Zoran Antonio Mušic (1909-2005)
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the … Read more Jean Bonna, Collectionneur de dessins Les écoliers, du moins de ma génération, étaient souvent de jeunes collectionneurs en herbe. Ils s’amusaient à accumuler jouets, billes, coquillages, prenant parfois leur rôle de marchand très à cœur. Avec le temps, parfois, ils développaient le goût des albums de timbres et des pièces de monnaies. Jean Bonna était sans nul doute un jeune garçon au profil atypique. Il achètera son premier livre « sérieux » à l’âge de dix ans : une édition de Rabelais du début du XIXe siècle. Dès son plus jeune âge, il se constituera une collection des plus beaux ouvrages de la littérature française, comprenant non seulement des livres, des manuscrits mais aussi un magnifique ensemble de lettres datées du XVe au XXe siècle. La plupart de ses livres étant des œuvres illustrées, ils susciteront chez Jean un tout nouvel intérêt pour estampes. Il en acquit un groupe absolument exceptionnel dont notamment le Combat d’hommes nus d’Antonio Pollaiuolo. Ce n’est finalement que vers la fin des années 1980 qu’il s’intéressera au dessin. C’est à cette période que j’ai eu la chance de rencontrer Jean pour la première fois, moment clef de sa vie de collectionneur où il se lança dans une importante campagne d’acquisitions. Il manquera de très près les extraordinaires ventes de dessins de Chatsworth de 1984 et 1987. Il bénéficiera cependant de ce formidable stimulus qu’apporta au marché cette série de ventes, jusqu’à présent assez somnolent. C’est en France notamment que Jean put profiter d’un important nombre de collections proposées à la vente. Tout en constituant sa collection de livres il sut travailler en harmonie avec les marchands de son temps, nouant rapidement des liens d’amitié étroits avec eux, ainsi qu’avec les spécialistes les plus reconnus, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la sphère muséale. Grâce à l’une de ses nombreuses relations il put obtenir la merveilleuse sanguine de Raphaël proposée lors de la deuxième vente de Chatsworth ainsi que de nombreux autres trésors. Je jouais un rôle dans l’organisation de certaines ventes privées qui lui permirent notamment l’acquisition d’un Annibale Carracci provenant aussi des ces collections et d’un dessin de Claude Lorrain, très lyrique, provenant très probablement à l’album de Wildenstein. Enfin il fit l’acquisition d’un des plus beaux paysages de Callot également de Chatsworth. Les responsabilités que lui imposait son statut de banquier de premier plan ont parfois put limiter sa participation aux nombreuses ventes publiques. Pourtant, bien qu’extrêmement occupé, il sut progressivement construire sa collection qui comprendra près de cinq cent feuilles. Malgré un rythme de vie effréné, Jean trouvait toujours le temps de visiter les expositions et les galeries les plus importantes. Quel merveilleux souvenir que nos visites au Fitzwilliam qui accueillait l’exposition Barocci, à Colmar pour l’exposition Grünewald (fantastique !) et à Pérouse pour Pinturicchio (au bord d’un petit avion). Je me souviens également de toutes celles de la collection de Jean lui-même, à l’École des Beaux-Arts, au Metropolitan Museum of Art de New York, aux galeries nationales d’Ecosse ainsi qu’à la Fondation de l’Hermitage. Toutes ces années furent ponctuées de nos retrouvailles, parfois imprévues, à Venise, Paris et Genève. Ce fut toujours pour moi un immense plaisir de regarder les œuvres aux côtés de Jean et de pouvoir partager son enthousiasme, son approche nouvelle et son infini besoin d’apprendre. Jean a toujours été un incroyable soutien, financier bien sûr, mais également en tant que conseiller pour les musées et les institutions qui savaient valoriser ses centres d’intérêts : la Fondation Bodmer, si proche de sa ville natale de Genève, l’École des Beaux-Arts de Paris, le Metropolitan Museum de New York et bien d’autres. Il fut notamment l’un des présidents les plus actif et dévoué au sein de l’Association International de Bibliophilie. Il est encore le premier à dire combien il apprécia les conseils de George Goldner lors de l’élaboration de sa collection et à exprimer son admiration pour Pierre Rosenberg dont il contribua au grand projet de l’Association Mariette pour la promotion du dessin français. L’une de ses plus grandes qualités de collectionneur est sans nul doute sa capacité à prendre des décisions rapidement (comme il sait si bien le faire), galvanisée par sa volonté de suivre les conseils de ses amis de terrain. C’est certainement ce mélange de réactivité et son grand sens de l’écoute qui contribuent aujourd’hui à expliquer la qualité exceptionnelle de cette collection qui comprend des dessins principalement italiens et français mais aussi de réels chefs-d’oeuvre des Pays-Bas et d’Allemagne. La collection de Jean est à l’opposé d’une collection de « représentation », prônant la qualité à la quantité. Pour cause, si la qualité d’un dessin, même d’un Rubens, n’était pas assez digne, Jean préférait toujours passer son chemin. Sa volonté et son empressement à vouloir