Lot Essay
Cette guitare, signée par Jean-Baptiste Voboam, s’inscrit dans une série d’instruments uniques. De fait, nous n’avons aujourd’hui connaissance que d’une trentaine de guitares réalisées par les luthiers de la dynastie Voboam. Fondé par René Voboam autour de 1630, cet atelier comprend quatre à cinq luthiers qui ont exercé à Paris durant plus d’un siècle, notamment à la Cour du Roi Louis XIV (F. Gétreau, «Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation », in Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, pp. 4-23.). Sous son règne, la guitare gagne en notoriété : le Roi a été l’élève particulier du virtuose italien Francesco Corbetta. Face à sa popularité grandissante, cet instrument, au départ importé d’Espagne et d’Italie va faire sa place auprès des spécialistes en France. La guitare devient le symbole du rang social, du bon goût et du raffinement de son maître. Grâce aux commandes prestigieuses qu’ils reçoivent, les Voboam gagnent les faveurs du Roi et sont introduits à sa Cour.
Les luthiers de la famille développent les fonctions techniques de la guitare comme les proportions et les fonctions décoratives, tout en s’inspirant des savoir-faire de leurs contemporains. C’est le cas de la marqueterie Boulle dont notre guitare s’inspire pour son placage. Ils inventent également un motif décoratif qui est repris ici, celui de la pistagne. Cette technique consiste en l’alternance d’éléments en ébène et en ivoire disposés en frise sur les contours de l’instrument, notamment autour de la rosace.
Chaque luthier de la famille Voboam développe ses propres décors et motifs pour la tête et les incrustations de l’instrument. Toutefois, la rosace en parchemin doré s’étendant sur trois étages est un motif commun à chaque génération. Alexandre Voboam, le père de Jean-Baptiste, a particulièrement employé le motif de la pistagne, son style étant caractérisé comme classique en comparaison aux autres membres de la famille. Il est notamment reconnaissable par cinq bandes de bois séparées par quatre bandes d’ivoire et d’ébène (F. Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, in Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n°2, 1996). L’un de ses modèles, vendu à Vichy, chez Vichy Enchères, le 1er mai 2021, lot 50, est une parfaite représentation de son style.
Ici, notre guitare est signée par le petit-fils de René Voboam, Jean-Baptiste, qui est particulièrement actif entre 1697 et 1730. Il est le dernier luthier de la dynastie. Son travail a pour caractéristique de proposer une tête plus voluptueuse avec des décors autour de la rosace plus luxuriants. Cela peut être observé sur notre guitare qui présente deux frises décoratives autour de la rosace. Ce style, déjà distinctif avec notre guitare lorsqu’il la réalise en 1692, peut aussi être observé sur sa guitare de 1697, exposée au Metropolitan Museum de New York (inv. 1989.147) ou celle qu'il réalise en 1699, désormais dans la collection Moatti, illustrée dans cat. exp., E. Claude, J. La Gorge, B. Saule, Fêtes & Divertissements à la Cour, Paris, 2016-2017, p. 213 et 232.
Cet exemplaire de guitare Voboam révèle sur son étui les armes, marquées aux petit-fers sur le cuir, d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744), dont elle hérite de son père, Philippe d’Orléans. La guitare, quant à elle, porte sur son manche ses armes d'alliance suite à son mariage avec Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar. Petite-fille de France, « Mademoiselle de Chartres » était la nièce de Louis XIV et la grand-mère de Marie-Antoinette par son fils François, époux de Marie-Thérèse d’Autriche. La Cour du duc Léopold Ier est particulièrement notable pour ses prédispositions artistiques : d’importantes commandes architecturales, dont l’Opéra de Nancy, sont faites aux architectes italiens Giovan Betto et Giacomo Barilli. L’influence italienne s’étend aussi à la musique avec des artistes envoyés à Rome pour se former. Damien Halter écrit à ce propos : « Malgré la proximité de la France, la Lorraine ne se fait pas le simple réceptacle passif de ces transferts humains, culturels et artistiques, mais constitue un laboratoire autonome, capable d’emprunter, d’adapter et d’émettre des flux croissants symboles des Lumières. » (D. Halter, « Comptes rendus », in Revue historique, 2018, n° 688, pp. 927-1011.)
