LOUIS DE BOULLOGNE LE VIEUX (PARIS 1609-1674)
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LOUIS DE BOULLOGNE LE VIEUX (PARIS 1609-1674)

Danaé et la pluie d'or

Details
LOUIS DE BOULLOGNE LE VIEUX (PARIS 1609-1674)
Danaé et la pluie d'or
huile sur toile
109 x 210 cm (43 x 82 1⁄2 in.)
Provenance
Collection particulière, Belgique.
Literature
G. Kazerouni, B. Brejon de Lavergnée, J. Delaplanche, L'idée et la ligne. Dessins français du musée de Grenoble XVIe-XVIIIe siècle, Paris, 2011, p. 52 et p. 54, sous la note 7 (comme 'Louis de Boullogne le Vieux').
Exhibited
Francfort, Museum für Angewandte Kunst Frankfurt, André Charles Boulle, 1642-1732. Un nouveau style pour l'Europe, 30 octobre 2009-31 janvier 2010, n°109 (comme 'Louis de Boullogne l'Aîné').
Special notice
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Further details
LOUIS DE BOULLOGNE THE ELDER, DANAË RECEIVING THE GOLDEN RAIN, OIL ON CANVAS

This monumental and judiciously organized composition is striking in its scope and theatricality. A small putto, in the top left, reveals the scene to us by graciously lifting a heavy and silken red drape; Danaë, locked in a bronze tower by her father Acrisios, king of Argos, is reclining on her bed, leaning on a monumental cushion. Awoken from her slumber by a mysterious golden rain, Danë, like her servant, draws her gaze upwards at this strange divine manifestation, through which the king of Olympus, Zeus, will give her a son, Perseus.

This is one of the most imposing mythological scene by the French painter Louis de Boullogne the elder (1609-1674), patriarch of the renowned family of painters of the same name, which included Bon (1649-1717), Louis (1654-1733), Geneviève (1645-1708) and Madeleine (1646-1710). After successive attributions to Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681) by Charles Sterling (1901-1991) – whose oeuvre was not well known at the time – our painting was reattributed to Boullogne the elder in 1994 (G. Kazerouni, B. Brejon de Lavergnée, J. Delaplanche, op. cit., p. 54, sous la note 7), an attribution which was reiterated during its exhibition at the Museum Für Angewandte Kunst of Frankfurt in 2004.

Noteworthy in our painting is the unique representation of the draperies, particularly the one covering Danaë’s body, as well as the heavy curtain and the folds of the bolster pillow. The latter is reminiscent of Eustache Le Sueur’s (1617-1655) composition, Sleeping Venus surprised by Cupid (San Francisco, Californian palace of the Légion d’honneur) (A. Brejon de Lavergnée, André Charles Boulle, 1642-1732. Un nouveau style pour lEurope, [exh. cat.], Frankfurt, Museum für Angewandte Kunst Frankfurt, 2009-2010, p. 414). One cannot discuss draperies without mentioning Boullogne the elder himself who said, during a series of conferences at the Royal Academy on Titian’s (around 1488-1490-1576) Madonna of the rabbit, that whilst the sculptor fears that heavy draperies should obscure the figure, the painter should aim to create such draperies, so as to create a union between the colours and the figures, thus giving volume to these figures and filling the space between them (‘Le sculpteur craint que des draperies amples n’embarrassent ses figures et n’en cachent les proportions par de grosses masses de pierre ? Au contraire, le peintre affecte ordinairement que les plis de ses draperies soient larges, pour servir à l’union des couleurs et des groupes, pour donner plus ou moins de reliefs à ses figures, pour remplir des espaces vides et pour plusieurs autres utilités […]’) (G. Guillet de Saint-Georges, Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, 1854, I, pp. 195-204).

The putti, which pleasantly animate the scene at the end of Danaë’s bed in the bottom right of our painting, can also be found in another composition by the painter, Samson and Dalila, brought to market by Christie’s in Paris on the 27th November 2002, lot 34. Whilst one of the putti is playing with a golden chain, the other is gesturing him, as well as the viewer, to be silent. Why? So as to not bother the beautiful Danaë, stretched out across the bed in her inaccessible bronze tower, who has suddenly been awakened. Or is it to attract the attention to another one of Zeus’ licentious subterfuges?

Another question remains, to what ends was our picture painted? Who commissioned it? In our painter’s well documented biography by Guillet de Saint-Georges (1624-1705), first historiographer of the Royal Academy of painting and sculpture, a remark by the author suggests that, according to Brejon de Lavergnée (A. Brejon de Lavergnée, op. cit., pp. 414-415), our painting may have decorated the study of a distinguished amateur, as the biography cites by name a certain number of distinguished gentlemen, such as M. le Marquis de Liancourt, M. le Marquis de Sourdis, and M. le Marquis de Mortemart amongst others, who regularly called upon, and patronized, the painter (‘Pendant ce travail [l’activité de copiste] un grand nombre de personnalités distinguées venaient visiter familièrement M. Boulogne entre autres M. le marquis de Liancourt, M. le marquis de Sourdis, M. le marquis de Mortemart, Monsieur l’évêque de Tarbes et M. de la Vrillière. Il n’y eut pas l’un d’eux qui ne le favorisât de son amitié et qui ne lui fît faire des tableaux de Cabinet qu’on regarde tous avec estime’)(G. Guillet de Saint-Georges, op. cit., pp. 195-204).
Due to our painting’s references to Blanchard (1600-1638) and Le Sueur, Brejon de Lavergnée postulates that our painting can be dated amongst the painter’s early works.

