SOURIS AUTOMATE EN OR ET EMAIL
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COLLECTION ANGLAISE PRIVEE
SOURIS AUTOMATE EN OR ET EMAIL

ATTRIBUEE A HENRI MAILLARDET, GENEVE OU LONDRES, VERS 1810

Details
SOURIS AUTOMATE EN OR ET EMAIL
ATTRIBUEE A HENRI MAILLARDET, GENEVE OU LONDRES, VERS 1810
En forme de souris des champs grandeur nature, la fourrure ciselée et partiellement émaillée marron, les oreilles et les pattes ciselées, les yeux ronds en onyx noir, le ventre ciselé d’un motif en treillage, la queue en maille d'or, les moustaches et les sourcils en fil d'or, agrémentée sur le ventre de deux roues, le trou de serrure sur le flanc droit, dans son écrin d'origine, avec une clé postérieure, sans marque ou poinçon
L.: 12,3 cm. (4 7⁄8 in.)
Poids brut: 26.1 gr. (16 dwt.)
Literature
LITTERATURE COMPARATIVE:
L. Montandon & A. Chapuis, 'Les Maillardet', Musée Neuchâtelois, 1917-18, p. 24-45.
A. Chapuis & E. Gélis, Le Monde des Automates, Paris, 1928, p. 142-155.
Alfred Chapuis & Edmond Droz, Les Automates, Neuchâtel, 1949, p. 229-249.
L. M. Child, Letters from New York, University of Georgia Press, 1998, p. 204-205.
Further details
A SWISS ENAMELLED GOLD AUTOMATON FIELD MOUSE, ATTRIBUTED TO HENRI MAILLARDET, GENEVA, CIRCA 1800

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Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

Lot Essay

Cet automate est a priori un modèle unique, jusqu’à ce jour jamais répertorié. Il fait partie d'une série extrêmement rare de moins de dix exemplaires de souris mécaniques connues à ce jour et conservées pour la plupart dans des collections publiques dont notamment le Bowes Museum à Durham, la collection Sandoz à Le Locle, et le Musée Patek Philippe à Genève.
Cependant à la différence des exemples connus, toutes appelées Souris de Sibérie, notre souris est en fait une souris de champs, suggérée par la couleur marron de son pelage simplement émaillé et non appliqué de perles baroques. Cette simplicité la rend d’autant plus réaliste que lorsqu'elle est activée, tout comme les autres exemples de souris connus, elle avance en bougeant ses quatre pattes, avant de s’arrêter brusquement pour remuer la tête comme s’elle avait trouvé quelque chose à grignoter ou sentait le danger approcher avant de faire deux fois volte-face pour retourner à son point de départ, une routine finalement relativement compliquée.

HISTOIRE DES AUTOMATES : DE L’ANTIQUITE AU XIXE SIECLE
Ce genre de petits automates en forme d'animaux, tous comme les boîtes à oiseaux chanteurs et les montres automates, sont devenus particulièrement populaires aux XVIIIe et XIXe siècles. Depuis toujours, les automates fascinent le public, en plus d’être de véritables prouesses technologiques d’autant si l’on considère qu’elles furent créées il y a plus de deux cent ans !
Déjà, pendant l’Antiquité, il existait des statuettes d’animaux mécaniques dont la première, une colombe capable de voler, fut inventée par Archytas de Tarente (435 av. J.C.- 347 av. J.C.). Puis, entre la fin de l’Antiquité et le XIIIe siècle, les automates furent oubliés par l’Europe médiévale alors que le monde arabe continua à s’y intéresser notamment avec le développement des horloges à automates.
Il faut attendre le XVIe siècle pour voir réapparaitre les automates avec la fabrication à Augsbourg et au sud de l’Allemagne de petits animaux , tels que les écrevisses de Hans Schlottheim (vers 1645-1525) ou l’araignée de Tobias Reichel, aujourd’hui toutes deux conservées à la Grünes Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen de Dresdes.
Au XVIIIe siècle c’est Jacques Vaucanson (1709-1782) qui s’intéressa aux automates comme moyen pédagogique plutôt que ludique, d’abord avec ses « anatomies mouvantes » sortes d’automates qui reproduisaient les fonctions naturelles des animaux. Pierre et Henri-Louis Jaquet-Droz ainsi que Jean-Frédéric Leschot, qui collaborent avec la famille Maillardet, prendront ensuite le relais à la fin du XVIIIe et au début du XIXe siècles pour devenir les maîtres incontestés en la matière.
Ainsi, au début du XIXe siècle, Auguste Maillardet décrivait dans un prospectus des « Animaux mouvants » entre autres un éléphant dont la trompe bougeait, une chèvre qui venait boire dans une cascade avant de repartir, un chien qui gardait un panier de fruits, et qui lorsqu’on les touchait se levait et aboyait jusqu’à ce qu’on les repose, un renard qui se promenait pour rentrer dans sa tanière, ou encore un papillon qui battait des ailes (p. 248 Chapuis et Droz, 1949). Il semble que les Maillardet aient fabriqués ces objets émaillés dont une souris, un lézard et une chenille qu’Henri Maillardet (1745 - c1815) annonçait aussi lui-même à Londres dans une affiche de 1811.