exposer ses dessins témoignent d’une générosité d’esprit sans pareil, il était toujours ravi de pouvoir discuter des œuvres et accueillant envers les collectionneurs et les passionnés. Contrairement à la plupart de ses grands prédécesseurs collectionneurs (le comte Seilern est cependant une exception qui me vient à l’esprit), il commandera à sa propre conservatrice, Nathalie Strasser, de somptueux catalogues dont chaque introduction comportait non seulement des descriptions exhaustives des œuvres mais aussi des commentaires critiques qui feront longtemps référence. C’est au cours de ce travail de rédaction que seront faites les nouvelles découvertes, les tout nouveaux rapprochements avec des peintures et la révélation d’éléments de provenance, dont Jean s’émerveillait toujours et prenait plaisir à participer. Cette approche non seulement pratique mais aussi scientifique est caractéristique de l’homme qu’il est. Jean aime être entouré et non englouti par sa collection, comme pourraient en témoigner tous les visiteurs de sa maison de Genève. Lorsqu’il rentre chez lui, ses dessins l’accueillent exposés en nombre, certes, mais toujours de manière harmonieuse et réfléchie. Chaque dessin représente pour lui un moment particulier, une histoire personnelle, une découverte ou un heureux achat. Christie’s est aujourd’hui honoré d’avoir été choisi pour disperser une sélection d'œuvres impressionnistes et modernes provenant de la collection, identifiable sous le titre “Provenant de la collection Jean Bonna”. Christie’s proposera également une sélection de dessins anciens dans la vente Dessins Anciens et du XIXe siècle, du 27 mars 2019 à Paris. Une seconde sélection d'œuvres impressionnistes et modernes sera offerte en juin 2019 à Londres. Enfin, d’autres feuilles anciennes seront vendues à Londres en juillet 2019 puis à New York en janvier 2020. Les dessins proposés proviennent pour la plupart de la maison familiale au bord du lac Léman, dont l’un de ses chanceux enfants doit aujourd’hui occuper, n’ayant simplement pas la place de les exposer dans sa résidence principale de Genève. Ces dessins reflètent les choix de ce collectionneur pour des œuvres pleines de grâce et d’harmonie, de pure technicité, comprenant aussi bien des nus, que des scènes historiques, des portraits, des natures mortes, des paysages, tous réunis par un même sens de l’esthétisme et du style non égalé et éclairés par une profonde connaissance de l’histoire et de la culture européenne. Schoolboys, of my generation at least, were often collectors of a kind, but their tastes were usually for dinky-toys, marbles, shells, even conkers in their earlier years, graduating perhaps to stamps or coins as they grew older. Jean Bonna must have been an unusual schoolboy. He bought his first ‘serious’ book at the age of ten, an early 19th Century edition of Rabelais, and from this precocious start has gone on to form an unrivalled collection of French literature, including books, manuscripts and letters extending from the 15th to the 20th Century. This pursuit nourished in turn his interest in prints, as many of the books were illustrated: he acquired an outstanding group, most notably Antonio Pollaiuolo’s Combat d’hommes nus, and from these he came to drawings in the later 1980s. It was in the latter zone that I first met him, when he had embarked on a vigorous purchasing campaign. Jean narrowly missed the Chatsworth drawings sales of 1984 and 1987, with their extraordinary level of quality, but benefitted from the great stimulus that these provided for the previously rather somnolent market. In France, in particular, a significant number of collections were released for sale, and Jean took full advantage. While forming his book collection he had worked comfortably with dealers, and he rapidly established close relations and friendships with the leading dealers and specialists in the drawings field too, both in and outside museums. It was thanks to one such relationship that he was able to secure the wonderful red chalk Raphaël from the second Chatsworth sale with other treasures, and I was able to arrange private treaty transactions which led to an Annibale Carracci also from Chatsworth and a lyrical Claude from the so-called Wildenstein Album. An exceptional Callot landscape emanated from Chatsworth too. Jean’s responsibilities as a leading banker of course restricted his participation in many of the auctions, and yet during an exceptionally busy period he steadily built the collection to a total of some five hundred sheets. Despite his busy working life he found time to visit most of the notable exhibitions and galleries over the years. I have happy memories of expeditions to see Barocci at the Fitzwilliam, Grünewald at Colmar (fantastic!), Pinturicchio at Perugia (courtesy of a small ’plane), shows of Jean’s collection at the Met, the National Galleries of Scotland and the Fondation de l’Hermitage, encounters in Venice, Paris and Geneva. It has always been a special pleasure to look at works of art with Jean and share his enthusiasm, freshness of approach and eagerness to learn. Jean