TAPISSERIE D'EPOQUE LOUIS XIV
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UNE TENTURE EMBLEMATIQUE
TAPISSERIE D'EPOQUE LOUIS XIV

MANUFACTURE DE BEAUVAIS, D'APRES LES DESSINS DE JEAN-BAPTISTE MONNOYER, JEAN-BAPTISTE BELIN DE FONTENAY ET GUY-LOUIS DE VERNANSAL, VERS 1700

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TAPISSERIE D'EPOQUE LOUIS XIV
MANUFACTURE DE BEAUVAIS, D'APRES LES DESSINS DE JEAN-BAPTISTE MONNOYER, JEAN-BAPTISTE BELIN DE FONTENAY ET GUY-LOUIS DE VERNANSAL, VERS 1700
En laine, intitulée L'offrande au dieu Pan, la tenture des Grotesques, à fond tabac, à décor à la Bérain et de personnages masculins et féminins, l'un juché sur une chèvre, un autre jouant du tambourin, dansant sous une architecture éphémère agrémentée de bacs à oranger autour d'un terme de Pan, le fond rehaussé de festons et de guirlandes ; restaurations d'usage
286 x 334 cm. ( 9 1/3 x 11ft.)
Provenance
Collection de la famille Cointreau, manoir des Lauriers, Savennières ;
Vente Me Ferri, Paris, 18-19 juin 1975, lot 320.
Literature
Bibliographie comparative :
J. Boccara, Ames de laine et de soie, St Remy en l’eau, 1988, pp. 278-283.
J. Coural and C. Gastinel-Coural, Beauvais. Manufacture nationale de Tapisserie, Paris 1992, pp. 17-21.
C. Bremer-David, ‘The Offering to Bacchus’, in French Tapestries & Textiles in the J. Paul Getty Museum, Los Angeles, 1997, pp. 72-79.
Further details
A LOUIS XIV BEAUVAIS GROTESQUE WOOL TAPESTRY AFTER DESIGNS BY JEAN-BAPTISTE MONNOYER, CIRCA 1700

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Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière

