Lot Essay
Ce joyeux repas de noces paysannes est à rapprocher d’une série de panneaux à la composition semblable réalisée par Pieter Brueghel le Jeune (1564-1638) à partir de 1616 (voir K. Ertz, Pieter Brueghel der Jüngere (1564-1637/38). Die Gemälde mit kritischem Oeuvrekatalog, Lingen, 1988/2000, II, p. 659-664). Si l’absence de dessin préparatoire sous-jacent et l’écriture plus douce et lisse des motifs indiquent que cette composition semble être de la main d’un artiste de l’entourage du maître, le caractère caricatural des personnages et leur bonhommie breughélienne confèrent un intérêt non-négligeable au panneau ci-présent. Le festin rustique se déroule dans la vaste cour d’une ferme, dans laquelle une longue table basse a été dressée, occupant toute la largeur du premier-plan. Des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, se sont réunis autour de la table, où ils prennent leur repas. Ceux-ci se versent à boire, passent ou partagent des plats, nourrissent leurs enfants ou flirtent, tandis que le joueur de cornemuse fait une pause pour se rafraîchir.
Les vrais protagonistes de la scène sont cependant les mariés. Ceux-ci ne se trouvent pas au premier-plan, comme les invités précédemment cités, mais à une table séparée sur la droite de la composition. La mariée y est assise, entourée de sa famille et de sa suite. À l’arrière-plan, les parents de la mariée honorent la tradition d’offrir du pain aux nécessiteux. La composition et l’iconographie de cette festive assemblée représente un développement magistral du registre de Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1525/1530-1569). La table allongée permet de présenter les personnages comme s’ils se trouvaient dans une frise, alignés dans toutes sortes de poses – de face, de dos, à genoux, debout, accroupis, couchés, regardant à gauche et à droite, levant les bras, buvant, trinquant, mangeant et s’embrassant.
Chaque motif constitue un élément d’interaction entre deux ou plusieurs figures, leurs poses créant un mouvement rythmique, et conduisant le regard du spectateur d’un groupe à l’autre. La composition en frise des figures du premier-plan conduit ce dernier vers la table à droite, dont la position diagonale le ramène à son tour vers le centre. Les couleurs vives et lumineuses du vert, du jaune, du rouge et du bleu des vêtements des personnages accentuent ce rythme pictural. La longue table avec les paysans en train de festoyer n’est donc pas seulement un arrangement compositionnel réussi, mais également un astucieux dispositif iconographique.
L’artiste a fait preuve d’un grand sens de l’humour en plaçant la véritable protagoniste de la scène, à savoir la mariée, sur le côté de la composition pour faire de la partie la moins importante, mais la plus amusante, le centre de l’attention.
Les vrais protagonistes de la scène sont cependant les mariés. Ceux-ci ne se trouvent pas au premier-plan, comme les invités précédemment cités, mais à une table séparée sur la droite de la composition. La mariée y est assise, entourée de sa famille et de sa suite. À l’arrière-plan, les parents de la mariée honorent la tradition d’offrir du pain aux nécessiteux. La composition et l’iconographie de cette festive assemblée représente un développement magistral du registre de Pieter Brueghel l’Ancien (vers 1525/1530-1569). La table allongée permet de présenter les personnages comme s’ils se trouvaient dans une frise, alignés dans toutes sortes de poses – de face, de dos, à genoux, debout, accroupis, couchés, regardant à gauche et à droite, levant les bras, buvant, trinquant, mangeant et s’embrassant.
Chaque motif constitue un élément d’interaction entre deux ou plusieurs figures, leurs poses créant un mouvement rythmique, et conduisant le regard du spectateur d’un groupe à l’autre. La composition en frise des figures du premier-plan conduit ce dernier vers la table à droite, dont la position diagonale le ramène à son tour vers le centre. Les couleurs vives et lumineuses du vert, du jaune, du rouge et du bleu des vêtements des personnages accentuent ce rythme pictural. La longue table avec les paysans en train de festoyer n’est donc pas seulement un arrangement compositionnel réussi, mais également un astucieux dispositif iconographique.
L’artiste a fait preuve d’un grand sens de l’humour en plaçant la véritable protagoniste de la scène, à savoir la mariée, sur le côté de la composition pour faire de la partie la moins importante, mais la plus amusante, le centre de l’attention.