PAIRE DE MEUBLES A HAUTEUR D'APPUI DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XVI
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PAIRE DE MEUBLES A HAUTEUR D'APPUI DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE JEAN-LOUIS-FAIZELOT DELORME, VERS 1770-1780, REEMPLOYANT DES ELEMENTS DE MARQUETERIE D'EPOQUE LOUIS XIV

Details
PAIRE DE MEUBLES A HAUTEUR D'APPUI DU DEBUT DE L'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE JEAN-LOUIS-FAIZELOT DELORME, VERS 1770-1780, REEMPLOYANT DES ELEMENTS DE MARQUETERIE D'EPOQUE LOUIS XIV
En marqueterie Boulle en contrepartie, d'écaille de tortue caret et cuivre, placage d'ébène, ornementation de bronze ciselé et doré, le plateau de forme rectangulaire à ressaut central, la façade ouvrant par trois vantaux dont un vantail central orné de la figure de l'Abondance et d'attributs musicaux sur un fond de rinceaux et de vrilles, et deux vantaux latéraux en partie vitrés, les entrées de serrure en pelte à têtes de coq et les angles à équerre en volute, chaque vantail comprenant des compartiments dans la partie inférieure, reposant sur une base reposant sur six pieds peut-être associés, l’un estampillé J.L.F. DELORME sous la traverse latérale gauche ; quelques rosettes associées
Hauteur: 98 cm. (38 ½ in.) ; Largeur: 147 cm. (58 in.) ; Profondeur: 40 cm. (15 ¾ in.)
Jean-Louis-Faizelot Delorme, reçu maître en 1763
Provenance
Très probablement Laurent Grimod de la Reynière (1734-1793), inventoriée dans le Petit Salon ‎de son hôtel, Paris, 22 Germinal An 4 (11 avril 1796) ; très probablement sa vente 21 août 1797, lot 110.
Ancienne collection Boni de Castellane et Anna Gould, Palais Rose, Paris, puis par descendance jusqu'au propriétaire actuel.
Special notice
Prospective purchasers are advised that several countries prohibit the importation of property containing materials from endangered species, including but not limited to coral, ivory and tortoiseshell. Accordingly, prospective purchasers should familiarize themselves with relevant customs regulations prior to bidding if they intend to import this lot into another country. This item will be transferred to an offsite warehouse after the sale. Please refer to department for information about storage charges and collection details.
Further details
A PAIR OF LOUIS XVI ORMOLU-MOUNTED TORTOISESHELL AND COPPER BOULLE MARQUETRY AND EBONY MEUBLES-A-HAUTEUR-D'APPUI STAMPED BY JEAN-LOUIS-FAIZELOT DELORME, CIRCA 1770-1780, REUSING SOME LOUIS XIV MARQUETRY ELEMENTS

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Nathalie Honnay
Nathalie Honnay

Lot Essay

Ces spectaculaires bibliothèques basses associent un modèle remarquable, inventé par A. C. Boulle, à un moment passionnant dans l’histoire des arts décoratifs, le renouveau pour ses créations lors de la vague néoclassique. Elles conjuguent également des provenances particulièrement prestigieuses, tant au XVIIIe qu’au XXe siècle, associant Grimod de La Reynière et Boni de Castellane.

UN MODELE CREE PAR ANDRE-CHARLES BOULLE

Ce type de bibliothèque basse muni de trois portes est une invention du célèbre ébéniste du Roi André-Charles Boulle qui développa en France et porta à un degré d’excellence la technique de marqueterie découpée d’écaille de tortue, d’ébène, d’étain et de laiton. On trouve dans la livraison complémentaire à son Nouveaux dessins de Meubles publié par Jean Mariette vers 1727-1732 une planche présentant un bas d’armoire aux portes latérales vitrées. En 1715, dans l’acte de cession du fonds de commerce entre Boulle et ses fils, un meuble de ce type est mentionné : « une armoire de 6 pieds de long [198 cm.] en marqueterie et de bronze à trois portes, faite à la réserve de quelques bronzes et preste à dorer, commandée valant 1.000 livres. Une pareille armoire qui est la contrepartie de celle mentionn cy-dessus tait galement commande valant 850 livres » (cité par J.P. Samoyault, André-Charles, Boulle et sa famille, Genève, 1979, pp. 65-66).

