentait comme une composition verticale de plusieurs figures superposées. Considérées comme des effigies d’ancêtres ou de divinités, les ti’ i pouvaient également décorer les proues ou les poupes des pirogues. Les figures sont « en général représentées avec un grand ventre rond (manava ou opu : ventre), les bras pliés, se terminant souvent dans des mains avec trois doigts qui reposent de manière protectrice sur le torse » (Appel, M., Metaphors of Origin and Descent).
Le ti’ i présenté ici aurait pu servir de décoration de la proue ou de poupe de pirogue d’un notable, soit comme sommet de poteau mentionné par Ellis ; impossible à affirmer en l’absence de toute documentation.
En termes de comparaison, se référer à la double figure BM TAH 60 dont la présente figure est stylistiquement très proche (Hooper, Pacifc Encounters, p. 174, fg. 125). A mentionner également deux autres figures fort semblables, sculptées sur un bâton récolté lors d’un des voyages de Cook, actuellement dans la collection du Hunterian Museum, Glasgow, HMAG E438/2 (voir Hooper, S., ibid., p. 176, fg. 129).
De part leur simplicité et pureté esthétique, les statues tahitiennes inspirèrent dans leurs créations des artistes tels Jacob Epstein (voir Fig. A).
Parmi ses nombreuses observations, le révérend William Ellis mentionne entre autres les ti’ i, images sculptées posées sur un socle en bordure de route dans la proximité d’une demeure de notable afin de marquer la sacralité du terrain dont on s’approchait (Ellis, W., Polynesian Researches During a Residence of Nearly Eight Years in the Society and Sandwich Islands, London, 1831, vol. III, p. 106). Une aquarelle de George Tobin datant de 1792 montre un de ces poteaux, dont la structure se présentait comme une composition verticale de plusieurs figures superposées. Considérées comme des effigies d’ancêtres ou de divinités, les ti’ i pouvaient également décorer les proues ou les poupes des pirogues. Les figures sont « en général représentées avec un grand ventre rond (manava ou opu : ventre), les bras pliés, se terminant souvent dans des mains avec trois doigts qui reposent de manière protectrice sur le torse » (Appel, M., Metaphors of Origin and Descent).
Le ti’ i présenté ici aurait pu servir de décoration de la proue ou de poupe de pirogue d’un notable, soit comme sommet de poteau mentionné par Ellis ; impossible à affirmer en l’absence de toute documentation.
En termes de comparaison, se référer à la double figure BM TAH 60 dont la présente figure est stylistiquement très proche (Hooper, Pacifc Encounters, p. 174, fg. 125). A mentionner également deux autres figures fort semblables, sculptées sur un bâton récolté lors d’un des voyages de Cook, actuellement dans la collection du Hunterian Museum, Glasgow, HMAG E438/2 (voir Hooper, S., ibid., p. 176, fg. 129).
De part leur simplicité et pureté esthétique, les statues tahitiennes inspirèrent dans leurs créations des artistes tels Jacob Epstein (voir Fig. A).