Les guitares de la dynastie Voboam sont des instruments uniques, faits sur mesure pour leur propriétaire. Elles deviennent des marques du prestige des grandes familles qui n’hésitent pas à se faire représenter avec leur instrument. C’est le cas notamment de Louise Anne de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Charolais, peinte par Pierre Gobert qui peut être désormais observée au Musée des Beaux-Arts de Tours (inv. 1793-4-3) ou encore Marie Adélaïde Clotilde Xavière de France, dite Madame Clotilde et sœur de Louis XVI, qui est peinte avec sa guitare Voboam par François Hubert Drouais en 1775, œuvre aujourd’hui conservée au Château de Versailles (inv. MV 3972). Ainsi, notre guitare s’inscrit dans une succession d’instruments rares et exceptionnels, qui sont le reflet de la virtuosité des luthiers du XVIIe siècle.
Plus de deux siècles après sa création, notre guitare réapparait dans les archives. Elle fut acquise par le collectionneur Richard Peñard y Fernandez au début du XXe siècle. Connu pour sa collection parisienne d’arts décoratifs français du XVIIIe siècle, Peñard y Fernandez était un ancien diplomate argentin avant la Première Guerre mondiale. Sa collection était disposée dans son appartement rue Cognacq-Jay avant qu’il ne fasse de nombreux dons aux musées français. Parmi eux, citons la paire de chenets de Thomire pour le salon de la Paix à Versailles (inv. V 3329.1) ou encore la paire d’encoignures en vernis Martin bleu par Thomas-Joachim Hébert au Louvre (inv. OA9533). La grande majorité de sa collection fut par la suite dispersée lors de sa célèbre vente de 1960 au Palais Galliera, parmi laquelle nous retrouvons notre guitare.
This guitar, which is signed by Jean-Baptiste Voboam, is one of a series of unique instruments. Indeed, we know of only around thirty guitars made by the luthiers of the Voboam dynasty. There were four or five luthiers producing instruments at this workshop, founded by René Voboam around 1630 and active in Paris for over a century, notably at the court of King Louis XIV (F. Gétreau, « Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation », in Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, pp. 4-23.). Under his reign, the guitar became more widely known and more popular, the king having been a private pupil of the Italian virtuoso, Francesco Corbetta. With its growing popularity, this instrument, originally imported from Spain and Italy, would go on to really make its mark, as it was taken up by specialists within France itself. The guitar became a symbol of its owner’s social standing, good taste and refinement. Thanks to the prestigious commissions they received, the Voboams won the king’s favour and were introduced to his court.
The family’s luthiers developed the guitar’s technical features, such as its proportions and more decorative touches, while drawing inspiration from the skills of their contemporaries. One example of this is Boulle marquetry, which was the inspiration for the veneer on this guitar. They also invented a decorative motif, the pistagne style of marquetry, which is used here. This technique involves alternating ebony and ivory materials, which are arranged in a frieze around the contours of the instrument, and in particular around the rosette.
Each luthier from the Voboam family developed their own decorative touches and motifs for the instrument’s headstock and inlays. The three-tiered gilded scrollwork rosette, however, is a design feature that is common to each generation. Alexandre Voboam, who was Jean-Baptiste’s father, made particular use of the pistagne motif. His style is characterised as classical, in comparison with other members of the family. Characteristic of his style are the five strips of wood separated by four strips of ebony and ivory (F. Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, in Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n° 2, 1996). One of his pieces, which was sold at Vichy Enchères in Drouot on 1 May 2021 (lot 50), is a perfect representation of his style.
This guitar has been signed by René Voboam’s grandson, Jean-Baptiste, who was particularly active between 1697 and 1730. He was the last luthier of the dynasty. The characteristic feature of his work is a fuller headstock, with more opulent decoration around the rosette. This can be seen on this particular guitar, which has two decorative friezes around the rosette. This style, already distinctive when the guitar was made in 1692, can also be seen on the guitar he made in 1697, which was exhibited at the Metropolitan Museum in New York (inv. 1989.147), as well as the one he made in 1699, which is now in the collection of Mr and Mrs Alain Moatti, and illustrated in cat. exp., E. Claude, J. La Gorge, B. Saule, Fêtes & Divertissements à la Cour, Paris, 2016-2017, p. 213 et 232.