La première commande de ce type de meuble aujourd’hui historiquement traçable est la paire en première partie exécutée par Boulle en 1720 pour la Galerie des Conquêtes des princes de Condé au château de Chantilly. Ces bibliothèques sont d’ailleurs visibles sur une aquarelle de l’album dit Album du comte du Nord réalisé lors de la venue du futur Paul Ier de Russie à Chantilly et conservé in situ (ill. ci-contre, musée Condé, Chantilly, inv. 1930-1-1-PL). Confisquées le 24 Messidor an IV (12 juillet 1796), elles furent transférées au château de Saint-Cloud et sont aujourd’hui conservées au musée du Louvre (inv. OA 5461 et OA 5466). Deux autres paires sont également conservées au Louvre (inv. OA 5462, 5465, 5459 et 5460) et proviennent également de saisies révolutionnaires.

Ce modèle de meuble inventé par Boulle sous le règne de Louis XIV connut un vif regain d’intérêt durant la fin du règne de Louis XV. Le succès était tel que nombre d’ébénistes de cette période, souvent pour faire suite à la commande de marchands-merciers tel que Claude-François Julliot, produisirent des meubles identiques, certains réemployant même des éléments de meubles d’époque Louis XIV. La présente paire, exécutée par l’ébéniste Jean-Louis Delorme vers 1770, est une parfaite illustration de cet engouement.

Aujourd’hui seulement une quinzaine de paires de ces bibliothèques basses à trois portes sont répertoriées, certaines créées dans les années 1720-1730, d’autres durant le troisième quart du XVIIIème siècle, la différence entre ces deux groupes n’étant visible que dans la construction et la finition des bronzes. En plus des six paires d’époque Louis XIV du musée du Louvre citées auparavant, mentionnons deux autres paires conservées à la Wallace Collection de Londres (inv. F 386-387), toutes deux en première partie et estampillées par Jean-Louis Faizelot-Delorme et datant de l’époque Louis XV.

Une autre paire en première partie, anciennement dans les collections d’Helena Rubinstein est reproduite dans A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 73, fig. 9. Cette paire provient des collections de Quentin Craufurd (vente le 20 novembre 1820, lot 466), puis du baron d’Ivry (vente le 8 mars 1841, lot 168) et de Léopold, 2e baron d’Ivry (vente le 7 mai 1884, lot 268). Ces deux meubles étaient conçus en suite avec une autre paire en première partie vendue chez Osenat, Fontainebleau, 29 juin 2008, lot 76.

LA PROVENANCE GRIMOD DE LA REYNIERE

Au XVIIIème siècle, on trouve avec certitude la trace de ces bibliothèques basses en marqueterie Boulle chez les grands collectionneurs des années 1770-1790. Parmi les exemplaires en marqueterie en première partie, citons une paire chez le baron de Besenval en 1795 (vente le 10 août 1795, lots 186 et 187) et un exemplaire seul dans la vente Rohan-Chabot (vente le 8 décembre 1807, lot 93 à dessus de marbre griotte). Trois exemplaires seuls en contre-partie et avec un dessus de marbre griotte sont décrits dans la collection du marquis de Marigny (vente du 18 mars au 6 avril 1782, lot 585), du comte de Merle (vente le 1er mars 1784, lot 208), et du duc de Choiseul-Praslin (vente le 18 février 1793, lot 242).

Seulement deux paires de bibliothèques en contre-partie sans marbre sont mentionnées dans les ventes de cette époque : la première paire, formant pendant d’une autre paire en première partie, est décrite dans une vente anonyme le 9 avril 1793 (Paillet expert, comportant des pièces de MM. de Ségur, de Clesle, etc.) :
« 218. Deux autres armoires semblables de forme [de marqueterie à trois portes dont deux en glaces] et aussi très richement garnies ; elles sont seconde partie ; hauteur 36 pouces, langueur 54 pouces [H. 97 x L. 146 cm.] … 1601 livres à Paillet ».

La seconde paire, de même dimension et probablement la même que la précédente, est décrite dans la vente de Monsieur de la Reynière le 21 août 1797. Sa description plus précise correspond à la paire de la collection Castellane ici présentée :
« 110. Deux autres meubles de marqueterie, genre de Boule, et seconde partie, forme de bas d’armoire à hauteur d’appui ; ils sont divisés chacun en 3 parties, dont celle du milieu est pleine, les 2 autres fermant à clefs, sont garnies en verre blanc. Ces meubles de forme agréable sont ornés de cadres, moulures, égières [équerres] et autres fontes dorées d’or moulu. Longueur 54 pouces [environ 146 cm.] profondeur 14 pouces [environ 38 cm.] ».

