SECRETAIRE A ABATTANT D'EPOQUE LOUIS XVI
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PROVENANT DE LA COLLECTION J. E. SAFRA
SECRETAIRE A ABATTANT D'EPOQUE LOUIS XVI

ESTAMPILLE DE JEAN-FRANCOIS OEBEN, VERS 1760-63

Details
SECRETAIRE A ABATTANT D'EPOQUE LOUIS XVI
ESTAMPILLE DE JEAN-FRANCOIS OEBEN, VERS 1760-63
En marqueterie de bois de rose, d'amarante et d'érable sycomore teinté et ornementation de bronze ciselé et doré, le dessus de marbre Brèche d'Alep, la partie supérieur ouvrant par un tiroir à motif de reserves, la façade décorée de bouquets de fleurs ouvrant par un abattant dévoilant une tablette écritoire gainée de cuir, un casier et six tiroirs, la partie inférieure ouvrant par deux vantaux découvrant un coffre fort, les montants à angles coupés appliqués de rosaces, les côtés à motif de cubes sans fond centré de bouquet de fleurs, estampillé 'J.F. OEBEN' sur le montant arrière gauche
H.: 125 cm. (49 in.) ; L.: 67 cm. (26 ½ in.) ; P.: 35 cm. (14 in.)
Jean-Francois Oeben, Ebéniste du Roi, reçu maître en 1760.
Provenance
Galerie Maurice Segoura, Paris, 1992
Literature
Rosemarie Stratmann-Dohler, Jean-François Oeben 1721-1763, Paris, 2002, p.73. (ill.)
Further details
A LOUIS XVI ORMOLU-MOUNTED TULIPWOOD, AMARANTH AND MAPLE SECRETAIRE-À-ABATTANT STAMPED BY JEAN-FRANCOIS OEBEN, CIRCA 1760-63

Brought to you by

Hippolyte de la Féronnière
Hippolyte de la Féronnière Head of European Furniture Department

Lot Essay

D’origine allemande, Jean-François Oeben compte parmi les plus grands ébénistes parisiens de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Nommé ébéniste du Roi, il a un rôle majeur dans l’épanouissement du style néo-classique au début des années 1760. Il influence nombreux de ses contemporains, parmi eux Roger Vandercruse, dit Lacroix, également son beau-frère, puise dans les modèles d’Oeben, tout comme le fait Riesener, son successeur. Il se forme dans l’atelier de Charles Joseph Boulle puis livre de nombreuses commandes au Garde Meuble de la Couronne. En plus d’être reconnu pour sa marqueterie, il se spécialise également dans les meubles à mécanisme, ce qui lui vaut le titre d’ébéniste mécanicien du Roi en 1760. (A. Pradère, Les ébénistes français, de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 258). Il crée notamment du mobilier pour Versailles, dont la plus grosse commande de sa carrière, le bureau à cylindre de Louis XV qui sera achevé par Riesener. Il ne reçoit sa maîtrise qu’en 1761, soit deux ans avant sa mort. Oeben travaille principalement pour des commandes et donc pour une clientèle de la grande aristocratie et de la Cour. Son œuvre homogène laisse à croire qu’il dessinait lui-même ses modèles. Sa production est faite de meubles qui se différencient, parfois uniquement dans les détails, ce qui les rend uniques.

Ses meubles se caractérisent par des formes pleines, aux parfaites proportions, tout en proposant l’élégance du style Louis XV avec une succession de lignes plus rigoureuses, imposées par le courant néoclassique. Ce sont principalement ses marqueteries qui démarquent sa production du reste de ses contemporains. D’une qualité exceptionnelle, elles sont principalement réalisées de fleurs, de feuillages en larges bouquets ou parfois géométriques, dans l’esprit néoclassique. Sur notre secrétaire, la cohabitation de ces deux marqueteries est assez originale puisqu’elles ont été réalisées sur un meuble de style Louis XVI. Cette promiscuité des deux motifs est surtout présente sur des meubles de style Transition, le motif des cubes étant très en vogue à cette période. L’abondance de marqueterie présente sur notre secrétaire est tout à fait caractéristique de l’œuvre d’Oeben, son aspect décoratif n’épargnant aucune façade visible du meuble. Il propose ici un corpus décoratif très élaboré : des marqueteries de larges bouquets de fleurs ornent la façade centrale du secrétaire tandis que des marqueteries géométriques encerclent un médaillon d’un bouquet de fleurs sur les façades latérales, sans oublier les marqueteries cloisonnées sur les montants à pans coupés. L’excellence de ces marqueteries se traduit par sa souplesse et la juste balance à laquelle il procède pour créer un ensemble harmonieux.