HENRI MAILLARDET
Henry Maillardet à qui l’on attribue la création de ces objets, est finalement une figure encore assez mal connue dans le monde des automates à la différence de ses associés plus célèbres : James Cox, Pierre et Henri-Louis Jaquet-Droz et Jean-Frédéric Leschot.

Né à Meyriez, en Suisse, en 1745, Henri et ses deux frères ont probablement été formés dans les ateliers Jaquet-Droz avant de s'établir dans le village de Fontaines où Henri et Jean-David sont enregistrés en 1769 comme pendulistes.
En 1783, Henri s’associe avec Jaquet Droz & Leschot et s’installe à Londres comme directeur de leur succursale londonienne. D’après un contrat attesté par James Cox daté du 10 mai 1783, il dirige l'entreprise londonienne et l'atelier de Bartlett's Buildings ; les outils appartiennent aux deux associés à parts égales et Maillardet reçoit un salaire de 27 livres par an et la même somme pour chacun des ouvriers ou apprentis qu'il doit nourrir et loger. Malheureusement, dès la fin des années 1780, l'entreprise rencontre des difficultés financières et est mise en liquidation à Londres et à Genève après la mort de Pierre Jaquet-Droz en 1790 et celle de son fils Henri-Louis en 1791. Après avoir tenté de sauver l'affaire, Henri Maillardet reprend en 1798 les anciens locaux du Cox's Museum, the Great Promenade Rooms à Spring Gardens où il présente ses automates dont "L’Ecrivain Moderne", sa plus incroyable invention rendue célèbre par le roman de Brian Selznick, L'Invention de Hugo Cabret et aujourd’hui à l'institut Franklin de Philadelphie, mais aussi une Souris de Sibérie qu’il exposera ensuite dans tout le pays. Pourtant sa situation financière se détériore et Henri Maillardet décède, ruiné, en Belgique vers 1830.

UNE PIECE UNIQUE
Le mystère reste complet quant à savoir qui a réellement conçu ces automates : Henri, ses frères, ou un de leurs collaborateurs en Suisse tels que les Frisard ou les Lemaire ? Certainement leur popularité incontestée auprès du public a permis à cette souris automate d'être vendue chez d’autres horlogers. Lydia Maria Child (1802-1880), auteur américain raconte ainsi dans une lettre datée du 30 mars 1843 publiée dans Letters from New York (p. 205), comment « ces souris capables de tromper même un chat pouvaient être admirées dans la boutique de Jean-François Bautte, horloger à Genève ». Peut-être Bautte s’était-il fourni chez les Maillardet, ou peut-être même l’avait-il copié ?

Certainement il est possible d’affirmer que, si les Souris de Sibérie, tout comme les lézards et les chenilles, ont probablement été fabriquées à Genève étant donné la facture, le style de l’émaillage et l’embellissement des perles, le style de notre souris des champs suggère qu'elle ait quant à elle pu être fabriquée à Londres, où travaillait Henri Maillardet, ce qui la rendrait unique parmi les exemplaires connus.

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This automaton is a unique model, never before recorded. It is part of an extremely rare group of less than ten mechanical mice known as “Siberian mice”, all mostly held in public collections including the Bowes Museum in Durham, the Sandoz collection in Le Locle, and the Patek Philippe Museum in Geneva.
However, unlike all the other examples, ours is in fact a field mouse, suggested by the brown enamel colour of its coat unadorned with baroque pearls. The simplicity of the decoration makes it all the more realistic as, when activated, like other known examples, it moves forward on all four paws, before stopping abruptly to shake its head as if it had found something to nibble on or sensed danger approaching, before turning around twice to return to its starting point - a relatively complicated routine.

