拍品专文
Cette élégante paire de chaises illustre à merveille la volonté de la fille-préférée de Louis XV de retranscrire au plus près le goût versaillais à Parme ; à cette fin, elle s’entoure des plus talentueux artistes et artisans de son temps, à l’instar de Boucault pour les présentes chaises.
Le palais de Colorno : le petit Versailles de Louise-Elisabeth de France (1748-1759)
Aînée de la fraterie avec sa sœur jumelle Madame Henriette, Madame Première est réputée avoir été la fille préférée de Louis XV. Elle épouse en 1739 l’infant Philippe d’Espagne et quitte Versailles le cœur lourd pour la cour madrilène. Grâce à la guerre des duchés (1741-1748) où la France et l’Espagne sont alliées contre l’Autriche, l’Espagne récupère le duché de Parme, de Plaisance et de Guastallia que gagne le jeune couple fin octobre 1749.
Pendant près de vingt ans, Madame Infante aura pour volonté d’élever Parme au niveau de Versailles. Encore aujourd’hui, le palais de Colorno est désigné comme « le petit Versailles des ducs de Parme ». Le marquis d’Argenson raconte que lors de son arrivée au palais, vide, Madame Elisabeth rapporte trente-quatre chariots chargés de mobilier. De ses séjours français (1748, 1753 et 1759) elle tissera des liens avec notamment Madame de Pompadour dont on connaît la grand influence dans les arts français qui ont forcément impacter l’ameublement et la vie à Parme.
Elle fait venir à Colorno de nombreux artisans parisiens dirigés par Boudard et Petitot (pour les dessins) comme Michel Poncet, Marc Vibert et Nicolas Yon, ou les tapissiers Petrus et Philippe Marnet. Des menuisiers parisiens participant également à l’ameublement du palais ducal italien citons Avisse, Jean Boucault à l’instar des présentes chaises, Michel Cresson, Jean-Baptiste Tilliard et bien entendu Nicolas-Quinibert Foliot pour son sublime mobilier d’apparat dont l’un des fauteuils est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.225.57) et inventorié sous le numéro CR4865, un autre est à l’Ermitage et un autre dans une collection privée (vente Sotheby’s, Monaco, 21 juin 1987, lot 1100).
On retrouve également cette marque CR avec une couronne sur nos chaises. Elle correspond à Casa Reale – soit « Maison Royale » et a été apposée aux alentours de 1855 lors de l’inventaire de l’ameublement du palais.
Nos chaises, issues d’une suite de quatre, portent respectivement le numéro d’inventaire CR 54-1 et CR 54-2. Elles sont localisées au Rez-de-chaussée du palais dans un inventaire de 1856 « Piano Terreno / n. 12 Appartamento I /54. Quattro seggiole antiche intagliate e centinate, piedi a cerva, colorite gialle ad olio e coperte nel sedile e nello schienale di canna d’India intrecciata ».
Elles sont encore au palais en 1861 « Pianterreno / Camera n. 19 / 297 Quattro seggiole antiche, intagliate e centenate, piedi ritorti, verniciate giallo ad olio, coperte nel sedile e nello schienale di canna d’India intrecciata » puis sont envoyées l’année suivante à la garde-robe de Parme. Il est très probable que les chaises aient ensuite été vendues vers 1868 après l’unification italienne. Une partie des meubles et bronzes d’ameublement de Colorno se trouvent dorénavant au palais du Quirinale à Rome.
Nos chaises sont probablement issues d’un mobilier dont un fauteuil apparaît sur le tableau représentant La Famille de Philippe de Bourbon peint par Giuseppe Baldirghi vers 1755 et aujourd’hui conservé à la Galleria nazionale di Parma.
Un des fauteuils est aujourd’hui conservé au palais Stupinigi aux marques de Colorno. Il a perdu son cannage pour être garni en plein.
La marque ML avec une couronne est celle de l’impératrice Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon, qui en 1815 est nommée duchesse de Parme.
Jean Boucault (vers 1705-1786)
Son père et son fils sont eux-mêmes menuisiers en sièges. Reçu à la maîtrise en 1728, il établit son atelier rue de Cléry dans une maison appartient à Nicolas Tilliard. On sait qu’il sous-traite la sculpture à Jean Valois. Sa clientèle est prestigieuse et compte en plus de la duchesse de Parme, le duc de Choiseul.