Brought to you by

Pierre Etienne
Pierre Etienne International Director, Deputy Chairman, Old Master Paintings

Lot Essay

Cette composition monumentale, savamment composée, frappe par son ampleur et sa théâtralité. Un petit putto, en en haut à gauche, nous en dévoile la scène en levant gracieusement un lourd et soyeux pan de rideau rouge : Danaé, enfermée dans une tour de bronze par son père Acrisios, roi d’Argos, est allongée sur son matelas, un bras appuyé sur un imposant oreiller. Tirée de son sommeil par une mystérieuse pluie d’or, son regard est porté, tout comme celui de sa servante, sur cette étrange manifestation divine par le biais de laquelle le roi de l’Olympe, Zeus, parvint à s’unir à la belle Danaé et à lui engendrer un fils, Persée.

Il s’agit d’un des tableaux mythologiques les plus imposants de l’œuvre du peintre français Louis de Boullogne le Vieux (1609-1674), père de la célèbre fratrie de peintres – Bon (1649-1717), Louis (1654-1733), Geneviève (1645-1708) et Madeleine (1646-1710). Après des attributions successives à Jean-Baptiste de Champaigne (1631-1681) par Charles Sterling (1901-1991) – dont l’œuvre était alors mal connu – puis à Jacques Blanchard (1600-1638) – dont Boullogne le Vieux avait été l’élève –, notre tableau a été rendu à Boullogne le Vieux en 1994 (G. Kazerouni, B. Brejon de Lavergnée, J. Delaplanche, op. cit., p. 54, sous la note 7), attribution qui lui fut également donnée lors de son exposition au Museum für Angewandte Kunst de Francfort en 2004.

Nous notons dans notre tableau la représentation particulièrement habile des drapés, avec une mention particulière pour le drapé mouillé recouvrant le corps de Danaé, le traitement de la pesanteur du rideau et des plis du traversin. Ce dernier élément nous rappelle la composition d’Eustache Le Sueur (1617-1655) dépeignant nus endormie surprise par lAmour (San Francisco, palais californien de la Légion d’honneur) (A. Brejon de Lavergnée, André Charles Boulle, 1642-1732. Un nouveau style pour lEurope, [cat. exp.], Francfort, Museum für Angewandte Kunst Frankfurt, 2009-2010, p. 414). Au sujet des drapés, on ne peut s’empêcher de citer Louis de Boullogne le Vieux lui-même qui, dans le cadre d’une conférence de l’Académie royale sur la Vierge au lapin du Titien (vers 1488-1490-1576) : ‘Le sculpteur craint que des draperies amples n’embarrassent ses figures et n’en cachent les proportions par de grosses masses de pierre ? Au contraire, le peintre affecte ordinairement que les plis de ses draperies soient larges, pour servir à l’union des couleurs et des groupes, pour donner plus ou moins de reliefs à ses figures, pour remplir des espaces vides et pour plusieurs autres utilités […]’ (G. Guillet de Saint-Georges, Mémoires inédits sur la vie et les ouvrages des membres de l’Académie royale de peinture et de sculpture, Paris, 1854, I, pp. 195-204).

Nous retrouvons les amours animant agréablement la scène, à droite de notre tableau, au pied du lit de Danaé, dans une autre composition du peintre, Samson et Dalila, vendue chez Christie’s à Paris le 27 novembre 2002, lot 34. Tandis que l’un des putti semble jouer avec un bout de chaîne dorée, l’autre demande à son compagnon – ainsi qu’au spectateur du tableau – le silence. Pourquoi donc ? Afin de ne pas déranger la belle Danaé, étendue sur un matelas dans sa tour de bronze fermée et inaccessible, qui a soudainement été tirée de son sommeil ? Ou bien plutôt pour attirer l’attention sur l’intervention divine, énième subterfuge du dieu Zeus pour s’unir à une mortelle dont il s’était épris ?

Une autre question persiste : dans quelle contexte cette œuvre aurait-elle été peinte ? Pour répondre à la commande de quel commanditaire ? Dans la biographie très documentée du peintre par Guillet de Saint-Georges (1624-1705), premier historiographe de l’Académie royale de peinture et de sculpture, une remarque de l’auteur peut renvoyer, selon Brejon de Lavergnée (A. Brejon de Lavergnée, op. cit., pp. 414-415), au fait que notre tableau ornait probablement un distingué cabinet d’amateur : ‘Pendant ce travail [l’activité de copiste] un grand nombre de personnalités distinguées venaient visiter familièrement M. Boulogne entre autres M. le marquis de Liancourt, M. le marquis de Sourdis, M. le marquis de Mortemart, Monsieur l’évêque de Tarbes et M. de la Vrillière. Il n’y eut pas l’un d’eux qui ne le favorisât de son amitié et qui ne lui fît faire des tableaux de Cabinet qu’on regarde tous avec estime’ (G. Guillet de Saint-Georges, op. cit., pp. 195-204).
En raison des références à Blanchard (1600-1638) et à Le Sueur, Brejon de Lavergnée avance que notre œuvre peut être datée relativement tôt dans le corpus du peintre.

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