This example of a Voboam guitar bears the coat of arms of Elisabeth Charlotte d’Orléans (1676-1744) on its case, inherited from her father, Philippe d’Orléans. The neck of the guitar itself bears the arms representing her marriage to Leopold I, Duke of Lorraine and Bar. A granddaughter of France, “Madamoiselle de Chartres” was the niece of Louis XIV and grandmother of Marie-Antoinette through her son, Francis, who married Maria Theresa of Austria. The court of Duke Leopold I was particularly notable for its artistic leanings. Major architectural commissions, including the Nancy Opera House, were given to Italian architects Giovan Betto and Giacomo Barilli. The Italian influence also extended to music, with musicians being sent to Rome to receive training. Damien Halter writes the following on the subject: “Despite its close proximity to France, Lorraine was not simply a passive recipient of these transfers of human, cultural and artistic knowledge, but an autonomous laboratory, that was able to borrow, adapt and disseminate the increasing flow of knowledge that symbolised the Enlightenment”. (D. Halter, “Comptes rendus” in Revue historique, 2018, no. 688, pp. 927-1011.)
Guitars from the Voboam dynasty were one-of-a-kind instruments, which were tailor-made for their owners. They became hallmarks of the high standing of prominent families, who were happy to be depicted alongside their instrument. One such example is Louise Anne de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Charolais, who was painted by Pierre Gobert, in a work that is now on view at the Musée des Beaux-Arts in Tours (inv. 1793-4-3); or indeed Marie Adélaïde Clotilde Xavière of France, known as Madame Clotilde and sister of Louis XVI. She was painted by François Hubert Drouais in 1775 holding her Voboam guitar, in a work that is now held at the Palace of Versailles (inv. MV 3972). As this illustrious history makes clear, this Voboam guitar is part of a succession of rare and extraordinary instruments that reveal the masterly craftsmanship of luthiers from the seventeenth century.
More than two centuries after its creation, our guitar reappears in the archives. It was acquired by the collector Richard Peñard y Fernandez in the early 20th century. Known for his Parisian collection of 18th-century French decorative arts, Peñard y Fernandez was a former Argentine diplomat before the First World War. His collection was housed in his apartment on rue Cognacq-Jay before he made numerous donations to French museums. These include a pair of andirons by Thomire for the Salon de la Paix in Versailles (inv. V 3329.1) and a pair of blue Martin varnish corner pieces by Thomas-Joachim Hébert in the Louvre (inv. OA9533). The vast majority of his collection was subsequently dispersed at his famous 1960 sale at the Palais Galliera, including our guitar.
Les luthiers de la famille développent les fonctions techniques de la guitare comme les proportions et les fonctions décoratives, tout en s’inspirant des savoir-faire de leurs contemporains. C’est le cas de la marqueterie Boulle dont notre guitare s’inspire pour son placage. Ils inventent également un motif décoratif qui est repris ici, celui de la pistagne. Cette technique consiste en l’alternance d’éléments en ébène et en ivoire disposés en frise sur les contours de l’instrument, notamment autour de la rosace.
Chaque luthier de la famille Voboam développe ses propres décors et motifs pour la tête et les incrustations de l’instrument. Toutefois, la rosace en parchemin doré s’étendant sur trois étages est un motif commun à chaque génération. Alexandre Voboam, le père de Jean-Baptiste, a particulièrement employé le motif de la pistagne, son style étant caractérisé comme classique en comparaison aux autres membres de la famille. Il est notamment reconnaissable par cinq bandes de bois séparées par quatre bandes d’ivoire et d’ébène (F. Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, in Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n°2, 1996). L’un de ses modèles, vendu à Vichy, chez Vichy Enchères, le 1er mai 2021, lot 50, est une parfaite représentation de son style.
Ici, notre guitare est signée par le petit-fils de René Voboam, Jean-Baptiste, qui est particulièrement actif entre 1697 et 1730. Il est le dernier luthier de la dynastie. Son travail a pour caractéristique de proposer une tête plus voluptueuse avec des décors autour de la rosace plus luxuriants. Cela peut être observé sur notre guitare qui présente deux frises décoratives autour de la rosace. Ce style, déjà distinctif avec notre guitare lorsqu’il la réalise en 1692, peut aussi être observé sur sa guitare de 1697, exposée au Metropolitan Museum de New York (inv. 1989.147) ou celle qu'il réalise en 1699, désormais dans la collection Moatti, illustrée dans cat. exp., E. Claude, J. La Gorge, B. Saule, Fêtes & Divertissements à la Cour, Paris, 2016-2017, p. 213 et 232.