Le palais de Colorno : le petit Versailles de Louise-Elisabeth de France (1748-1759)
Aînée de la fraterie avec sa sœur jumelle Madame Henriette, Madame Première est réputée avoir été la fille préférée de Louis XV. Elle épouse en 1739 l’infant Philippe d’Espagne et quitte Versailles le cœur lourd pour la cour madrilène. Grâce à la guerre des duchés (1741-1748) où la France et l’Espagne sont alliées contre l’Autriche, l’Espagne récupère le duché de Parme, de Plaisance et de Guastallia que gagne le jeune couple fin octobre 1749.
Pendant près de vingt ans, Madame Infante aura pour volonté d’élever Parme au niveau de Versailles. Encore aujourd’hui, le palais de Colorno est désigné comme « le petit Versailles des ducs de Parme ». Le marquis d’Argenson raconte que lors de son arrivée au palais, vide, Madame Elisabeth rapporte trente-quatre chariots chargés de mobilier. De ses séjours français (1748, 1753 et 1759) elle tissera des liens avec notamment Madame de Pompadour dont on connaît la grand influence dans les arts français qui ont forcément impacter l’ameublement et la vie à Parme.
Elle fait venir à Colorno de nombreux artisans parisiens dirigés par Boudard et Petitot (pour les dessins) comme Michel Poncet, Marc Vibert et Nicolas Yon, ou les tapissiers Petrus et Philippe Marnet. Des menuisiers parisiens participant également à l’ameublement du palais ducal italien citons Avisse, Jean Boucault à l’instar des présentes chaises, Michel Cresson, Jean-Baptiste Tilliard et bien entendu Nicolas-Quinibert Foliot pour son sublime mobilier d’apparat dont l’un des fauteuils est conservé au Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.225.57) et inventorié sous le numéro CR4865, un autre est à l’Ermitage et un autre dans une collection privée (vente Sotheby’s, Monaco, 21 juin 1987, lot 1100).
On retrouve également cette marque CR avec une couronne sur nos chaises. Elle correspond à Casa Reale – soit « Maison Royale » et a été apposée aux alentours de 1855 lors de l’inventaire de l’ameublement du palais.
Nos chaises, issues d’une suite de quatre, portent respectivement le numéro d’inventaire CR 54-1 et CR 54-2. Elles sont localisées au Rez-de-chaussée du palais dans un inventaire de 1856 « Piano Terreno / n. 12 Appartamento I /54. Quattro seggiole antiche intagliate e centinate, piedi a cerva, colorite gialle ad olio e coperte nel sedile e nello schienale di canna d’India intrecciata ».
Elles sont encore au palais en 1861 « Pianterreno / Camera n. 19 / 297 Quattro seggiole antiche, intagliate e centenate, piedi ritorti, verniciate giallo ad olio, coperte nel sedile e nello schienale di canna d’India intrecciata » puis sont envoyées l’année suivante à la garde-robe de Parme. Il est très probable que les chaises aient ensuite été vendues vers 1868 après l’unification italienne. Une partie des meubles et bronzes d’ameublement de Colorno se trouvent dorénavant au palais du Quirinale à Rome.
Nos chaises sont probablement issues d’un mobilier dont un fauteuil apparaît sur le tableau représentant La Famille de Philippe de Bourbon peint par Giuseppe Baldirghi vers 1755 et aujourd’hui conservé à la Galleria nazionale di Parma.
Un des fauteuils est aujourd’hui conservé au palais Stupinigi aux marques de Colorno. Il a perdu son cannage pour être garni en plein.
La marque ML avec une couronne est celle de l’impératrice Marie-Louise, seconde épouse de Napoléon, qui en 1815 est nommée duchesse de Parme.
Jean Boucault (vers 1705-1786)
Son père et son fils sont eux-mêmes menuisiers en sièges. Reçu à la maîtrise en 1728, il établit son atelier rue de Cléry dans une maison appartient à Nicolas Tilliard. On sait qu’il sous-traite la sculpture à Jean Valois. Sa clientèle est prestigieuse et compte en plus de la duchesse de Parme, le duc de Choiseul.