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Lot Essay
Ces élégantes chaises livrées pour l’un des officiers de la Maison du Roi, réalisées par l’un des plus grands noms de la menuiserie de la fin du XVIIIe siècle, ont la particularité d’avoir été les témoins passifs - mais également actifs de par leur mouvement intempestif - de la fin de l’Ancien Régime, de la Révolution, des Etats généraux de 1789 et de la Terreur.
De Versailles à Fontainebleau
Les présentes chaises appartiennent à un salon pour servir dans l’appartement de M. Nourtier Commis des petits appartements du Roy à Versailles. Il est livré le 31 août 1782 sous le numéro 4531 du Garde Meuble (1) comprenant Un canapé de 5 pieds de long, une bergère en cabriolet, huit fauteuils en cabriolet, quatre chaises en cabriolet, de velours d’Utrecht cramoisy cloué de clous dorés les bois à moulures vernis.
Le mobilier part au château de Fontainebleau entre le 9 octobre et le 24 novembre 1783. On le retrouve dans un inventaire dressé en juin 1783, puis en juin 1785 et au second semestre de la même année, puis en novembre 1786.
La marque de l’inventaire de Fontainebleau 867 correspond à « L’Inventaire des meubles du château de Fontainebleau au mois de septembre 1787 (l’estimation arrêtée le 17 9bre 1787) : Hôtel du Contrôle Général / Salle d’audience / No 867 / Un canapé garni de 5 pieds de long / Une bergère à carreau / Huit fauteuils / Quatre chaises / Couverts de velours d’Utrecht gaufrée cramoisie clouée de clous dorés bois à cabriolet, à moulures et vernis ».
Le mobilier est à nouveau mentionné en avril, juin et novembre 1789 à Fontainebleau. On le retrouve au château des Tuileries en 1790 « Paris. Inventaire des meubles du château des Tuileries et des meubles prêtés à divers particulier Assemblée national (sic) et maisons servants aux bureaux de la dte assemblée. Année 1790. Maison place Vendôme n° 4 / Bureau des sections au 3e / Bureau de liquidation n° 18 / F867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi / Comité des Provinces n° 20 / F 867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi clous dorés touchant les bois vernis / Cabinet du secrétaire du Comité / F867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi clous dorés touchant les bois vernis. » Les sièges ont en effet été envoyés de Fontainebleau pour servir à la Salle des Etats Généraux, à Versailles et renvoyés à Fontainebleau puis à Paris, puis renvoyés à Fontainebleau en juillet 1790 pour être retournés en décembre à l’Assemblée Nationale et revenir en octobre 1791 à Fontainebleau [Journal des meubles envoyés à Fontainebleau] 867- 3 Chaises en velours Duterey d’Utreckt cramoisi gauffrée les bois à moulures peintes en blanc.
Georges-Nicolas Nourtier
Ancien commis au département de la guerre, Nourtier devient premier Commis du contrôle des petits appartements du Roi puis rejoint, a priori en 1787, la Maison-Bouche du Roi en tant que premier Commis de la deuxième division (2).
Sa fonction explique le mobilier de bonne facture livré entre 1782 et 1784 que Nourtier possède ; non seulement Boulard mais aussi Riesener en sont, entre autres, les auteurs (3).
(1) A.N.O1 3320.
(2) Dans l’Etat nominatif des pensions sur le Trésor Royal de l’Assemblée Nationale de 1787 (Tome IV) Georges-Nicolas Nourtier est cité comme Ancien Commis au département de la guerre, à présent premier Commis du contrôle des petits cabinets du Roi pour 300 l. On le retrouve dans un décret de l’Assemblée Nationale du 7 juin 1791 Concernant la liquidation et le remboursement de la dette de l’Etat à titre de bénéficiaire d’un remboursement de 1.100 l en tant qu’ancien premier Commis de la deuxième division de la bouche du Roi au chapitre des arriérés du département de la Maison du Roi pour les années 1787, 1788 et 1789.
