BAULE FIGURE
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BAULE FIGURE

IVORY COAST

Details
BAULE FIGURE
IVORY COAST
Height: 19 in. (48 cm.)
Provenance
Max Granick (1906-1988), New York
Sotheby’s, New York, 15 November 1988, lot 42
Carole and Howard Tanenbaum, Toronto
Guy Laliberté Collection
Literature
Germain, J., Arts anciens de l’Afrique Noire, vol. II, Montreal, 2004, pp. 26-27
Tribal Art Magazine, no. 36, Paris, autumn-winter 2004, p. 159
Exhibited
Montreal, Montreal Museum of Fine Arts, Afrique Sacrée I. Collections du MBAM, du Cirque du Soleil et du Musée Redpath de l’Université McGill, 6 June 2006 - 7 September 2008
Further details
STATUE BAULÉ, CÔTE D'IVOIRE

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Seated Baule figures of this type were, for the most part, carved in order to assist komien trance diviners during ritual ceremonies. Stored on the shelves of private shrine rooms, they were also found amidst paraphernalia during public performances (Vogel, S., Baule African Arts Western Eyes, London, 1997, p. 121). The sense of mystery that emanates from these objects and their aesthetic finesse play a major role in determining the power and fame of their owner. According to Baule divinatory lore, as a rule, the more beautiful an object, the most potent will be the divinatory intervention performed by the komien. The correlation existing between the piece’s ‘beauty’ and its potency, as confirmed during rituals, represents one of the unique features of Baule divination. As noted by Vogel ‘to approach art from a Baule perspective entails speaking of experiences that are not primarily visual, and of art objects that are animate presences undistinguishable from persons, spirits, and certain prosaic things’ (ibid, 1997, p. 83).

Asie usu figures representing bush spirits are easily confused with blolo blan (otherworld mates) as they show great morphological similarities. Nonetheless, they are not meant to create a ‘matrimonial bond’ between a human being and a mate from another world but rather, its role lies in providing an abode for a powerful spirit under the care of the komien. Baule art follows certain easily identifiable canons and yet, asie usu sculptures show a great variety of iconic and aesthetic variations.

Susan Vogel has pointed out that the main characteristics of the works produced by the 20th century’s most celebrated sculptors is the extreme care in carving minute anatomical details. These sculptors have thus created - as is the case of this piece - some of the finest works in Art History. This Baule work stands out on the basis of the great elegance of the pose as well as the convincing gesture of this seated representation. Perfect harmony emanates from the deep meditative gaze. The Laliberté figure is worthy of notice with respect to one particular detail, namely the outstanding carving of the collarbone as well as of adjoining cavities. This feat suggests the work of a true master carver who shines amongst Baule artists.

This sculpture is, no doubt, one of the masterpieces of Baule art. Amongst other closely related works, let us mention the seated figure in the former Paolo Morigi collection, (cf. Sotheby’s, Paris, 6 June 2005, lot 114), or the figure in the permanent collection of the Barbier-Mueller Museum - both of which are attributed to the ‘Ascher Master’ or workshop. We know of at least twelve sculptures currently attributed to this carver who is believed to have been active between 1870 and 1920. They all share similar stylistic features such as overall naturalism, the diversity of arm gestures, the intricately carved coiffure, the deep reddish patina which greatly enhances the surfaces and lastly, the intensity of the gaze (de Grunne, B., ‘Sur le style des Baoulé et leurs maîtres’ in Les maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire, Paris, 2015, p. 94).

Les figures Baule assises de ce type sont, pour la plupart, sculptées pour assister les devins appelés komien au cours des cérémonies de transe et de divination. Conservées à l’intérieur des cases divinatoires sur des autels spécifiques, elles sont également présentées au milieu d’autres paraphernalia lors de cérémonies publiques (Vogel, S., Baule African Art Western Eyes, Londres, 1997, p. 121). Le mystère qui les entoure et leur beauté plastique contribuent au renom et au pouvoir du devin qui les possède. La logique divinatoire Baule veut qu’en règle générale, plus un objet sera « beau », plus l’esprit l’animant sera fort, donc plus sera-t-il efficace dans le travail divinatoire du komien. L’étroite corrélation entre la beauté intrinsèque de la sculpture et son efficacité tout au long des performances rituelles, constitue un aspect unique de la culture divinatoire Baule. Car « afin de comprendre l’art en perspective Baule, il faut prendre en compte des expériences qui ne sont pas visibles, accepter que les objets d’art sont animés et leur présence indiscernable de celle des personnes physiques, des esprits ou d’autres objets plus prosaïques » (ibid, 1997, p. 83).

Aisément confondues avec les statues d’ancêtres, ces figures dites asie usu, ou des « génies de la terre » sont similaires au plan morphologique aux blolo blan ou « époux de l’au-delà ». Elles ne sont toutefois pas destinées à établir un lien de « couple » avec un partenaire vivant dans l’autre monde, mais, comme souligné auparavant, leur rôle sera plutôt celui d’abriter un esprit puissant dont le komien sera investi. Leur réalisation suit certains codes plastiques facilement identifiables dans toute la statuaire Baule. Néanmoins, les sculptures asie usu se distinguent par une grande variété de détails de nature à la fois iconographiques et esthétiques.

Susan Vogel souligne que l’une des caractéristiques principales des plus grands artistes Baule du XXe siècle est l’attention méticuleuse que ceux-ci prêtent à la réalisation des moindres détails anatomiques. Ce qui en fait, comme dans le cas présent, des véritables chefs-d’oeuvre de la sculpture universelle. L’oeuvre Baule présentée ici se distingue notamment par l’élégance sans faute de la pose et de la gestuelle recueillie du personnage assis. Une harmonie parfaite émane de l’expression intériorisée du visage. La figure se remarque davantage par un détail tout à fait exceptionnel : l’incroyable modelé des clavicules et des cavités à la base du cou. L’exactitude dans l’exécution de ces détails anatomiques laisse entrevoir, de manière unique dans l’art Baule, la main d’un grand sculpteur en parfaite maîtrise de son art.

La sculpture présente s’impose comme l’un des principaux chefs-d’oeuvre de l’art Baule et une véritable icône dans son genre. Pour des oeuvres particulièrement proches, nous considérons la statue assise de l’ancienne collection Paolo Morigi (cf. Sotheby’s, Paris, 6 juin 2005, lot 114), ou encore celle de la collection du musée Barbier-Mueller, toutes les deux attribuées au « Maître d’Ascher » et son atelier. Au moins douze statues sont actuellement attribuées à cet artiste, dont l’activité a été datée entre 1870 et 1920. Elles présentent toutes de « nombreuses similitudes formelles : l’impression globale de naturalisme du modelé, la gestuelle diversifiée des bras […], les hautes coiffures en crête finement ciselées, le traitement de la surface avec une magnifique patine d’un rouge profond, et enfin l’intensité de l’expression » (de Grunne, B., « Sur le style des Baoulé et leurs maîtres » in Les maîtres de la sculpture de Côte d’Ivoire, Paris, 2015, p. 94).

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