Lot Essay
L’auteur de l’Encyclopédie est ici représenté dans l’intimité de sa réflexion : le regard fixe, dirigé hors du champ du spectateur, la bouche entrouverte, le philosophe prend la pose. La figure du modèle se détache, de trois-quarts, sur un fond sombre mettant en valeur le coloris nuancé de son vêtement, négligemment arrangé. Le cou découvert, affichant sa calvitie naturelle, Denis Diderot (1713-1784) se laisse représenter par Dmitri Levitski (1735-1822) sous des traits savamment étudiés, sans apprêt, qui se prêtent à son image d’homme bohème libre-penseur.
Dmitri Grigorievitch Levitski, portraitiste ayant marqué l’évolution du genre en Russie lors du dernier quart du XVIIIe siècle par sa touche naturaliste, a probablement réalisé ce portrait lors du séjour de Diderot en Russie, d’octobre 1773 à mars 1774.
Déjà dix ans auparavant, peu après son coup d’état l’ayant mise sur le trône, Catherine II (1729-1796) avait invité Diderot à venir en Russie. S’en était suivie, en 1765, la proposition de rachat par l’impératrice au philosophe de l’entièreté de sa bibliothèque et de ses manuscrits à sa mort, lui octroyant conjointement, de son vivant, le titre de bibliothécaire avec cinquante ans de rentes payés d’avance. Réticent à faire le voyage en Russie, Diderot temporisa avant de finalement accepter de se rendre à Saint-Pétersbourg pour payer sa dette de reconnaissance et rencontrer l’impératrice qu’il admirait, malgré son opposition à sa politique absolutiste, même éclairée.
Universellement connu, ce portrait représente aujourd’hui, conjointement à celui réalisé par Louis-Michel van Loo (1707-1771) (musée du Louvre, Paris, no. inv. RF 1958), l’image par excellence du philosophe des Lumières dont on connaît peu de portraits, contrairement à ses contemporains tels que Voltaire (1694-1778) ou Rousseau (1712-1778). Le musée d’art et d’histoire de Genève conserve depuis 1829 une autre version de ce tableau (no. inv. 1829-0009), anciennement dans la collection du Genevois François Duval (1776-1854) dont le père était établi à Saint-Pétersbourg dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Fils d’un pope ayant travaillé comme graveur à la laure des Grottes de Kiev, le jeune Levitski est formé à la peinture à Saint-Pétersbourg par Alexeï Petrovitch Antropov (1716-1795), Giuseppe Valeriani (1708-1761) et Louis-Jean-François Lagrenée (1724-1805) duquel il retient le traitement appliqué des drapés, à l’image de ceux dans le portrait ci-présent. Élu académicien en 1770, il y enseigne entre 1771 et 1787.
Dmitri Grigorievitch Levitski, portraitiste ayant marqué l’évolution du genre en Russie lors du dernier quart du XVIIIe siècle par sa touche naturaliste, a probablement réalisé ce portrait lors du séjour de Diderot en Russie, d’octobre 1773 à mars 1774.
Déjà dix ans auparavant, peu après son coup d’état l’ayant mise sur le trône, Catherine II (1729-1796) avait invité Diderot à venir en Russie. S’en était suivie, en 1765, la proposition de rachat par l’impératrice au philosophe de l’entièreté de sa bibliothèque et de ses manuscrits à sa mort, lui octroyant conjointement, de son vivant, le titre de bibliothécaire avec cinquante ans de rentes payés d’avance. Réticent à faire le voyage en Russie, Diderot temporisa avant de finalement accepter de se rendre à Saint-Pétersbourg pour payer sa dette de reconnaissance et rencontrer l’impératrice qu’il admirait, malgré son opposition à sa politique absolutiste, même éclairée.
Universellement connu, ce portrait représente aujourd’hui, conjointement à celui réalisé par Louis-Michel van Loo (1707-1771) (musée du Louvre, Paris, no. inv. RF 1958), l’image par excellence du philosophe des Lumières dont on connaît peu de portraits, contrairement à ses contemporains tels que Voltaire (1694-1778) ou Rousseau (1712-1778). Le musée d’art et d’histoire de Genève conserve depuis 1829 une autre version de ce tableau (no. inv. 1829-0009), anciennement dans la collection du Genevois François Duval (1776-1854) dont le père était établi à Saint-Pétersbourg dans la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Fils d’un pope ayant travaillé comme graveur à la laure des Grottes de Kiev, le jeune Levitski est formé à la peinture à Saint-Pétersbourg par Alexeï Petrovitch Antropov (1716-1795), Giuseppe Valeriani (1708-1761) et Louis-Jean-François Lagrenée (1724-1805) duquel il retient le traitement appliqué des drapés, à l’image de ceux dans le portrait ci-présent. Élu académicien en 1770, il y enseigne entre 1771 et 1787.