Lot Essay
Cet élégant portrait est l’œuvre du peintre Jacob Levecq (1634-1675), portraitiste de l’âge d’or de la peinture néerlandaise. Originaire de Dordrecht, le jeune peintre y est en contact avec les peintres de la ville grâce aux relations commerciales entretenues par son père, Jaques Jaquesz Levesque (mort en 1600), dans le cercle artistique local. Le désir de devenir peintre lui-même l’amène à s’installer à Amsterdam pour intégrer l’atelier de Rembrandt (1606-1669) dont il adopte le style, si bien que certains de ses tableaux furent confondus avec ceux du maître. Un document notarié daté de 1653, soussigné par Levecq dans lequel Rembrandt reconnaît l’authenticité d’un tableau de Paul Bril (1553/1554-1626), permet d’apporter un repère chronologique à la formation de Levecq. Deux années plus tard, en 1655, il revient à Dordrecht où il intègre la guilde de Saint-Luc. Son style évolue alors pour se rapprocher davantage des portraits aristocratiques plus minutieux et élaborés de Jan de Baen (1633-1702) et Govaert Flinck (1615-1660).
Daté vers 1654 par Werner Sumowski (W. Sumowski, 1983, op. cit. supra), période où Levecq fait toujours partie de l’atelier de Rembrandt, le tableau ci-présent reprend la touche expressive et généreuse du grand maître. Le regard pénétrant du modèle, associé à une importante teneur psychologique, rappelle également l’intérêt que porte Rembrandt sur l’individu et son observation vive du monde qui l’entourne. Il annonce d'autre part l’évolution stylistique de son œuvre : le modèle adopte une pose hiératique, travaillée, rappelant le portrait d’homme de Flinck conservé au Museo Nacional Thyssen-Bornemisza de Madrid (no. inv. 143 (1930.22)) peint en 1640.
Notre tableau peut être mis en relation avec deux autres portraits peints par l’artiste en 1654, un portrait d’homme conservé à Polesden Lacey, Surrey (no. inv. NT 1246466, fig. 1) et un portrait de femme conservé au musée royal des beaux-arts de Belgique à Bruxelles (no. inv. 2991) (voir W. Sumowski, 1983, op. cit., p. 1746, 1749 et p. 1751, n°1163 et 1165). Le premier présente une composition semblable à notre portrait : on y retrouve la main droite du modèle levée vers le col blanc en dentelle fermé par deux glands, ainsi que l’intensité du regard qui communique au spectateur toute l’humanité du modèle. La notice en ligne du National Trust relative à ce portrait suggère que la position de la main droite du modèle, symbole de modestie et de sincérité dans la peinture néerlandaise, tournée vers lui-même, pourrait indiquer qu'il s'agit d'un autoportrait. Sur base de la similarité des traits des deux portraits, il est tentant de penser qu’il pourrait en aller de même pour le tableau ci-présent. Il convient de noter au sujet de la main gauche de notre modèle que celle-ci a fait l’objet d’un nettoyage depuis son passage en vente en 2013, la révélant dans l’état tel que publié par Sumowski en 1983 (W. Sumowski, 1983, op. cit. supra).
Daté vers 1654 par Werner Sumowski (W. Sumowski, 1983, op. cit. supra), période où Levecq fait toujours partie de l’atelier de Rembrandt, le tableau ci-présent reprend la touche expressive et généreuse du grand maître. Le regard pénétrant du modèle, associé à une importante teneur psychologique, rappelle également l’intérêt que porte Rembrandt sur l’individu et son observation vive du monde qui l’entourne. Il annonce d'autre part l’évolution stylistique de son œuvre : le modèle adopte une pose hiératique, travaillée, rappelant le portrait d’homme de Flinck conservé au Museo Nacional Thyssen-Bornemisza de Madrid (no. inv. 143 (1930.22)) peint en 1640.
Notre tableau peut être mis en relation avec deux autres portraits peints par l’artiste en 1654, un portrait d’homme conservé à Polesden Lacey, Surrey (no. inv. NT 1246466, fig. 1) et un portrait de femme conservé au musée royal des beaux-arts de Belgique à Bruxelles (no. inv. 2991) (voir W. Sumowski, 1983, op. cit., p. 1746, 1749 et p. 1751, n°1163 et 1165). Le premier présente une composition semblable à notre portrait : on y retrouve la main droite du modèle levée vers le col blanc en dentelle fermé par deux glands, ainsi que l’intensité du regard qui communique au spectateur toute l’humanité du modèle. La notice en ligne du National Trust relative à ce portrait suggère que la position de la main droite du modèle, symbole de modestie et de sincérité dans la peinture néerlandaise, tournée vers lui-même, pourrait indiquer qu'il s'agit d'un autoportrait. Sur base de la similarité des traits des deux portraits, il est tentant de penser qu’il pourrait en aller de même pour le tableau ci-présent. Il convient de noter au sujet de la main gauche de notre modèle que celle-ci a fait l’objet d’un nettoyage depuis son passage en vente en 2013, la révélant dans l’état tel que publié par Sumowski en 1983 (W. Sumowski, 1983, op. cit. supra).