STATUE BONGO
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STATUE BONGO

SOUDAN

細節
STATUE BONGO
SOUDAN
Hauteur : 132 cm. (52 in.)
來源
Christian Duponcheel (1941-2004), Pietrebais, acquis ca. 1971
Collection Comte Baudouin de Grunne (1917-2011), Wezembeek-Oppem
Sotheby's, New York, The Baudouin de Grunne Collection of African Art, 19 mai 2000, lot 100
Collection Marie-Domitilla de Hemricourt de Grunne (1952- 2014) et Philippe Guimiot (1927-2021), Bruxelles, acquis lors de cette vente
Sotheby's, Paris, Philippe Guimiot et Domitilla de Grunne. Collection d'art premier, 17 juin 2009, lot 57
Collection Jean-Louis Danis, acquis lors de cette vente
出版
Marijnissen, R., Cent chefs-d'œuvre du musée ethnographique d'Anvers et de collections particulières. Sculptures africaines, nouveau regard sur un héritage, Anvers, 1975, p. 71, n° 109
Guimiot, P. et Van de Velde, L., Oerkunsten van zwart Afrika / Arts premiers d'Afrique Noire, Bruxelles, 1977, p. 162, n° 119
Guimiot, P., Art et Objets Tribaux II. Regard sur une collection, Bruxelles, 1995, p. 101, n° 47
Phillips, T., et alii, Africa. The Art of a Continent, Munich, 1995, p. 137, n° 2.18b
Grunne (de), B., Masterhands. Afrikaanse beeldhouwers in de kijker. Mains de maîtres. A la découverte des sculpteurs d'Afrique, Bruxelles, 2001, p. 244, n° 87
展覽
Anvers, Marcel Peeters Centrum, Cent chefs-d'œuvre du musée ethnographique d'Anvers et de collections particulières. Sculptures africaines, nouveau regard sur un héritage, 16 novembre - 2 décembre 1975
Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, Oerkunsten van Zwart Afrika / Arts premiers d'Afrique Noire, 5 mars - 17 avril 1977
Londres, Royal Academy of Arts, Africa. The Art of a Continent, 4 octobre 1995 - 21 janvier 1996
Berlin, Martin-Gropius-Bau, Africa. The Art of a Continent, 1er mars - 1er mai 1996
New York, Solomon R. Guggenheim Museum, Africa. The Art of a Continent, 7 juin - 29 septembre 1996
Bruxelles, Espace Culturel BBL, Masterhands. Afrikaanse beeldhouwers in de kijker. Mains de maîtres. A la découverte des sculpteurs d'Afrique, 22 mars - 24 juin 2001
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BONGO FIGURE, SUDAN

榮譽呈獻

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

拍品專文

par Bernard Dulon

L’érection de monuments funéraires complexes mettant en scène des représentations humaines de grande taille est rarissime en Afrique sub-saharienne et géographiquement conscrite à quelques régions de l’est du continent (Giriama, groupes Konso et Bongo). Ainsi le rêveur verra sur un planisphère se dessiner l’esquisse d’un flux culturel trouvant ses origines dans la lointaine Indonésie (Bornéo, Timor, etc.), cheminant par la péninsule vietnamienne (Djaraï), puis relâchant à Madagascar (Vézo, Sakalava, etc.) pour venir essaimer en Afrique orientale. Quoiqu’il en soit, il n’y a rien de comparable plus à l’ouest…

Chez les Bongo, les grandes statues anthropomorphes étaient érigées devant les tombes des grands hommes, les plus illustres des chasseurs. Elles étaient accompagnées de trophées ou de leurs substituts sculptés dans la même essence de bois. Certaines femmes pouvaient également recevoir le même honneur pour d’autres ministères le plus souvent liés à la magie et à la divination. Ces figures avaient pour but de témoigner une dernière fois des mérites du défunt, de lui assurer en cela une place prépondérante dans le monde de l’au-delà, le village du dieu créateur Loma.

La région, très tôt décrite par les voyageurs, fut le théâtre de guerres et de massacres incessants depuis la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi les populations Bongo furent-elles presque totalement décimées par les désirs expansionnistes des royaumes Azande et surtout par les razzias ininterrompues des marchands d’esclaves arabes. Très peu d’œuvres Bongo purent rejoindre les musées occidentaux. En 1972, Christian Duponcheel, marchand à l’érudition légendaire n’ayant d’égal que sa proverbiale distraction, put acquérir, avec l’accord des autorités locales, quelques œuvres importantes et faire ainsi sortir de l’oubli l’art - et donc peut-être l’âme ! - de tout un peuple. Bernard de Grunne en a identifié onze, dont cinq ornent les cimaises de musées internationaux. Duponcheel accepta de céder la plus belle d’entre toutes au Comte Baudouin de Grunne, un des plus grands acteurs du maché des arts de l’Afrique de cette époque. Sans doute eut-il le droit au premier choix… Elle fut plus tard acquise par Jean-Louis Danis lors de la vente de la collection Domitilla de Grunne et Philippe Guimiot en 2009.

Juché sur le court segment d’une « colonne sans fin », ce chasseur, jadis armé et brandissant une lance, interroge l’histoire de l’art du continent africain. Son port est rare et peut-être unique. Ne nous y trompons pas, nous sommes en présence du chef-d’œuvre d’un artiste au faîte de son art, Kwanja Gete, dit le « Maître de Tonj », mêlant dans la sculpture force et tendresse, toutes deux nécessaires, sans doute, à une vie briguée dans l’autre monde.

by Bernard Dulon

The erection of complex funerary monuments featuring large-scale human representations is extremely rare in sub-Saharan Africa, and geographically confined to a few regions of the east of the continent (Giriama, Konso and Bongo groups). Thus, the dreamer will see on a planisphere the outline of a cultural flow finding its origins in distant Indonesia (Borneo, Timor, etc.), making its way through the Vietnamese peninsula (Djaraï) to reach Madagascar (Vézo, Sakalava, etc.), and arriving finally in East Africa. Be as it may, nothing comparable exists further West...

Among the Bongo, large anthropomorphic statues were erected in front of the tombs of great men, the most illustrious of hunters. They were accompanied by trophies or substitutes carved from the same wood. Certain women could receive the same honour for other ministries most often related to magic and divination. The purpose of these figures was to remember the merits of the deceased, thereby ensuring that he or she would have a prominent place in the world beyond, in the village of the creator god Loma.

Described very early on by travelers, the region has been the scene of constant warfare and massacres since the second half of the 19th century. The Bongo populations became almost entirely decimated by the expansionism of the Azande kingdoms, and above all by the relentless raids of Arab slave traders. Very few Bongo works made their way to Western museums. In 1972, Christian Duponcheel, a dealer whose legendary erudition was matched only by his proverbial absent-mindedness, was allowed by the local authorities to acquire a number of important works, and hence saved from oblivion the art - and perhaps the soul! - of an entire population. Bernard de Grunne has identified eleven of these works, of which five can be seen in international museums. Duponcheel agreed to sell the finest to Count Baudouin de Grunne, a major presence in the African art market of the time. It was later acquired by Jean-Louis Danis at the sale of the Domitilla de Grunne and Philippe Guimiot collection in 2009.

Perched on the short section of an “endless column”, this hunter, once armed and brandishing a spear, questions the history of art on the African continent. His bearing is rare and perhaps unique. Make no mistake, we are in the presence of a masterpiece by an artist at the height of his powers, Kwanja Gete, known as “the master of Tonj”, whose sculpture combines strength and tenderness, both of which undoubtedly necessary for a life in the next world.

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