Cet exemplaire de guitare Voboam révèle sur son étui les armes, marquées aux petit-fers sur le cuir, d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744), dont elle hérite de son père, Philippe d’Orléans. La guitare, quant à elle, porte sur son manche ses armes d'alliance suite à son mariage avec Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar. Petite-fille de France, « Mademoiselle de Chartres » était la nièce de Louis XIV et la grand-mère de Marie-Antoinette par son fils François, époux de Marie-Thérèse d’Autriche. La Cour du duc Léopold Ier est particulièrement notable pour ses prédispositions artistiques : d’importantes commandes architecturales, dont l’Opéra de Nancy, sont faites aux architectes italiens Giovan Betto et Giacomo Barilli. L’influence italienne s’étend aussi à la musique avec des artistes envoyés à Rome pour se former. Damien Halter écrit à ce propos : « Malgré la proximité de la France, la Lorraine ne se fait pas le simple réceptacle passif de ces transferts humains, culturels et artistiques, mais constitue un laboratoire autonome, capable d’emprunter, d’adapter et d’émettre des flux croissants symboles des Lumières. » (D. Halter, « Comptes rendus », in Revue historique, 2018, n° 688, pp. 927-1011.)
Les guitares de la dynastie Voboam sont des instruments uniques, faits sur mesure pour leur propriétaire. Elles deviennent des marques du prestige des grandes familles qui n’hésitent pas à se faire représenter avec leur instrument. C’est le cas notamment de Louise Anne de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Charolais, peinte par Pierre Gobert qui peut être désormais observée au Musée des Beaux-Arts de Tours (inv. 1793-4-3) ou encore Marie Adélaïde Clotilde Xavière de France, dite Madame Clotilde et sœur de Louis XVI, qui est peinte avec sa guitare Voboam par François Hubert Drouais en 1775, œuvre aujourd’hui conservée au Château de Versailles (inv. MV 3972). Ainsi, notre guitare s’inscrit dans une succession d’instruments rares et exceptionnels, qui sont le reflet de la virtuosité des luthiers du XVIIe siècle.
Plus de deux siècles après sa création, notre guitare réapparait dans les archives. Elle fut acquise par le collectionneur Richard Peñard y Fernandez au début du XXe siècle. Connu pour sa collection parisienne d’arts décoratifs français du XVIIIe siècle, Peñard y Fernandez était un ancien diplomate argentin avant la Première Guerre mondiale. Sa collection était disposée dans son appartement rue Cognacq-Jay avant qu’il ne fasse de nombreux dons aux musées français. Parmi eux, citons la paire de chenets de Thomire pour le salon de la Paix à Versailles (inv. V 3329.1) ou encore la paire d’encoignures en vernis Martin bleu par Thomas-Joachim Hébert au Louvre (inv. OA9533). La grande majorité de sa collection fut par la suite dispersée lors de sa célèbre vente de 1960 au Palais Galliera, parmi laquelle nous retrouvons notre guitare.
This guitar, which is signed by Jean-Baptiste Voboam, is one of a series of unique instruments. Indeed, we know of only around thirty guitars made by the luthiers of the Voboam dynasty. There were four or five luthiers producing instruments at this workshop, founded by René Voboam around 1630 and active in Paris for over a century, notably at the court of King Louis XIV (F. Gétreau, « Attribution et chronologie des instruments de la dynastie Voboam à Paris (1640-1740). La méthode historique et organologique au service de la datation », in Dater l’instrument de musique, Paris, Cité de la musique, 2010, pp. 4-23.). Under his reign, the guitar became more widely known and more popular, the king having been a private pupil of the Italian virtuoso, Francesco Corbetta. With its growing popularity, this instrument, originally imported from Spain and Italy, would go on to really make its mark, as it was taken up by specialists within France itself. The guitar became a symbol of its owner’s social standing, good taste and refinement. Thanks to the prestigious commissions they received, the Voboams won the king’s favour and were introduced to his court.