Cette paire fut inventoriée un an plus tôt, le 11 avril 1796, dans le Petit Salon de l’important hôtel du fermier général Laurent Grimod de La Reynière (1733-1793) : « deux meubles de Marquetrie genre de Boulle seconde partie nommés bas d’armoire à trois vantaux dont deux à panneaux de verre le tout enrichi de fontes dorées prisés ensemble cent livres 100 l. »

L'HOTEL GRIMOD

L'hôtel Grimod de La Reynière se situait à Paris, à l'angle de l'avenue Gabriel et de la rue Boissy d'Anglas alors rue de la Bonne-Morue. Il fut construit en 1775 par l'architecte Jean-Benoît-Vincent Barré (1732-1824) pour Laurent Grimod de La Reynière, considéré comme l'un des créateurs du style architectural néoclassique en France et bâtisseur d’une immense fortune, notamment grâce à sa position de fournisseur de l’armée du maréchal de Soubise durant la guerre de Sept-Ans.

La distribution des appartements de l'hôtel Grimod de La Reynière est connue par un relevé de l'architecte Kamsetzer conservé à Cracovie (publié par Louis Réau, « La décoration de l'Hôtel Grimod de la Reynière d'après les dessins de l'architecte polonais Kamsetzer », in Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français, Paris, 1937, pp. 7-17). Dans cet hôtel, les peintres Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) et Étienne de La Vallée Poussin exécutèrent le premier décor à l'antique inspiré des découvertes archéologiques faites à Pompéi et Herculanum. Ce décor a été vendu vers 1850 et se trouve en partie au Victoria & Albert Museum à Londres (inv. W.2-1957).

Bien que l’essentiel du mobilier fût en bois d’acajou, le mobilier était constitué d’environ treize meubles Boulle dont un important cabinet aujourd’hui conservé à l’Ermitage de Saint-Pétersbourg (inv. 1702-1703). Le petit Salon était quant à lui décoré d’un ensemble de pastels d’après Greuze, Vigée-Lebrun, Boucher, de la main de Grimod de la Reynière lui-même, et d’un groupe de six sculptures de marbre blanc dont Apollon et Vénus posés sur des colonnes de granit rose, et deux figures étendues du dieu Fleuve et d’une Nymphe probablement alors disposées sur la paire de bibliothèques basses.

La baronne d'Oberkirch (1754-1803) y fut accueillie en compagnie de son amie Maria Feodorovna et de son mari -le futur tsar Paul Ier de Russie- en 1783. Dans ses mémoires, elle nous livre les détails de sa visite de l'hôtel Grimod : « On ne peut se figurer sans les avoir vus ce que sont ces appartements. Quelle recherche ! quelle coquetterie ! Les cabinets de toute sorte, les niches, les draperies, les porcelaines, enfin une véritable curiosité. Nous y restâmes deux heures et nous n'en avons pas vu la moitié » (Mémoires de la baronne d'Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789, Paris, 1989, p. 288).

Ce n’est que plus de cent soixante ans après la vente Grimod, lors de l’inventaire estimatif du Palais Rose après le décès d’Anna Gould, que l’on retrouve ces deux bas d’armoire sous le numéro 711 : « Paire de meubles à hauteur d'appui, ouvrant chacun à une porte pleine centrale, et deux portes vitrées latérales, en marqueterie de Boulle, garniture de bronzes dorés. XVIIIème siècle prisée 28,000 francs ».

BONI DE CASTELLANE

Boniface de Castellane est une figure majeure de la Belle Epoque, il appartient à l’une des familles les plus anciennes de France, arrière-petit-fils du maréchal de Castellane et de la duchesse de Dino, arrière-petit-neveu de Talleyrand. Il fut un Dandy célèbre, qui mena une carrière politique et inaugura l’ère de ce que nous appelons « la peoplésation » comme l’indique Eric Mension-Rigaud, auteur de Boni de Castelane (Perrin, 2008). Il se marie en 1895 à Anna Gould, fille d’un milliardaire américain ayant fait fortune dans les chemins de fer, lui apportant ainsi une dot considérable.

