Lot Essay
La présente bergère a pu être identifiée par regroupement de différents indices à une livraison royale pour les filles de Louis XV, Mesdames pour leur château de Bellevue. L’élégance de cette bergère et la délicatesse de ses motifs sculptés en font un modèle grandiose et caractéristique de l’œuvre de Jean-Baptiste Boulard (1725-1789), fournisseur de la Couronne.
Une provenance prestigieuse
Malgré l’absence de marque, d’étiquette ou numéro d’inventaire, il apparaît comme très probable que la présente bergère fasse partie de l’ensemble mobilier destiné à Mesdames au château de Bellevue, ensemble dont la structure et la sculpture sont parfaitement identiques. Spécialiste du maître, Laurent Condamy affirme que ce mobilier aurait fait partie d’une commande ordonnée à titre exceptionnel par le Garde Meuble de la Couronne en 1783 ou 1788, ensemble alors composé originellement de quatre fauteuils, quatre chaises et de deux bergères. Aujourd’hui six de ces dix sièges sont identifiés et maintenant conservés au sein de collections publiques prestigieuses. Trois fauteuils sont actuellement au Mobilier National, dont l’un faisait partie des collections du Louvre avant leur dépôt en 1901 (inv. AO 5214). Le quatrième ainsi qu’une des quatre chaises étant au Ministère des Affaires Etrangères et ce depuis 1795.
Au XIXe siècle nous savons grâce à la vente de sa collection en 1863 que trois de ces fauteuils appartenaient à Charles Séchan (1803-1874). Peintre et décorateur de théâtre, il fut signalé au cours de cette année 1863 que M. Séchan « bien connu dans le grand art de montrer aux yeux les monuments des belles époques (mettait en vente) un assemblage incroyable de meubles de toutes espèces et dans tous les genres empruntés au siècle éclatant de Louis XIV, au règne ingénieux de Louis XV, et plus tard encore, à l’heure où le rococo rageur […] disparait pour faire place à une art plus simple et plus voisin des belles lignes d’autrefois ». Ils seront vendus sous le lot 80, au Garde-Meuble Impérial pour la somme de 189 francs. Ils étaient alors décrits comme « Trois fauteuils bois peint, sanglés, marqués ; Garde-Meuble, château de BV. Epoque Louis XVI ». Par la suite en 1894, seulement deux sièges seront en réserve sous le GME 1585 et mentionnés comme « 2 bois de fauteuils de l’époque de Louis XVI, sculptés et peints, pieds tournés et cannelés, ceinture arrondie sur le devant à double rangs de perles et feuilles, accotoirs à consoles, feuilles et manchettes, dossier arrondi à ressauts, perles et raies [sic] de cœur », description très précise et correspondant avec exactitude au modèle de notre présente bergère.
Boulard à Bellevue
Dès 1748 le château de Bellevue est érigé par Lassurance pour la marquise de Pompadour, à l’initiative de Louis XV. Achevé alors par Gabriel il sera revendu par la marquise au souverain une dizaine d’années plus tard. Réelle histoire de famille, c’est à la mort de Louis XV, que Louis XVI offrira ce château à ses grande-tantes Adelaïde, Sophie et Victoire, alors appelées Mesdames. Elles y vécurent jusqu’à la Révolution, période à laquelle il sera petit à petit anéanti et vidé de son intérieur. Ces dernières entreprendront, le temps de leur passage, de grands travaux de décor et d’ameublement par le biais d’importantes commandes faites au Garde Meubles dans les années 1780, le tout dans une réelle volonté de renouveau stylistique. Reçu maître en plein style Louis XV, en 1755, Jean-Baptiste Boulard était tout désigné pour répondre à cette attente. Son génie et sa créativité ne cesseront de se développer au cours de ces décennies. Bien que fourni pour les filles de Louis XV et prévu pour le château de Bellevue ce mobilier était destiné à un cadre privé justifiant son caractère plus simple et modeste mais d’une extrême élégance.
Une provenance prestigieuse
Malgré l’absence de marque, d’étiquette ou numéro d’inventaire, il apparaît comme très probable que la présente bergère fasse partie de l’ensemble mobilier destiné à Mesdames au château de Bellevue, ensemble dont la structure et la sculpture sont parfaitement identiques. Spécialiste du maître, Laurent Condamy affirme que ce mobilier aurait fait partie d’une commande ordonnée à titre exceptionnel par le Garde Meuble de la Couronne en 1783 ou 1788, ensemble alors composé originellement de quatre fauteuils, quatre chaises et de deux bergères. Aujourd’hui six de ces dix sièges sont identifiés et maintenant conservés au sein de collections publiques prestigieuses. Trois fauteuils sont actuellement au Mobilier National, dont l’un faisait partie des collections du Louvre avant leur dépôt en 1901 (inv. AO 5214). Le quatrième ainsi qu’une des quatre chaises étant au Ministère des Affaires Etrangères et ce depuis 1795.
Au XIXe siècle nous savons grâce à la vente de sa collection en 1863 que trois de ces fauteuils appartenaient à Charles Séchan (1803-1874). Peintre et décorateur de théâtre, il fut signalé au cours de cette année 1863 que M. Séchan « bien connu dans le grand art de montrer aux yeux les monuments des belles époques (mettait en vente) un assemblage incroyable de meubles de toutes espèces et dans tous les genres empruntés au siècle éclatant de Louis XIV, au règne ingénieux de Louis XV, et plus tard encore, à l’heure où le rococo rageur […] disparait pour faire place à une art plus simple et plus voisin des belles lignes d’autrefois ». Ils seront vendus sous le lot 80, au Garde-Meuble Impérial pour la somme de 189 francs. Ils étaient alors décrits comme « Trois fauteuils bois peint, sanglés, marqués ; Garde-Meuble, château de BV. Epoque Louis XVI ». Par la suite en 1894, seulement deux sièges seront en réserve sous le GME 1585 et mentionnés comme « 2 bois de fauteuils de l’époque de Louis XVI, sculptés et peints, pieds tournés et cannelés, ceinture arrondie sur le devant à double rangs de perles et feuilles, accotoirs à consoles, feuilles et manchettes, dossier arrondi à ressauts, perles et raies [sic] de cœur », description très précise et correspondant avec exactitude au modèle de notre présente bergère.
Boulard à Bellevue
Dès 1748 le château de Bellevue est érigé par Lassurance pour la marquise de Pompadour, à l’initiative de Louis XV. Achevé alors par Gabriel il sera revendu par la marquise au souverain une dizaine d’années plus tard. Réelle histoire de famille, c’est à la mort de Louis XV, que Louis XVI offrira ce château à ses grande-tantes Adelaïde, Sophie et Victoire, alors appelées Mesdames. Elles y vécurent jusqu’à la Révolution, période à laquelle il sera petit à petit anéanti et vidé de son intérieur. Ces dernières entreprendront, le temps de leur passage, de grands travaux de décor et d’ameublement par le biais d’importantes commandes faites au Garde Meubles dans les années 1780, le tout dans une réelle volonté de renouveau stylistique. Reçu maître en plein style Louis XV, en 1755, Jean-Baptiste Boulard était tout désigné pour répondre à cette attente. Son génie et sa créativité ne cesseront de se développer au cours de ces décennies. Bien que fourni pour les filles de Louis XV et prévu pour le château de Bellevue ce mobilier était destiné à un cadre privé justifiant son caractère plus simple et modeste mais d’une extrême élégance.