Lot Essay
Lusingiti figures commemorate ancestors and carry strong genealogical symbols. These powerful figures are known to reinforce kinship ties as well as to encourage solidarity and harmony amidst individuals. Their carving takes into account a canon of well-established symbols and iconographic details. For instance, the position of the hands resting on the navel refers to the protection and goodwill ancestors extend to all members of a lineage.
While these ancestor figures are for the most part masculine, they bear witness to the fact that the catch-all term Hemba refers to a politically decentralized entity. This decentralization is evident in the various hairdos - a prerogative of the ruling class - which is a compositional element that often reaches a high degree of complexity. Thus, they link a given object with a specific Hemba ancestor. It is possible to reconstruct, through the help of these figures, the corresponding territorial interrelations and lineages. Owning such a figure means that the chief of a given clan is fully entitled to political leadership.
Based on François Neyt’s analysis, lusitigi figures belong to twelve different groups. This daring classification represents a useful ‘grammar’ which helps in understanding the entire body of work. Several common denominators have been identified by Neyt namely the careful carving of the legs, the shape of the face and the finely sculpted geometry of the coiffure as well as the sensuality of the umbilical region.
According to Neyt’s theory, the sculpture of this lot may be classified as belonging to the ‘classical Niembo style’. This style shows a great sense of elegance and it is here expressed by the powerful serenity of the gaze, the intricacy of compositional elements and the geometric beauty of the hairdo. By merging naturalism to the hieratic aspect of the icon, the object emanates with a sense of surreal majesty which is further enhanced by the ‘bust-like’ appearance of the artefact as it has come down to us.
This sculpture is closely related to several pieces described in Neyt, F., La grande statuaire Hemba du Zaïre, Louvain-la-Neuve, 1977, pp. 65-71, fig. I. no. 3, 5, and 6.
Les statues lusingiti commémorent la figure d’un ancêtre et portent en elles des forts symboles généalogiques. Ces puissantes figures servent notamment à renforcer les liens familiaux et à raffermir la solidarité et l’harmonie entre les hommes. Leur représentation est codifiée selon une iconographie précise et symbolique. Dans ce sens, le positionnement des mains sur l’abdomen évoque par exemple la bienveillance et la capacité de protection qu’exercent les ancêtres sur tous les membres de leur lignée.
Ces figures d’ancêtre essentiellement masculines témoignent de manière éloquente de l’éclatement politique de l’aire culturelle Hemba. Cette décentralisation se reflète avant tout dans l’aspect des coiffures pouvant parfois atteindre un degré de complexité impressionnant. La configuration de ces arrangements capillaires réservés à l’élite était l’indice de l’appartenance stricte d’un aïeul à l’un des sous-groupes de la mosaïque Hemba. Il est possible de reconstituer à travers ces figures le réseau d’interrelations familiales et territoriales. De la possession de ces statues découle ainsi pour le chef du clan le lien direct avec le territoire et la légitimité de son pouvoir.
Le corpus des statues lusingiti a été divisé par François Neyt en douze groupes principaux. Cette classification ambitieuse constitue une « grammaire » utile, aidant à survoler la diversité plastique du corpus entier. Parmi les dénominateurs communs retenus dans la classification de Neyt, une attention particulière est portée au rendu des yeux, la forme du visage, la complexité de la coiffure et le modelé sensuel au niveau de l’ombilic.
Selon ces critères, l’exemplaire présent peut être classifié de « style classique Niembo ». Ce style se remarque par une élégance tout particulière. Il est ici mis en valeur de manière exemplaire par l’expression sereine du visage, la finesse des traits et la beauté géométrique de la coiffure. Mêlant le naturalisme à l’aspect hiératique d’une icône, l’oeuvre dégage une imposante et irréelle majesté, qui est accentuée davantage par son apparence sous forme de « buste » dans laquelle elle nous est parvenue.