Le 20 avril 1896 est posée la première pierre de ce qui sera l’une des dernières grandes demeures du XIXe siècle : le Palais Rose. Il est construit par les architectes Paul-Ernest Sanson et René Sergent, qui auront pour source d’inspiration le Grand Trianon de Versailles. Le plus impressionnant reste certainement la copie conforme du grand escalier d’honneur dit « des ambassadeurs » de Versailles décoré par Charles Le Brun et détruit par Louis XV en 1752. L’inauguration de la demeure intervient en 1902, on y donne les plus belles réceptions de Paris du début du siècle. Pendant sept ans, le Palais Rose est le théâtre d’un incessant défilé de personnalités : toute l’aristocratie parisienne, la reine de Naples, la reine Isabelle II d’Espagne, le Maharadjah de Kapurthala, ou encore les souverains espagnols et portugais en 1905. Boniface de Castellane dira du Palais Rose : « Notre Palais demeurera un spécimen de l’art de notre temps et assurera, je l’espère, une gloire durable à Sanson, son excellent architecte » (Boni de Castellane, L’Art d’être pauvre, Paris, 2009, p. 171). Prenant exemple sur Louis XIV, Boniface conçoit la fête comme une mise en scène de la notoriété sociale. Le 2 juillet 1896 il donne une réception dans le bois de Boulogne pour les vingt-et-un ans de sa femme, la fête est somptueuse. Pour l’occasion, Boni fait venir 200 musiciens et orne le lieu de 80.000 lanternes et de 15 kilomètres de tapis. Décors de fausses ruines, feux du Bengale, orchestres sur des embarcations aux allures antiques, la fête détrône même dans la presse le récit du couronnement du Tsar Nicolas II. Cependant le rêve sera de courte durée, le 20 janvier 1906, son épouse demande la séparation de corps, les dépenses colossales de Boniface et son interprétation toute personnelle de la fidélité étant les raisons principales de ce divorce. Tel un seigneur déchu, Boni sera dans l’obligation de travailler pour vivre, il devient courtier en objets d’art et décide de commercialiser son goût. Par son raffinement et son influence, Boni a incité de riches Américains à acquérir des chefs d’œuvre français et a joué un rôle important dans la création de grandes collections outre-Atlantique.


These spectacular bibliothèques basses associate a remarkable model – invented by André-Charles Boulle – with an important moment in the history of the decorative arts: the renewal of Boulle’s creations in the second half of the eighteenth century in response to the neoclassical taste of the era. These cabinets also join two particularly prestigious provenances of the 18th and 19th centuries: Grimod de La Reynière and Boni de Castellane.

A MODEL CREATED BY ANDRE-CHARLES BOULLE

This form of bibliothèque basse – a low bookshelf – set with three doors is an exceptional invention of the celebrated ébéniste du Roi André-Charles Boulle, who developed to a superlative degree the marquetry technique associating cut tortoiseshell, ebony, tin and brass in France. Depicted in the supplementary delivery to his Nouveaux dessins de Meubles published by Jean Mariette circa 1727-1732 is one plate with designs for a low cabinet with lateral glass doors. In the 1715 documents which transferred the business assets between Boulle and his sons, mention is made of a cabinet of this type, `an armoire six feet long [198 cm.] in marquetry and bronze with three doors, made with the exception of some bronzes and with some bronzes yet to be gilt, ordered and valued at 1,000 livres. A similar armoire which is in the contrepartie of that mentioned above, also commissioned and valued at 850 livres’ (cited by J.P. Samoyault, André-Charles, Boulle et sa famille, Geneva, 1979, pp. 65-66).

The first documented commission of this type of cabinet is that for one in première partie, created by Boulle in 1720 for the Galerie des Conquêtes of the Princes de Condé at the Château de Chantilly. These bibliothèques are visible in a watercolour in an album known as the Album du comte du Nord, created during the visit of the future Paul 1st of Russia to Chantilly, and today still in the collections of the museum. Confiscated on the 24 Messidor an IV (12 July 1796), they were subsequently transferred to the Château de Saint-Cloud, and are today in the Musée du Louvre (inv. OA 5461 and OA 5466). Two other pairs are known, which are also today in the Louvre (OA 5462, 5465, 5459 and 5460) and were likewise part of the Revolutionary seizures.

