Lot Essay
According to Pierre Harter (Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, pp. 250-251): ‘The royal treasure of Bamendou contained one of the most powerful works of art in Grassland. It was a monumental mask with an openwork headdress, called a tukah, and detained by the kah society, corresponding to the kingdom’s higher council. Its symbolic significance is considerable, combining different attributes. [...] The permanent rebirth of the kingdom is evoked by several images of fecundity: the prominent forehead protrudes as much as a pregnant belly and features two blistered cheeks. [...] Finally, the perfect balance of the masses and the general form, combining both spheroid and ovoid shapes, associates an abstract atmosphere of universality and undoubtedly of eternity. According to the 10th fon Dongmo (1955-1976), tukah represented the power, nobility and durability of the Bamendou for several reigns. It was displayed during the slow procession of a five-year liturgy linked to the manjong classes. Its power and weight were such that it was never carried on the head. It was supported at arm’s length by a few wala.’
Such masks are exceptional in Grassland. Only four examples are known in public or private collections: the first, from the Staatliche Museen zu Berlin (inv. no. III C 20.349) was acquired by Glauning in 1905, a second acquired by Schroeder in 1914 (Field Museum, Chicago, inv. no. 175,595), a third copy in the Übersee-Museum Bremen (inv. no. B. 12.259) brought back by Von Roselius in 1909 and the last one in the Pavillon des Sessions - musée du Louvre, acquired by Pierre Harter in 1957 (inv. no. 73.1992.0.13).
One cannot but be struck by the apparent ease of the sculptor who, in a masterly manner, ‘combined volumes and lines, solids and voids, in such a way as to represent, at the same time, the strength and beauty, femininity and virility of royal dignity’. With its bold and singular sculptural treatment, its rarity and its age, this mask is a remarkable example.
Selon Pierre Harter (Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, pp. 250-251) « Le trésor royal de Bamendou comptait l’une des œuvres les plus puissantes du Grassland. Il s’agissait d’un masque monumental à coiffure ajourée, nommé tukah, et détenu par la société kah, correspondant au conseil supérieur du royaume. Sa signification symbolique est considérable, réunissant à la fois plusieurs attributs. […] La renaissance permanente du royaume est évoquée par plusieurs images de la fécondité : le front proéminent saille autant qu’un ventre gravide et les deux joues boursouflées. […] Enfin, le parfait équilibre des masses et de la forme générale, combinant à la fois sphéroïde et ovoïdes, associe une ambiance abstraite d’universalité et sans doute d’éternité. Selon le 10e fon Dongmo (1955-1976), tukah représenta la puissance, la noblesse et la pérennité des Bamendou durant plusieurs règnes. Il était exhibé lors de la lente procession d’une liturgie quinquennale liée aux classes manjong. Sa puissance et son poids étaient tels qu’il ne se portait jamais sur la tête. Il était soutenu à bout de bras par quelques wala. »
De tels masques sont exceptionnels au Grassland. Seuls quatre exemplaires sont connus dans les collections publiques ou privées : le premier, du Staatliche Museen zu Berlin (inv. n° III C 20.349) fut acquis par Glauning en 1905, un deuxième acquis par Schroeder en 1914 (Field Museum, Chicago, inv. n° 175 595), un troisième exemplaire, à l’Übersee-Museum Bremen (inv. n° B. 12.259) rapporté par Von Roselius en 1909 et le dernier conservé au Pavillon des Sessions, acquis par Pierre Harter en 1957 (inv. n° 73.1992.0.13).
On ne peut qu’être frappé par l’apparente aisance du sculpteur qui, de manière magistrale, « a combiné les volumes et les lignes, les pleins et les vides, de façon à représenter tout à la fois, la force et la beauté, la féminité et la virilité de la dignité royale ». Par son traitement sculptural aussi audacieux que singulier, sa rareté et son ancienneté, ce masque s’impose comme un remarquable exemplaire.
Such masks are exceptional in Grassland. Only four examples are known in public or private collections: the first, from the Staatliche Museen zu Berlin (inv. no. III C 20.349) was acquired by Glauning in 1905, a second acquired by Schroeder in 1914 (Field Museum, Chicago, inv. no. 175,595), a third copy in the Übersee-Museum Bremen (inv. no. B. 12.259) brought back by Von Roselius in 1909 and the last one in the Pavillon des Sessions - musée du Louvre, acquired by Pierre Harter in 1957 (inv. no. 73.1992.0.13).
One cannot but be struck by the apparent ease of the sculptor who, in a masterly manner, ‘combined volumes and lines, solids and voids, in such a way as to represent, at the same time, the strength and beauty, femininity and virility of royal dignity’. With its bold and singular sculptural treatment, its rarity and its age, this mask is a remarkable example.
Selon Pierre Harter (Arts anciens du Cameroun, Arnouville, 1986, pp. 250-251) « Le trésor royal de Bamendou comptait l’une des œuvres les plus puissantes du Grassland. Il s’agissait d’un masque monumental à coiffure ajourée, nommé tukah, et détenu par la société kah, correspondant au conseil supérieur du royaume. Sa signification symbolique est considérable, réunissant à la fois plusieurs attributs. […] La renaissance permanente du royaume est évoquée par plusieurs images de la fécondité : le front proéminent saille autant qu’un ventre gravide et les deux joues boursouflées. […] Enfin, le parfait équilibre des masses et de la forme générale, combinant à la fois sphéroïde et ovoïdes, associe une ambiance abstraite d’universalité et sans doute d’éternité. Selon le 10e fon Dongmo (1955-1976), tukah représenta la puissance, la noblesse et la pérennité des Bamendou durant plusieurs règnes. Il était exhibé lors de la lente procession d’une liturgie quinquennale liée aux classes manjong. Sa puissance et son poids étaient tels qu’il ne se portait jamais sur la tête. Il était soutenu à bout de bras par quelques wala. »
De tels masques sont exceptionnels au Grassland. Seuls quatre exemplaires sont connus dans les collections publiques ou privées : le premier, du Staatliche Museen zu Berlin (inv. n° III C 20.349) fut acquis par Glauning en 1905, un deuxième acquis par Schroeder en 1914 (Field Museum, Chicago, inv. n° 175 595), un troisième exemplaire, à l’Übersee-Museum Bremen (inv. n° B. 12.259) rapporté par Von Roselius en 1909 et le dernier conservé au Pavillon des Sessions, acquis par Pierre Harter en 1957 (inv. n° 73.1992.0.13).
On ne peut qu’être frappé par l’apparente aisance du sculpteur qui, de manière magistrale, « a combiné les volumes et les lignes, les pleins et les vides, de façon à représenter tout à la fois, la force et la beauté, la féminité et la virilité de la dignité royale ». Par son traitement sculptural aussi audacieux que singulier, sa rareté et son ancienneté, ce masque s’impose comme un remarquable exemplaire.