TRES RARE ET IMPORTANT PARAVENT A DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL
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CHINE, DYNASTIE QING, FIN DE L'ÉPOQUE KANGXI (1662-1722)

细节
TRES RARE ET IMPORTANT PARAVENT A DOUZE FEUILLES EN LAQUE DE COROMANDEL
CHINE, DYNASTIE QING, FIN DE L'ÉPOQUE KANGXI (1662-1722)
Sa face principale à décor d'Européens, représentant une procession à cheval et à pied rejoignant une pagode parmi les montagnes ainsi qu'un navire et des barques en mer, dans un large cartouche cerné de jaridinières et vases fleuris. Le revers orné au centre d'un large arbre entouré d'oiseaux sur une terrasse et sur le bord d'objets de lettrés.
Dimensions d'un panneau : 270 x 47,3 cm. (106 ¼ x 18 5⁄8 in.)
来源
Collection Rothschild ; puis par descendance jusqu’au propriétaire actuel.
更多详情
AN EXTREMELY RARE AND IMPORTANT TWELVE-FOLD COROMANDEL SCREEN DEPICTING EUROPEANS
CHINA, QING DYNASTY, LATE KANGXI PERIOD (1662-1722)

荣誉呈献

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

拍品专文

EXCEPTIONNEL PARAVENT À DÉCOR D'EUROPÉENS

LA FACE
Les scènes montrant des personnages européens sont très rares et contrairement aux paravents à décor de palais ou d'oiseaux, elles ne sont pas basées sur des récits anciens.
Dès le XVIIe siècle, le commerce entre l’Europe et la Chine est florissant avec les compagnies des Indes en Hollande, en Angleterre et un peu plus tard en France.
Les Japonais avaient déjà décrit l’arrivée des Portugais ou « Barbares du Sud » (Nanban ou Namban) au Japon sur des paravents de papier.
En Chine également des Européens furent représentés sur des paravents. Il en existe sur des laques peintes, rouge et or, ou noir et or, mais beaucoup plus rarement en laque de Coromandel.
Tous les Européens des paravents sont à la mode du XVIIe siècle avec leurs culottes bouffantes, leurs longues vestes et leurs grands chapeaux. Contrairement aux Japonais qui dépeignaient les Européens comme des commerçants, les Chinois eux, les représentaient pendant leurs loisirs, la chasse par exemple et, souvent, d'une façon un peu caricaturale en exagérant la longueur de leurs nez, la rondeur de leurs yeux ou les ondulations de leurs cheveux.
En principe, ces paravents ont commencé à être fabriqués au XVIIe siècle, mais ils ne sont pas datés. On peut penser qu’ils étaient des objets de commande.

Sur l'ensemble des dix feuilles se déploie une scène de chasse où des Hollandais à cheval courent et embrochent du gibier, notamment des lapins et des biches dans un paysage à la fois maritime et montagneux. Ils sont aidés par des rabatteurs qui regroupent et ramassent le gibier.
On voit, sur la droite, l’arrivée d'un galion, armé de canons, duquel descendent des marins qui embarquent sur des chaloupes pour se rendre à terre. Le vent couvre la mer de vaguelettes moutonneuses.
Au centre, un personnage hollandais important, peut-être un gouverneur, installé dans un carrosse richement décoré, tiré par six chevaux blancs se dirige vers le pavillon où l'attendent d'autres dignitaires. Il est escorté par des gentilshommes et des soldats portant leurs chapeaux sous le bras. Le sol du pavillon est carrelé de bleu. Au premier étage, trois Chinois activent la cloche.
Malgré ce décor occidental, on peut remarquer quelques représentations typiquement chinoises telles que l'éléphant blanc, mythe bouddhiste important ou les chiens de (ou lions gardiens), curieusement tenus en laisse par des Hollandais (partie basse de la feuille de droite).
Sur la berge trois Hollandais déjeunent sur l'herbe et jouent avec un chien, plus loin près de la pagode, une cage renferme deux biches.
L'ensemble de cette scène est entouré de trois bordures : la bordure intérieure à motifs de grecques stylisées imitant les dragons alternant avec des rosaces, la large bordure centrale décorée d'objets rituels et d'objets de lettrés et enfin la mince bordure extérieure représentant des dragons affrontés de part et d'autre de motifs de chrysanthèmes et de rinceaux.