HISTORY OF AUTOMATONS: FROM ANTIQUITY TO THE 19TH CENTURY
Automatons have always fascinated the public, not only for their magical quality but also as technological feats.
The first animal shaped automaton was invented by Archytas of Taranto (435 BC - 347 BC) and described as a dove capable of flying. Then, between the end of Antiquity and the 13th century, automatons were somehow forgotten in Europe, whereas the Middle East continued to take an interest in them, notably with the development of automaton clocks.
It wasn't until the 16th century that automatons reappeared in Augsburg and Southern Germany with the production of small animals such as Hans Schlottheim's crayfish (circa 1645-1525) and Tobias Reichel's spider, both now housed at the Grünes Gewölbe, Staatliche Kunstsammlungen in Dresden.
In the early 18th century, it was Jacques Vaucanson (1709-1782) who turned his attention to automatons as a means of education rather than entertainment, notably with his "anatomies mouvantes", a type of automaton that reproduced the natural functions of animals. Later on in the 18th and early 19th century, Pierre and Henri-Louis Jaquet-Droz and Jean-Frédéric Leschot, in collaboration with the Maillardet family became the undisputed masters in the field. Auguste Maillardet described in an advertisement their elaborate animal automatons as "Animaux mouvants" which included an elephant with a moving trunk; a walking goat that drank from a waterfall; a dog guarding a basket of fruit that, when picked-up, stood up and barked until put down; a fox that wandered off to return to its den, and a butterfly that flapped its wings (p. 248 Chapuis and Droz, 1949). Meanwhile the Maillardet also produced some of these in enamelled and jewelled gold, including a mouse, a lizard and a caterpillar, which Henri Maillardet (1745 - c1815) also advertised in London in an 1811 poster.

HENRI MAILLARDET
Henry Maillardet, who is credited with the creation of these objects, is a relatively unknown figure in the world of automatons, unlike his more famous associates: James Cox, Pierre and Henri-Louis Jaquet-Droz and Jean-Frédéric Leschot.
Born in Meyriez, Switzerland, in 1745, Henri and his two brothers were probably trained in the Jaquet-Droz workshops before settling in the village of Fontaines, where Henri and Jean-David were registered as clockmakers in 1769.
In 1783, Henri went into partnership with Jaquet Droz & Leschot and moved to London as manager of their London branch. According to a contract attested by James Cox dated May 10, 1783, he ran the London business and the workshop at Bartlett's Buildings; the tools belonged equally to the two partners, and Maillardet received a salary of 27 pounds a year and the same sum for each of the workers or apprentices, whom he had to feed and house.
Unfortunately, by the end of the 1780s, the company had run into financial difficulties and went into liquidation in London and Geneva after the death of Pierre Jaquet-Droz in 1790 and his son Henri-Louis in 1791. After trying to save the business, in 1798 Henri Maillardet took over the former premises of Cox's Museum, the Great Promenade Rooms in Spring Gardens, where he presented his automata, including "L'Ecrivain Moderne", his most incredible invention made famous by Brian Selznick's novel The Invention of Hugo Cabret and now at the Franklin Institute in Philadelphia, as well as a Siberian Mouse, which he later exhibited throughout the country. However, his financial situation deteriorated, and Henri Maillardet died, ruined, in Belgium around 1830.

A UNIQUE PIECE
These automata are generally attributed to Henri, although his brothers, as well as some of the familly Swiss collaborators such as Frisard or Lemaire may have contributed to their design. Certainly their undisputed popularity with the public meant that their automata were retailed by other watchmakers. Thus, in a letter dated March 30, 1843, published in Letters from New York (p. 205), American author Lydia Maria Child (1802-1880) recounts how "these mice, capable of deceiving even a cat, could be admired in the store of Jean-François Bautte, watchmaker in Geneva". Perhaps Bautte had bought from the Maillardets, or even copied them?
Certainly it's possible to argue that, while the Siberian Mice, like the lizards and caterpillars, were probably made in Geneva, given the craftsmanship, the enameling style and the pearl embellishment, the style of our field mouse suggests that it may well have been made in London, where Henri Maillardet worked, making it unique amongst surviving examples.

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