This model – invented by Boulle under the reign of Louis XIV – was the object of a considerable renewal of interest during the end of the reign of Louis XV. Its renown was so great that a number of cabinetmakers of the period produced identical models, often to satisfy commissions by marchands-merciers such as Claude-François Julliot. Several of these cabinets reemployed elements of cabinetry of the Louis XIV period. The present pair, executed by the ébéniste Jean-Louis Delorme circa 1770, is a perfect illustration of the enduring fascination for the model.

Another pair of bibliothèques basses in première partie was formerly in the collections of Helena Rubenstein and is illustrated in A. Pradère, Les Ebénistes Français de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 73, fig. 9. The above-referenced pair was in the collections of Quentin Crauford (sold 20 November 1820, lot 466), then the Baron d’Ivry (sold 8 March 1841, lot 168), and then Léopold, 2nd Baron d’Ivry (sold 7 May 1884, lot 268). These two cabinets were conceived en suite with another pair in première partie sold Osenat, Fontainebleau, 29 June 2008, lot 76.

THE PROVENANCE GRIMOD DE LA REYNIERE

A number of bibliothèques basses in Boulle marquetry are documented in important collections of the 1770’s through the 1790’s. Examples in première partie marquetry include a pair in the collection of the Baron de Besenval in 1795 (sold 10 August 1795, lots 186 and 187) and an example in the Rohan-Chabot sale (8 December 1807, lot 93 with a rouge griotte marble top). Three individual examples in contre-partie marquetry with rouge griotte marble tops are described in the collections of the Marquis de Marigny (sold 18 March – 6 April 1782, lot 585), the Comte de Merle (sold 1 March 1784, lot 208), and the Duc de Choiseul-Praslin (sold 18 February 1793, lot 242).

Only two pairs of bibliothèques in contre-partie without marble tops are mentioned in sales of the period: the first pair, the pendant to another in première-partie is described in an anonymous sale of 9 April 1793 (Pallet expert, including some pieces of MM. de Ségur, de Clesle, etc.):
218. Two other armoires similar in form [of marquetry in three doors of which two are glazed] and also very richly decorated; they are in seconde partie; height of 36 inches, length of 54 inches [97 cm high and 146 cm. wide] … 1601 livres to Paillet”.

The second documented pair, of the same dimension, and probably the same as those in the aforementioned 1793 sale, is described in the auction of Monsieur de la Reynière of 21 August 1797. Its more precise description corresponds to the pair from the Castellane collection presented here:
“110. Two other pieces of furniture of marquetry, in the manner of Boule, in second-partie, form of a bas d’armoire à hauteur d’appui; they are each divided in three parts, the middle of which is solid, the two others are secured with keys and enriched with clear glass. These cabinets of an agreeable form are decorated with frames, mouldings and brackets and other gilt cast objects of ormolu. Length of 54 inches [approximately 146 cm.] depth of 14 inches [approximately 38 cm.].

This pair was inventoried one year beforehand, on 11 April 1796, in the Petit Salon of the important town home of the fermier général Laurent Grimod de La Reynière (1733-1793): “two cabinets in Marquetry in the manner of Boulle seconde partie named bas d’armoire with three doors and two with panels of glass the whole enriched with gilt casts valued together 100 livres 100 l.” 

L’HOTEL GRIMOD

The Hôtel Grimod de La Reynière was located in Paris, at the angle of the Avenue Gabriel and the rue Boissy d’Anglas, then known as the rue de la Bonne-Morue. It was constructed in 1775 for Laurent Grimod de la Reynière by the architect Jean-Benoît-Vincent Barré (1732-1824), considered one of the creators of the neoclassical architectural style in France and who also presided over an immense fortune, notably thanks to his position as the supplier to the army of the Maréchal de Soubise during the Seven Years’ War.

The arrangement of the apartments of the Hôtel Grimod de La Reynière is known from an elevation by the architect Kamsetzer conserved in Krakow (published by Louis Réau, “La décoration de l’Hôtel Grimod de la Reynière d’après les dessins de l’architecte polonais Kamsetzer” in the Bulletin de la Société de l’Histoire de l’Art Français, Paris, 1937, pp. 7-17). In this hôtel, the painters Charles-Louis Clérisseau (1721-1820) and Étienne de La Vallée Poussin created the first decoration in the antique style inspired by the archaeological discoveries made at Pompeii and Herculaneum. This décor was sold in 1850, and part of it is today in the Victoria & Albert Museum, London (inv. W.2-1957).

