Lot Essay
"La statuette Baga, taillée dans un bois très lourd et d’une grande densité, a été donnée comme baga par tous les grands professionnels qui l’ont eue entre leurs mains mais elle n’a pas d’équivalent dans son ethnie, connue surtout pour ces grands masques d’épaules appelés nimba ou d’mba ; la tête nous semble tout à fait caractéristique du style par son volume, sa position presque horizontale et l’angle mesurable de son profil ; la crête, la coiffe élaborée, le nez aquilin, les scarifications, qui encadrent le visage proprement dit pour le réduire à une sorte de masque miniature, sont traditionnels ; les oreilles, dans le prolongement du bandeau frontal font la jonction avec le maxillaire ; à la différence des nimba, le visage se remarque par son expression volontaire et déterminée ; cependant, la projection de la tête en avant, les yeux qui paraissent clos, la bouche entrouverte lui confèrent une intériorité très sensible, accentuée par une savante dissymétrie : l’un des yeux plus haut que l’autre, la crête centrale légèrement déportée vers la droite, tandis que le cou l’est sur la gauche, intensifient la vie. Le corps se distingue lui aussi par ces détails sensibles : le bas du fessier est taillé à pans coupés mais la petite rainure finement marquée s’oppose à la rondeur des cuisses et des mollets ; de profil, un délicat renflement marque les genoux ; le dos est constitué par l’arcature plate des épaules, reprise en écho à l’avant, avec deux petits seins coniques dont la dissymétrie a sans doute pour fonction de suggérer le mouvement en torsion du corps sur son axe ; la position des jambes, celle des bras qui s’achèvent sur une légère ouverture des mains, tout suggère une intense énergie dans cette œuvre très puissante."
Liliane et Michel Durand-Dessert
Les statues Baga sont particulièrement rares, celle-ci est d’une grande ancienneté ce que montre sa belle patine et l’équilibre parfait de ses formes. C’est le portrait de la jeune femme idéale qui n’a pas encore enfanté et dont le corps s’orne de scarifications attractives pour un futur mari. Parmi les Baga de Guinée et des territoires limitrophes, le groupe Nalu a produit de nombreux masques historiés de scarifications s’apparentant tout à fait à l’ornementation corporelle de cette élégante figurine. Une influence des styles de cultures orientales, Dan et Guerzé, est possible aussi dans la manière dont l’objet est campé sur ses jambes.
Liliane et Michel Durand-Dessert
Les statues Baga sont particulièrement rares, celle-ci est d’une grande ancienneté ce que montre sa belle patine et l’équilibre parfait de ses formes. C’est le portrait de la jeune femme idéale qui n’a pas encore enfanté et dont le corps s’orne de scarifications attractives pour un futur mari. Parmi les Baga de Guinée et des territoires limitrophes, le groupe Nalu a produit de nombreux masques historiés de scarifications s’apparentant tout à fait à l’ornementation corporelle de cette élégante figurine. Une influence des styles de cultures orientales, Dan et Guerzé, est possible aussi dans la manière dont l’objet est campé sur ses jambes.