Lot Essay

Véritable symbole de cette incroyable révolution stylistique du début du XVIIe siècle, le décor si particulier de notre présent lot, composé de rinceaux, lambrequins et animaux chimériques, ne cessera de fasciner les artistes par sa fantaisie.
LES ORIGINES
Directement inspirés des motifs si caractéristiques et singuliers de Jean Berain (1640-1711) les tapisseries dites aux Grotesques à fond tabac réalisées par Jean-Baptiste Monnoyer (1636-1699), au cœur des ateliers de la Manufacture de Beauvais, sont depuis toujours très recherchées des collectionneurs et ce depuis la fin du XVIIe siècle.
Ce thème des Grotesques apparaît pour la première fois dans l’une des séries qui connaîtra un immense succès à l’époque et qui fut conçue par l’assistant de Raphaël; Giovanni da Udine (1487 – 1564), tissée à Bruxelles vers 1520 pour le pape Léon X. Fortement inspirés de ces premiers dessins, les cartons originaux de notre présent lot datent des années 1686-1687 et semblent avoir été achevés en 1688 lorsque Philippe Behagle (mort en 1705) directeur de la Manufacture Royale de Beauvais fut obligé de fournir quatre de ces pièces sur commande de la cour au Conseiller du Roi, Jean Talon.
Très bien documentée, nous savons que cette fameuse tenture était composée de six tapisseries : quatre panneaux horizontaux dont Les Musiciens, les Dompteurs, le Dromadaire et l’Eléphant ainsi que deux panneaux verticaux L’Offrande au dieu Bacchus et notre modèle : L’Offrande au dieu Pan.
JEAN-BAPTISTE MONNOYER (1636-1699)
Attribuée à tort à Berain cette tenture fut composée par Jean-Baptiste Monnoyer spécialiste des tableaux de fleurs, qui s’inspire tout en les réinterprétant des grotesques du célèbre dessinateur auquel nous devons néanmoins un des trois modèles de bordures. Le baron Daniel Cronström (1655-1719) correspondait d’ailleurs avec Nicodème Tessin le Jeune (1654-1728), architecte suédois, au sujet de la tenture des Grotesques alors destinée au chancelier suédois Carl Piper expliquant notamment : « Je fais mettre à la grotesque une bordure d’un goust grotesque du dessein de Berain ». En revanche, il ne semblait pas connaitre l’existence de notre bordure dite « au chinois ». On retrouve dans le personnage assis au centre des bordures verticales l’Empereur de l’Audience du Prince de la Tenture de l’Histoire du Roi de Chine. Selon A. Bennet dans son ouvrage Five Centuries of Tapestry from the Fine Arts Museum of San Francisco, S.F., 1976, p. 226, certains personnages proviendraient du fabuleux tableau de Nicolas Poussin Triomphe de Pan, peint pour le Cardinal de Richelieu en 1635-36 actuellement conservé au Walter Morrisson Picture Settlment à Sudeley en Angleterre (inv. NG6477). Quatre personnages notamment évoquent ce tableau : la statue de Pan, la jeune fille à la chèvre à qui le garçon offre une corbeille ainsi que la jeune fille au tambourin.
LE SUCCES D’UN MODELE
Les Grotesques étaient largement appréciés en tant qu’œuvres purement décoratives dénuées de sens historique, religieux ou mythologique et considérées comme mieux adaptées aux intérieurs plus intimes. En gardant leur caractère léger et décoratif elles étaient souvent accrochées seules sans pour autant perdre leur aspect narratif. Il est intéressant de noter que le succès de ce thème fut tel qu’en 1710 est retrouvé à la Manufacture de Beauvais une liste complète de dessins et de peintures regroupant huit variantes des motifs ainsi que sept exemplaires supplémentaires tous mis à cette époque à disposition des tisserands. Aujourd’hui plus de cent-cinquante tapisseries dont quarante séries nous sont parvenues attestant de ce véritable engouement. En effet, des tissages de ces Grotesques à fond tabac furent acquis par de nombreux collectionneurs étrangers contribuant très fortement à la diffusion du goût français dans les cours européennes.
EXAMPLES COMPARABLES
Un ensemble de quatre tapisseries de la même tenture se trouve aujourd’hui conservés au Metropolitan Museum of Art de New York : L’Eléphant (inv. 1977.437.3) ; L’Offrande à Bacchus (inv. 1977.437.4) ; Le Dromadaire (inv. 1977.437.1) et Les Musiciens (inv. 1977.437.5). Le J. P. Getty Museum de Los Angeles possède également un exemplaire de l’Offrande à Bacchus (inv. 86.DD.645) provenant des anciennes collections Rothschild et acquis en 1986 par le musée (C. Bremer-David, An illustrated summary catalogue of the Collections of the J. Paul Getty Museum, Malibu, 1993, p. 166). Christie’s proposa également à la vente les Musiciens ainsi que les Dresseurs d’animaux à Londres le 7 juillet 2016, lots 332 et 333. Enfin, un exemplaire parfaitement identique est aujourd’hui conservé au Musée des Arts Décoratifs de Paris (inv. 14248 bis), nous offrant tout comme notre présent lot cette fabuleuse vision d’un théâtre merveilleux en plein air.