Cette sculpture se rattache à plusieurs exemplaires analogues présentés dans Neyt, F., La grande statuaire Hemba du Zaïre, Louvain-la-Neuve, 1977, pp. 65-71, fig. I. n° 3, 5 et 6.
While these ancestor figures are for the most part masculine, they bear witness to the fact that the catch-all term Hemba refers to a politically decentralized entity. This decentralization is evident in the various hairdos - a prerogative of the ruling class - which is a compositional element that often reaches a high degree of complexity. Thus, they link a given object with a specific Hemba ancestor. It is possible to reconstruct, through the help of these figures, the corresponding territorial interrelations and lineages. Owning such a figure means that the chief of a given clan is fully entitled to political leadership.
Based on François Neyt’s analysis, lusitigi figures belong to twelve different groups. This daring classification represents a useful ‘grammar’ which helps in understanding the entire body of work. Several common denominators have been identified by Neyt namely the careful carving of the legs, the shape of the face and the finely sculpted geometry of the coiffure as well as the sensuality of the umbilical region.
According to Neyt’s theory, the sculpture of this lot may be classified as belonging to the ‘classical Niembo style’. This style shows a great sense of elegance and it is here expressed by the powerful serenity of the gaze, the intricacy of compositional elements and the geometric beauty of the hairdo. By merging naturalism to the hieratic aspect of the icon, the object emanates with a sense of surreal majesty which is further enhanced by the ‘bust-like’ appearance of the artefact as it has come down to us.
This sculpture is closely related to several pieces described in Neyt, F., La grande statuaire Hemba du Zaïre, Louvain-la-Neuve, 1977, pp. 65-71, fig. I. no. 3, 5, and 6.
Les statues lusingiti commémorent la figure d’un ancêtre et portent en elles des forts symboles généalogiques. Ces puissantes figures servent notamment à renforcer les liens familiaux et à raffermir la solidarité et l’harmonie entre les hommes. Leur représentation est codifiée selon une iconographie précise et symbolique. Dans ce sens, le positionnement des mains sur l’abdomen évoque par exemple la bienveillance et la capacité de protection qu’exercent les ancêtres sur tous les membres de leur lignée.
Ces figures d’ancêtre essentiellement masculines témoignent de manière éloquente de l’éclatement politique de l’aire culturelle Hemba. Cette décentralisation se reflète avant tout dans l’aspect des coiffures pouvant parfois atteindre un degré de complexité impressionnant. La configuration de ces arrangements capillaires réservés à l’élite était l’indice de l’appartenance stricte d’un aïeul à l’un des sous-groupes de la mosaïque Hemba. Il est possible de reconstituer à travers ces figures le réseau d’interrelations familiales et territoriales. De la possession de ces statues découle ainsi pour le chef du clan le lien direct avec le territoire et la légitimité de son pouvoir.
Le corpus des statues lusingiti a été divisé par François Neyt en douze groupes principaux. Cette classification ambitieuse constitue une « grammaire » utile, aidant à survoler la diversité plastique du corpus entier. Parmi les dénominateurs communs retenus dans la classification de Neyt, une attention particulière est portée au rendu des yeux, la forme du visage, la complexité de la coiffure et le modelé sensuel au niveau de l’ombilic.
Selon ces critères, l’exemplaire présent peut être classifié de « style classique Niembo ». Ce style se remarque par une élégance tout particulière. Il est ici mis en valeur de manière exemplaire par l’expression sereine du visage, la finesse des traits et la beauté géométrique de la coiffure. Mêlant le naturalisme à l’aspect hiératique d’une icône, l’oeuvre dégage une imposante et irréelle majesté, qui est accentuée davantage par son apparence sous forme de « buste » dans laquelle elle nous est parvenue.
Cette sculpture se rattache à plusieurs exemplaires analogues présentés dans Neyt, F., La grande statuaire Hemba du Zaïre, Louvain-la-Neuve, 1977, pp. 65-71, fig. I. n° 3, 5 et 6.