has always been a committed supporter, both financial and advisory, of museums and institutions inhabiting his fields of interest, whether the Fondation Bodmer so close to his home city of Geneva, the École des Beaux-Arts in Paris, the Metropolitan Museum of Art in New York and many other important causes, and is an active and dedicated president of the Association internationale de bibliophilie. He is the first to say how much he appreciated the advice of George Goldner in building the collection, and to express his admiration for Pierre Rosenberg whose great Mariette project he has helped to underwrite (the ‘Association Mariette pour la promotion du dessin français’). Indeed, one of his defining characteristics as a collector is an ability to make a rapid decision to buy (how he has enjoyed that process) linked with a willingness to respond to the counsel of friends in the field. This mixture of rapid response and capacity to listen no doubt helps account for the remarkably high level of quality that defines the collection – which encompasses primarily Italian and French drawings, but also remarkable works from the Netherlands and Germany. Jean’s collection is the opposite of ‘representative’. If no Rubens of worthy calibre is available he prefers not to own one. A readiness to send his drawings out on exhibition typifies his generosity of spirit, and he is unfailingly hospitable to fellow collectors and enthusiasts who come to look at and discuss the drawings. Unlike most of his predecessors who were great collectors – an exception who comes to mind is Count Seilern – he has commissioned elegant catalogues of the collections from his own curator, Nathalie Strasser, each entry with exhaustive descriptions and critical commentary, which will serve as a permanent and clear-eyed record whatever the future may hold. During the cataloguing process many new discoveries have been made, connections with paintings newly established, details of provenance revealed – all of which delight the owner, who has relished and participated in the research. This practical and beneficial approach is characteristic of the man himself. Jean likes to be surrounded, not engulfed, by his collection, as any visitor to his handsome house in Geneva will testify. Each time he returns home he is greeted by the drawings, densely but harmoniously displayed on the walls, all of them in beautiful frames. Moreover each drawing carries for him its individual story of discovery, the triumph of purchase, the pleasure of ownership. It is, one might argue, one result of the owner’s sheer acquisitiveness that a series of sales is now to take place. We at Christie’s are honoured to be undertaking these. A selection of impressionist and modern works from Jean’s collection will be found in the present sales, identified by the title ‘Provenant de la collection Jean Bonna’. An almost equal number of old master and modern drawings will be part of our Dessins Anciens sale on 27 March in Paris and our OEuvres Modernes sur papier sale on 28 March, while more old master drawings will be included in sales in London in July of this year, and in New York in January 2020. The drawings being offered mostly come from the family house by Lake Geneva that one of Jean’s fortunate children is to occupy. There was simply not room for them to join the main part of the collection in Geneva Old Town. Yet the choices reflect the collector’s consistent response to works displaying grace, individuality and technical skill, the subject matter encompassing nudes, historical scenes, portraiture, still life, landscape, united by a sure sense of taste and style, and informed by a deep knowledge of European history and culture NOËL ANNESLEY Honorary Chairman
Zoran Antonio Mušič (1909-2005)

Casa a Venezia

Details
Zoran Antonio Mušic (1909-2005)
Casa a Venezia
signé et daté indistinctement 'Music 8...' (en bas à droite); signé et daté de nouveau, titré et inscrit 'MUSIC CASA A VENEZIA OLIO 1983' (au revers)
huile sur toile
54.2 x 73.2 cm.
Peint en 1983

indinstinctly signed and dated 'Music 8...' (lower right); signed and dated again, titled and inscribed 'MUSIC CASA A VENEZIA OLIO 1983' (on the reverse)
oil on canvas
21 3/8 x 28 7/8 in.
Painted in 1983
Provenance
Galerie Jan Krugier, Genève (probablement acquis auprès de l'artiste).
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 2002.
Exhibited
Munich, Bayerische Akademie der Schönen Künste, Zoran MušičDie späten Jahre, novembre 1995-janvier 1996, no. 21 (illustré en couleurs).
Genève, Galerie Jan Krugier, Zoran Mušič, Peintures et œuvres sur papier de 1947 à 2001, octobre 2001-janvier 2002, p. 120, no. 56 (illustré en couleurs, p. 50).
Special notice
Artist's Resale Right ("droit de Suite"). If the Artist's Resale Right Regulations 2006 apply to this lot, the buyer also agrees to pay us an amount equal to the resale royalty provided for in those Regulations, and we undertake to the buyer to pay such amount to the artist's collection agent. ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)

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