L’originalité de ce secrétaire ne s’arrête pas aux décors marquetés. De fait, il est très probable qu’Oeben ait commencé les secrétaires Louis XVI puisque le motif de grecques prend son essor autour de la date de sa mort. Il est très probablement l’un des premiers à l’adopter dans ses œuvres, c’est par ailleurs ce qui caractérise cette production. Toutefois, notre secrétaire n’en possède pas. En outre, ces secrétaires sont souvent accompagnés de nombreux bronzes. Ici, les bronzes sont largement moins représentés que sur d’autres de ses secrétaires, comme celui vendu chez Christie’s Londres, le 14 décembre 2005, lot 400. Ce dernier est tout à fait représentatif de la production de secrétaires Louis XVI, avec des motifs de grecques et des frises de bronze ciselé et doré sur la partie haute du secrétaire. Ainsi, ce secrétaire est tout à fait singulier. S’éloignant esthétiquement de la production de secrétaires Louis XVI qu’Oeben réalise à la fin de sa vie, il révèle néanmoins tout le talent et l’esprit de son ébéniste.



German-born Jean-François Oeben is considered one of the most prominent Parisian ébénistes of the second half of the 18th century. Appointed cabinetmaker to the King, he was instrumental in fostering the rise of neo-classical design in the early 1760s. Several of his contemporaries were influenced by his work, including Roger Vandercruse, known as Lacroix, who was also his brother-in-law and who drew from Oeben’s models, as did Riesener, his successor. After training in the workshop of Charles Joseph Boulle, he completed several commissions for the Garde Meuble de la Couronne (The French Royal Crown’s Furniture Repository). Renowned for his marquetry, he also specialised in furniture with mechanisms, earning the title of ébéniste mécanicien du Roi (mechanical cabinetmaker to the King) in 1760. (A. Pradère, Les ébénistes français, de Louis XIV à la Révolution, Paris, 1989, p. 258). Among his notable creations were pieces for Versailles, including the most important commission of his career, the Bureau du roi (Louis XV roll-top desk), which would be completed by Riesener. He only obtained his master’s in 1761, two years before his death. Oeben primarily worked on commission and therefore for the great aristocracy and the Court. His homogenous artwork suggests that he drew his models himself. His creations consist of furniture that sometimes differ only in details, making each piece unique.

These pieces are characterised by full, perfectly proportioned shapes, combining the elegance of the Louis XV style with a succession of more rigorous lines dictated by the neoclassical movement. His marqueteries in particular set him apart from his contemporaries. Of outstanding quality, they mainly feature flowers and foliage in large bunches or sometimes geometric shapes, in keeping with the neoclassical spirit. The combination of these two marqueteries on our secretaire is rather unusual, as they were created on a piece of furniture in the Louis XVI style. The promiscuity of these two motifs is especially common in Transitional style furniture, with cubes being very popular at the time. The wealth of marquetry on our secretaire, with its decorative aspect present on every visible face of the furniture, is typical of Oeben’s work. In this piece, he created a highly intricate decorative scheme where extensive floral marquetry graces the central facade of the secretaire, while geometric marquetry surrounds a medallion featuring a bouquet of flowers on the side facades, not to mention the cloisonné marquetry on the bevelled jambs. The outstanding quality of his marquetry is reflected in the suppleness of his work and the balance he strikes to achieve a harmonious result.

The uniqueness of this secretaire extends far beyond the decorative marquetry. In fact, it is very probable that Oeben initiated the Louis XVI style desks, as the meander motif became popular around the time of his death. He was most probably among the first to adopt this in his work, which also characterises this production. Although, none feature on our secretaire. Furthermore, these secretaires are often embellished with a number of bronze ornaments. Here, the bronzes are considerably less prevalent than on some of his other pieces, such as the one auctioned at Christie’s London on 14 December 2005, lot 400. The latter is highly representative of the production of Louis XVI style desks, with meanders and friezes of engraved and gilded bronze on the upper part of the secretaire. Consequently, this secretaire is extremely unique. While aesthetically far removed from the Louis XVI desks Oeben produced towards the end of his life, it nonetheless reveals the full extent of the talent and spirit of the ébéniste.

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