Jeanne Hébuterne (1898-1920)
Provenant de la famille de l'artiste
Jeanne Hébuterne (1898-1920)

Femme au chapeau cloche

細節
Jeanne Hébuterne (1898-1920)
Femme au chapeau cloche
signé 'Hébuterne' (en haut à droite)
huile sur toile
92.2 x 65.3 cm.
Peint en 1919

signed 'Hébuterne' (upper right)
oil on canvas
36 3/8 x 25 5/8 in.
Painted in 1919
來源
Atelier de l'artiste.
Puis par descendance au propriétaire actuel.
出版
M. Restellini, Le silence éternel, Modigliani-Hébuterne 1916-1919, suivi du catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné de Jeanne Hébuterne, Paris, 2008, p. 150, no. 60 (illustré en couleurs, p. 151 et illustré de nouveau en couleurs, p. 211).
展覽
Tokyo, Bunkamura Museum of Art; Sapporo, Museum of Contemporary Art; Osaka, Daimaru Museum Umeda; Shimane, Art Museum et Yamaguchi, Prefectural Museum of Art, Modigliani et Hébuterne, le couple tragique, avril-décembre 2007, p. 141 et 202, no. 95 (illustré en couleurs, p. 141).
更多詳情
Surtout connue pour avoir été l’amante de Modigliani, son épouse et la mère de son unique enfant, Jeanne Hébuterne était pourtant elle aussi une artiste accomplie, redécouverte depuis peu seulement. Sa carrière, qui ne dura que trois ans, fut probablement la plus courte de l’histoire de l’art: elle étudia à l’Académie Colarossi à Paris en 1916 et réalisa ses premières peintures en 1917, avant de mettre tragiquement fin à sa vie en janvier 1920, moins de 48 heures après la mort de Modigliani.
Peint en 1919, Femme au chapeau cloche fait partie d’une série de portraits saisissants exécutés par Hébuterne au cours des quatorze mois qu’elle passa auprès de sa mère et de Modigliani à Nice. Suivant le mouvement de nombreux artistes et collectionneurs (dont le marchand d’art Léopold Zborowski), en mai 1918 Modigliani, Jeanne - alors enceinte - et la mère de cette dernière avaient fui la guerre et la grippe espagnole qui sévissaient à Paris, pour rejoindre le sud. La petite Jeanne avait vu le jour au mois de novembre de la même année, tandis que Modigliani travaillait entre Cagnes, Sanary et Nice, cherchant en vain une stabilité financière tout en passant du temps avec ses camarades artistes Chaïm Soutine et Léopold Survage.
Lorsqu’il réalisa son portrait de Survage, Modigliani avait d'ailleurs perturbé son ami russe en ne le représentant qu’avec un seul œil. L’Italien avait d'ailleurs expliqué cela : « parce que tu regardes le monde avec l’un ; avec l’autre, tu regardes en toi » (J. Chapiro, La Ruche, Paris, 1960, p. 168). Lui aussi peintre, Survage était donc capable de sonder et de regarder au plus profond de lui- même. D’autres portraits de Modigliani présentent des figures borgnes, dont ceux d’Anna Akhmatova, Beatrice Hastings, Henri Laurens, Raymond Radiguet et Celso Lagar ; un parti pris pour lequel Hébuterne opte elle aussi dans Femme au chapeau cloche.
La présente œuvre se distingue en outre par sa surface peinte tout en facettes, par la façon presque maniériste dont l’artiste décrit le cou allongé de son modèle, et par sa palette audacieuse - notamment ce jaune électrique qui vibre en toile de fond. Le sujet s’avère révélateur lui aussi : forte de sa contenance nonchalante, la figure arbore fièrement un chapeau cloche, emblème de la
« garçonne » et de la femme libérée des Années folles. Avec Femme au chapeau cloche, Hébuterne signe ainsi une profession de foi audacieuse. Elle s’affirme non seulement dans sa maturité de peintre, en sortant de l’ombre de son amant pour briller par elle-même, mais revendique aussi la femme émancipée, moderne et indépendante.

Better known as Modigliani’s lover, wife and mother of his only child, Jeanne Hébuterne was an artist in her own right, being only recently rediscovered. Her career as an artist is probably the shortest in the history of art, barely lasting three years: she studied at the Colarossi Academy in Paris in 1916, produced her first paintings in 1917 and ended her life tragically less than 48 hours after Modiglianis death, in January 1920.
Painted in 1919, Femme au chapeau cloche is part of a selection of striking portraits executed by Hébuterne during the fourteen months she spent with Modigliani and her mother in Nice. Following the steps of several artists and collectors, such as art patron Léopold Zborowski, Modigliani and a pregnant Jeanne accompanied by her mother also fled the war and the Spanish flu raging through Paris by going south in May 1918. Jeanne junior was born in November 1918 whilst Modigliani was working between Cagnes, Sanary and Nice, trying in vain to find financial stability and spending time with fellow artists Chaïm Soutine and Léopold Survage.
When Modigliani did the latter’s portrait, Survage was worried by the fact he was represented with only one eye to which Modigliani answered: “you look at the world with one eye; with the other, you look within you” (J. Chapiro, La Ruche, Paris, 1960, p. 168). In other words, Survage was a painter himself, who could see and seek the depths of his own character. Other portraits by Modigliani, including that of Anna Akhmatova, Beatrice Hastings, Henri Laurens, Raymond Radiguet and Celso Lagar, all show one-eyed figures, a feature that Hébuterne opted also in her portrait of Femme au chapeau cloche.
The particularity of Hébuternes portrait further lies in the daring palette used by the artist especially that electric yellow vibrating in the compositions background -, the almost Mannerist style used to outline the sitter’s elongated neck, and the faceted treatment of the painterly surface. The subject itself is revealing: Hébuternes model, confidently seated, wears an elegant bell cap - popular in the early 1920s - which stood as an emblem for the liberated woman (namely the “garçonne”). Hébuterne makes an audacious statement in Femme au chapeau cloche, not only asserting her success as a mature painter by shining in her own spotlight rather than staying in her lovers shadow, but also celebrating the modern, emancipated and independent woman.

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