(3) L. Condamy, Jean-Baptiste Boulard menuisier du Roi, Dijon, 2008, p. 201.
Nous remercions Julien Lacaze pour son aide à la rédaction de cette notice.
De Versailles à Fontainebleau
Les présentes chaises appartiennent à un salon pour servir dans l’appartement de M. Nourtier Commis des petits appartements du Roy à Versailles. Il est livré le 31 août 1782 sous le numéro 4531 du Garde Meuble (1) comprenant Un canapé de 5 pieds de long, une bergère en cabriolet, huit fauteuils en cabriolet, quatre chaises en cabriolet, de velours d’Utrecht cramoisy cloué de clous dorés les bois à moulures vernis.
Le mobilier part au château de Fontainebleau entre le 9 octobre et le 24 novembre 1783. On le retrouve dans un inventaire dressé en juin 1783, puis en juin 1785 et au second semestre de la même année, puis en novembre 1786.
La marque de l’inventaire de Fontainebleau 867 correspond à « L’Inventaire des meubles du château de Fontainebleau au mois de septembre 1787 (l’estimation arrêtée le 17 9bre 1787) : Hôtel du Contrôle Général / Salle d’audience / No 867 / Un canapé garni de 5 pieds de long / Une bergère à carreau / Huit fauteuils / Quatre chaises / Couverts de velours d’Utrecht gaufrée cramoisie clouée de clous dorés bois à cabriolet, à moulures et vernis ».
Le mobilier est à nouveau mentionné en avril, juin et novembre 1789 à Fontainebleau. On le retrouve au château des Tuileries en 1790 « Paris. Inventaire des meubles du château des Tuileries et des meubles prêtés à divers particulier Assemblée national (sic) et maisons servants aux bureaux de la dte assemblée. Année 1790. Maison place Vendôme n° 4 / Bureau des sections au 3e / Bureau de liquidation n° 18 / F867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi / Comité des Provinces n° 20 / F 867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi clous dorés touchant les bois vernis / Cabinet du secrétaire du Comité / F867 Chaise couvert en velours d’Utrecht cramoisi clous dorés touchant les bois vernis. » Les sièges ont en effet été envoyés de Fontainebleau pour servir à la Salle des Etats Généraux, à Versailles et renvoyés à Fontainebleau puis à Paris, puis renvoyés à Fontainebleau en juillet 1790 pour être retournés en décembre à l’Assemblée Nationale et revenir en octobre 1791 à Fontainebleau [Journal des meubles envoyés à Fontainebleau] 867- 3 Chaises en velours Duterey d’Utreckt cramoisi gauffrée les bois à moulures peintes en blanc.
Georges-Nicolas Nourtier
Ancien commis au département de la guerre, Nourtier devient premier Commis du contrôle des petits appartements du Roi puis rejoint, a priori en 1787, la Maison-Bouche du Roi en tant que premier Commis de la deuxième division (2).
Sa fonction explique le mobilier de bonne facture livré entre 1782 et 1784 que Nourtier possède ; non seulement Boulard mais aussi Riesener en sont, entre autres, les auteurs (3).
(1) A.N.O1 3320.
(2) Dans l’Etat nominatif des pensions sur le Trésor Royal de l’Assemblée Nationale de 1787 (Tome IV) Georges-Nicolas Nourtier est cité comme Ancien Commis au département de la guerre, à présent premier Commis du contrôle des petits cabinets du Roi pour 300 l. On le retrouve dans un décret de l’Assemblée Nationale du 7 juin 1791 Concernant la liquidation et le remboursement de la dette de l’Etat à titre de bénéficiaire d’un remboursement de 1.100 l en tant qu’ancien premier Commis de la deuxième division de la bouche du Roi au chapitre des arriérés du département de la Maison du Roi pour les années 1787, 1788 et 1789.
(3) L. Condamy, Jean-Baptiste Boulard menuisier du Roi, Dijon, 2008, p. 201.
Nous remercions Julien Lacaze pour son aide à la rédaction de cette notice.