The family’s luthiers developed the guitar’s technical features, such as its proportions and more decorative touches, while drawing inspiration from the skills of their contemporaries. One example of this is Boulle marquetry, which was the inspiration for the veneer on this guitar. They also invented a decorative motif, the pistagne style of marquetry, which is used here. This technique involves alternating ebony and ivory materials, which are arranged in a frieze around the contours of the instrument, and in particular around the rosette.
Each luthier from the Voboam family developed their own decorative touches and motifs for the instrument’s headstock and inlays. The three-tiered gilded scrollwork rosette, however, is a design feature that is common to each generation. Alexandre Voboam, who was Jean-Baptiste’s father, made particular use of the pistagne motif. His style is characterised as classical, in comparison with other members of the family. Characteristic of his style are the five strips of wood separated by four strips of ebony and ivory (F. Gétreau, “La dynastie des Voboam : nouvelles propositions”, in Revue française d’organologie et d’iconographie musicale, n° 2, 1996). One of his pieces, which was sold at Vichy Enchères in Drouot on 1 May 2021 (lot 50), is a perfect representation of his style.
This guitar has been signed by René Voboam’s grandson, Jean-Baptiste, who was particularly active between 1697 and 1730. He was the last luthier of the dynasty. The characteristic feature of his work is a fuller headstock, with more opulent decoration around the rosette. This can be seen on this particular guitar, which has two decorative friezes around the rosette. This style, already distinctive when the guitar was made in 1692, can also be seen on the guitar he made in 1697, which was exhibited at the Metropolitan Museum in New York (inv. 1989.147), as well as the one he made in 1699, which is now in the collection of Mr and Mrs Alain Moatti, and illustrated in cat. exp., E. Claude, J. La Gorge, B. Saule, Fêtes & Divertissements à la Cour, Paris, 2016-2017, p. 213 et 232.
This example of a Voboam guitar bears the coat of arms of Elisabeth Charlotte d’Orléans (1676-1744) on its case, inherited from her father, Philippe d’Orléans. The neck of the guitar itself bears the arms representing her marriage to Leopold I, Duke of Lorraine and Bar. A granddaughter of France, “Madamoiselle de Chartres” was the niece of Louis XIV and grandmother of Marie-Antoinette through her son, Francis, who married Maria Theresa of Austria. The court of Duke Leopold I was particularly notable for its artistic leanings. Major architectural commissions, including the Nancy Opera House, were given to Italian architects Giovan Betto and Giacomo Barilli. The Italian influence also extended to music, with musicians being sent to Rome to receive training. Damien Halter writes the following on the subject: “Despite its close proximity to France, Lorraine was not simply a passive recipient of these transfers of human, cultural and artistic knowledge, but an autonomous laboratory, that was able to borrow, adapt and disseminate the increasing flow of knowledge that symbolised the Enlightenment”. (D. Halter, “Comptes rendus” in Revue historique, 2018, no. 688, pp. 927-1011.)
Guitars from the Voboam dynasty were one-of-a-kind instruments, which were tailor-made for their owners. They became hallmarks of the high standing of prominent families, who were happy to be depicted alongside their instrument. One such example is Louise Anne de Bourbon-Condé, Mademoiselle de Charolais, who was painted by Pierre Gobert, in a work that is now on view at the Musée des Beaux-Arts in Tours (inv. 1793-4-3); or indeed Marie Adélaïde Clotilde Xavière of France, known as Madame Clotilde and sister of Louis XVI. She was painted by François Hubert Drouais in 1775 holding her Voboam guitar, in a work that is now held at the Palace of Versailles (inv. MV 3972). As this illustrious history makes clear, this Voboam guitar is part of a succession of rare and extraordinary instruments that reveal the masterly craftsmanship of luthiers from the seventeenth century.
More than two centuries after its creation, our guitar reappears in the archives. It was acquired by the collector Richard Peñard y Fernandez in the early 20th century. Known for his Parisian collection of 18th-century French decorative arts, Peñard y Fernandez was a former Argentine diplomat before the First World War. His collection was housed in his apartment on rue Cognacq-Jay before he made numerous donations to French museums. These include a pair of andirons by Thomire for the Salon de la Paix in Versailles (inv. V 3329.1) and a pair of blue Martin varnish corner pieces by Thomas-Joachim Hébert in the Louvre (inv. OA9533). The vast majority of his collection was subsequently dispersed at his famous 1960 sale at the Palais Galliera, including our guitar.