Despite the fact that the majority of the furniture was in mahogany, the town home was also furnished with a group of approximately 13 pieces of Boulle furniture, including an important cabinet today in the State Hermitage Museum in St. Petersburg (inv. 1702-1703). The Petit Salon was decorated with a group of pastels after Greuze, Vigée-Lebrun, Boucher, and several by Grimod de la Reynière, himself. The Petit Salon was also enriched with a group of six white marble sculptures, including two of Apollo and Venus, placed on pink granite columns, and two reclining figures of a River God and a Nymph, probably placed at the time on the bibliothèques basses.

The Barrone d’Oberkirch (1754-1803) was hosted there in the company of her friend Maria Feodorovna and her husband, the future Tsar Paul I of Russia, in 1783. In her memoires, she described the details of her visit to the Hôtel Grimond: `One cannot imagine these apartments without having seen them. How refined! How elegant! The cabinets of all types, the niches, the draperies, the porcelain, in short, it is a true curiosity. We stayed there for two hours and didn’t even see half of the residence’ (Mémoires de la baronne d’Oberkirch sur la cour de Louis XVI et la société française avant 1789, Paris, 1989, p. 288). 

It was only in the inventory of the Palais Rose after the death of Anna Gould – over 160 years after the Grimod sale – that trace of these cabinets could once again be found under number 711: `Pair of meubles à hauteur d’appui, each opening with one central door and two lateral glazed doors, in Boulle marquetry, decoration in gilt bronze, 18th century, valued at 28,000 francs.

BONI DE CASTELLANE

Boniface de Castellane was one of most important figures of the Belle Epoque, issued from one of the oldest families in France, the great grandson of the Maréchal de Castellane and the Duchess de Dino, and the great nephew of Talleyrand. Castellane was a celebrated Dandy, who had a political career and who inaugurated the era described as ‘la peoplésation’ by Eric Mension-Rigaud, author of Boni de Castellane (Perrin, 2008). In 1895, he married Anna Gould – the daughter of an American millionaire who made a fortune in the railroads – who provided him with a considerable dowry.

On 20 April 1896, the cornerstone was laid for what would be one of the grandest residences of the 19th century: the Palais Rose. It was constructed by the architects Paul-Ernest Sanson and René Sergent, who were inspired by the Grand Trianon at Versailles. The most impressive aspect of the Palais Rose was its exact copy of the grand staircase, called “des ambassadeurs” from Versailles, decorated by Charles Le Brun and destroyed by Louis XV in 1752. Inaugurated in 1902, the Palais Rose served as the setting for the most sumptuous receptions of the early 20th century in Paris. For seven years, the Palais Rose saw a never-ending parade of celebrated individuals including the whole of the Parisian aristocracy, the Queen of Naples, Queen Isabella II of Spain, the Maharaja of Kapurthala, and the Spanish and Portugese sovereigns in 1905. Boniface de Castellane said of the Palais Rose, “Our Palais Rose will forever remain a relic of our times and will ensure, I hope, an enduring glory for Sanson, its excellent architect” (Boni de Castellane, L’Art d’être pauvre, Paris, 2009, p. 171). Following the example of Louis XIV, Boniface saw his galas as opportunities to showcase the celebrities of Parisian society.

On 2 July 1896, in honour of his wife’s twenty first birthday, Boni gave a sumptuous reception in the Bois de Boulogne. For the occasion, he brought in 200 musicians and decorated the setting with 80,000 lanterns and 15 kilometres of carpets. With decorations of ruins, flares, and orchestras on barges with an antique appearance, the press dubbed this fete as even more sumptuous than that given in honour of the coronation of Tsar Nicolas II. However, the dream would be a fleeting one as on 20 January 1906, his wife asked for a separation, with Boni’s colossal expenditures and of his very personal interpretation of marital fidelity being the ultimate reasons for their subsequent divorce. Like a fallen Lord, Boni would then be obligated to work, and became a broker for works of art, deciding to commercialize his taste. Thanks to his refinement and influence, Boni encouraged Americans to acquire French masterpieces, and played an important role in the creation of American collections.


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