ORIGINS
Based on the striking designs of Jean Bérain I (1640-1711) and Jean-Baptiste Monnoyer (d. 1699), ‘Grotesques’ tapestries on tobacco grounds woven at the Beauvais ateliers have remained highly sought after since they were first devised in the late 17th century. The subject of ‘Grotesques’ first appeared in tapestries in a series designed by Raphael's assistant Giovanni da Udine (1487-1564), and woven in Brussels in circa 1520 for Pope Leo X, but soon became widely popular. Louis XIV had his first set loosely copied from these by the Gobelins Manufactory as Les Triomphes des Dieux in 1687. Shortly thereafter Beauvais designed its own Grotesques to meet the general interest in the subject. The original cartoons of the present series date from the years 1686-1687 and seem to have been completed in 1688 when Philippe Behagle (died in 1705), director of the Manufacture Royale de Beauvais, was commissioned to provide four tapestries of Monnoyer’s design for the royal court by the King’s advisor, Jean Talon.
This tapestry forms part of the celebrated series usually consisting of six tapestries including three horizontal panels, The Animal Tamers, The Camel and The Elephant, and three vertical panels, The Offering to Bacchus, The Offering to Pan and The Musicians.
JEAN-BAPTISTE MONNOYER (1636-1699)
Monnoyer was France's most celebrated flower painter of the 17th Century but was versatile and also painted history, still-life and portrait paintings. Although he is known to have collaborated on the creation of many cartoons for Gobelins and Beauvais tapestries, the 'Grotesques' series is the only series attributed entirely to him. The playful arabesque borders that are often found on tapestries in the series, however, have traditionally been attributed to Jean Bérain, who is documented to have produced such designs. In his correspondence with the Swedish architect Nicodemus Ticino the Younger (1654-1728), Baron Daniel Cronström (1655-1719) mentions a ‘Grotesques’ tapestry intended for the Swedish chancellor Carl Piper, explaining: "Je fais mettre à la grotesque une bordure d’un goust grotesque du dessein de Berain." However, he did not seem to know of the existence of the "au chinois" border on our present tapestry. Sitting in the centre of the vertical borders, we find the figure of the Emperor depicted in the Hearing of the Prince, one of the tapestries that composes the History of the King of China series. According to A. Bennet in his book Five Centuries of Tapestry from the Fine Arts Museum of San Francisco, S. F., 1976, p. 226, some characters also derive from Nicolas Poussin’s Triumph of Pan, painted for cardinal Richelieu in 1635-36 and currently held at the Walter Morrison Picture Settlement in Sudeley, England (Inv. NG6477). Four of the tapestry’s characters in particular evoke the picture: the statue of Pan, the girl with the goat to which the boy offers a basket as well as the girl with the tambourine.
A SUCCESSFUL MODEL
As the ‘Grotesques’ don't follow any of the narrative themes of history, religion or mythology they were widely considered more suited to domestic interiors than the formal hangings produced for the court by the Gobelins Manufactory. The ‘Grotesques’ were intended to hang either together, or independently as purely decorative weavings with no loss to their narrative value, a characteristic that appealed to a wide range of collectors throughout the centuries. Such was the interest in the theme that by 1710 the Beauvais manufactory developed cartoons in eight different variants to satisfy demand. The survival of over 150 tapestries from 40 separate series featuring the motif testifies to the success of these beautiful designs. Several ‘Grotesques’ on tobacco ground are known to have been acquired by contemporary foreign collectors, contributing to the diffusion of the French taste across the courts of Europe.
COMPARABLE EXAMPLES
Among the most significant sets of the 'Grotesques' is a set of four in The Metropolitan Museum of Art, New York: L’Eléphant (inv. 1977.437.3); L’Offrande à Bacchus (inv. 1977.437.4); Le Dromadaire (inv. 1977.437.1) and Les Musiciens (inv. 1977.437.5). The J. P. Getty Museum, Los Angeles, conserves another example from the series, l’Offrande à Bacchus (inv. 86.DD.645), purchased in 1986 from a Rothschild collection (C. Bremer-David, An illustrated summary catalogue of the Collections of the J. Paul Getty Museum, Malibu, 1993, p. 166). Two further related examples, les Musiciens and les Dresseurs d’animaux, sold Christie’s, London, 7 July 2016, lots 332 and 333. Finally, a virtually identical tapestry depicting the same open-air theatre as the lot here offered is in the collection of the Musée des Arts Décoratifs, Paris (inv. 14248 bis).

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