LE DOS
Sur les dix feuilles centrales, se déploie les branches dorées d'un prunier fleuri et tortueux qui part d'un monticule sur le côté droit et parcourt toute la surface du paravent dans un mouvement ondulé.
Le sol est couvert d'herbes, de fleurs et de lingzhi, le champignon de l'immortalité.
Les oiseaux de toutes les couleurs animent ce décor en se livrant à toutes sortes de fantaisies. Ils vont deux par deux pour symboliser un mariage heureux.
L'ensemble de cette scène est entouré de trois bordures : la bordure intérieure à décor de phénix stylisés dorés et polychromes, la large bordure centrale décorée d'une multitude d'objets rituels, certains rappelant les "Cent Antiques" en bronze ou en jade et enfin la bordure extérieure alternant des lotus de couleurs différentes entourés de rinceaux.

Ce décor rappelle les peintures de Chen Lu (actif vers 1436-1449).
Nous avons peu d'informations sur Chen Lu, nous savons surtout qu'il était spécialisé dans les représentations de pins, de bambous, d'orchidées et de fleurs de prunier. Les fleurs de prunier étaient associées à la pureté et à l'élévation morale parmi l'élite de cette époque.
Bien que peintre d'un très haut niveau, il ne semble pas avoir travaillé pour la cour impériale. Son travail a été décrit comme l'un des plus importants de la dynastie des Ming pendant le règne de l'empereur Yingzong.
Dans l'ouvrage chinois "Les Enseignements de la Peinture du Jardin grand comme un Grain de Moutarde" il est écrit le secret complet pour peindre les pruniers avec le tronc et les branches, les racines et les noeuds, les rugosités et la mousse, les fleurs grandes et petites, en fleurs ou en boutons ... Bref, une infinie de combinaisons.

LA CÔTE DE COROMANDEL
En 1728, Ephraïm Chambers, écrivain anglais, écrit, dans son encyclopédie, au sujet de la laque de Coromandel, qu'il a vu « une sorte de peinture et de gravure indienne sur bois, ressemblant au travail japonais mais en plus gai ».
Les Anglais, eux, désignaient cette technique sous le nom de « travail de Bantam », du nom de leur comptoir situé à l'extrémité occidentale de Java. Ce grand port du Sud-Est asiatique, à la fin du XVIIe siècle, étendait son influence des deux côtés du détroit de la Sonde. Les navires chinois, arabes et indiens y faisaient relâche et les Hollandais, les Anglais et les Français y avaient leurs comptoirs. Les marchandises étaient apportées dans des jonques de cabotage pour être entreposées dans les ports de la côte et ensuite embarquées sur les voiliers européens. Quand les Anglais quittèrent la place, ils allèrent s'installer sur la côte orientale de l'Inde, la côte de Coromandel, et ainsi Madras devint le port de commerce le plus important de cette région avec Pondichéry.
Ce nom de Coromandel qui fait rêver est un site assez médiocre pour la navigation, avec une côte basse et sableuse qui oblige les navires à rester au large, sans abri sûr, mais avec le grand avantage d'être à proximité de l'embouchure de la rivière Cauvery permettant ainsi de pénétrer aisément dans le pays. De là, transitaient toutes les marchandises, dont les paravents.

Des paravents à décor d'Européens sont conservés dans les collections du Museum of Fine Arts de Boston, du Rijksmuseum d'Amsterdam, du Victoria & Albert Museum de Londres, du Musée national du Danemark de Copenhague, du Musée de l'Orient de Lisbonne et au Musée de la Compagnie des Indes à Lorient.

Nicole Brugier,
Auteur du livre Les laques de Coromandel, La Bibliothèque des Arts, 2015.

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