拍品專文
Véritable symbole de cette incroyable révolution stylistique du début du XVIIe siècle, le décor si particulier de notre présent lot, composé de rinceaux, lambrequins et animaux chimériques, ne cessera de fasciner les artistes par sa fantaisie. Directement inspirés des motifs si caractéristiques et singuliers de Jean Berain (1640-1711) les tapisseries dites aux Grotesques à fond tabac réalisées par Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699), au cœur des ateliers de la Manufacture de Beauvais, sont depuis toujours très recherchées des collectionneurs et ce depuis la fin du XVIIe siècle. Très bien documentée, nous savons que cette fameuse tenture était composée de six tapisseries : les Dompteurs, le Dromadaire, l’Eléphant, L’Offrande au dieu Bacchus, L’Offrande au dieu Pan et notre modèle : les Musiciens.
Les Grotesques étaient largement appréciés en tant qu’œuvres purement décoratives dénuées de sens historique, religieux ou mythologique et considérées comme mieux adaptées aux intérieurs plus intimes. En gardant leur caractère léger et décoratif elles étaient souvent accrochées seules sans pour autant perdre leur aspect narratif. Il est intéressant de noter que le succès de ce thème fut tel qu’en 1710 est retrouvé à la Manufacture de Beauvais une liste complète de dessins et de peintures regroupant huit variantes des motifs ainsi que sept exemplaires supplémentaires tous mis à cette époque à disposition des tisserands. Aujourd’hui plus de cent-cinquante tapisseries dont quarante séries nous sont parvenues attestant de ce véritable engouement. En effet, des tissages de ces Grotesques à fond tabac furent acquis par de nombreux collectionneurs étrangers contribuant très fortement à la diffusion du goût français dans les cours européennes.
Un ensemble de quatre tapisseries de la même tenture se trouve aujourd’hui conservés au Metropolitan Museum of Art de New York : L’Eléphant (inv. 1977.437.3) ; L’Offrande à Bacchus (inv. 1977.437.4) ; Le Dromadaire (inv. 1977.437.1) et Les Musiciens (inv. 1977.437.5). Christie’s proposa également à la vente les Musiciens ainsi que les Dresseurs d’animaux à Londres le 7 juillet 2016, lots 332 et 333.
Les Grotesques étaient largement appréciés en tant qu’œuvres purement décoratives dénuées de sens historique, religieux ou mythologique et considérées comme mieux adaptées aux intérieurs plus intimes. En gardant leur caractère léger et décoratif elles étaient souvent accrochées seules sans pour autant perdre leur aspect narratif. Il est intéressant de noter que le succès de ce thème fut tel qu’en 1710 est retrouvé à la Manufacture de Beauvais une liste complète de dessins et de peintures regroupant huit variantes des motifs ainsi que sept exemplaires supplémentaires tous mis à cette époque à disposition des tisserands. Aujourd’hui plus de cent-cinquante tapisseries dont quarante séries nous sont parvenues attestant de ce véritable engouement. En effet, des tissages de ces Grotesques à fond tabac furent acquis par de nombreux collectionneurs étrangers contribuant très fortement à la diffusion du goût français dans les cours européennes.
Un ensemble de quatre tapisseries de la même tenture se trouve aujourd’hui conservés au Metropolitan Museum of Art de New York : L’Eléphant (inv. 1977.437.3) ; L’Offrande à Bacchus (inv. 1977.437.4) ; Le Dromadaire (inv. 1977.437.1) et Les Musiciens (inv. 1977.437.5). Christie’s proposa également à la vente les Musiciens ainsi que les Dresseurs d’animaux à Londres le 7 juillet 2016, lots 332 et 333.