Lot Essay
Des pêches duveteuses et des grains de raisins juteux luisent dans la lumière dorée qui éclaire le premier plan de cet élégant tableau d’Alexandre-François Desportes (1661-1743). Cette œuvre, qui par son format devait certainement constituer un dessus-de-porte, est une des rares compositions du peintre animalier qui ne contient pas de gibier. Ici règne une atmosphère de grande quiétude ; située dans un parc, cette scène est une exaltation de la richesse de la nature.
Suite aux œuvres à la composition mouvementée peintes pour Louis XIV (1638-1715) dans lesquelles Desportes avait témoigné de son talent de représentation de l’animalité des scènes de chasse, la Régence et le début du règne de Louis XV (1710-1774) marquent une évolution dans l’œuvre de l’artiste. A partir de 1715, il produit ses plus belles natures mortes, et parmi celles-ci plus de la moitié se situent en plein-air. Bien que l’influence des peintres flamands comme Melchior de Hondecoeter (1636-1695) ou Jan Weenix (1640-1719) se retrouve dans les tableaux de Desportes (qui fut élève du peintre Nicasius Bernaerts (1620-1678), lui-même anciennement élève de Frans Snijders (1579-1657)), l’artiste français apporte à ses compositions une touche plus fraîche, plus pondérée. Comme dans le tableau ci-présent, les éléments sont davantage espacés et une valeur plus importante est accordée au paysage et aux détails architecturaux, éléments qui prêtent aux natures mortes de Desportes leur ambiance délicieusement aérée.
Daté de 1728, ce tableau reprend une composition de 1726 avec quelques légers changements (voir G. de Lastic, P. Jacky, 2010, op. cit., p. 193, n°P 708 bis). Les deux œuvres prennent comme point de départ deux études, actuellement conservées à la manufacture nationale de Sèvres, l’une dédiée aux raisins (no. inv. FP 3.1814.54 ), et l’autre aux roses (no. inv. P III no. 1). Toutes deux datent de 1692-1700, période durant laquelle l’artiste travaille à la manufacture des Gobelins, voyage en Pologne et devient académicien. Tout au long de ces années, Desportes ne cesse de faire des études d’éléments de la nature d’après le motif, ainsi s’enrichit-il de tout un répertoire de compositions sur papier dont il fait un usage constant jusqu’à la fin de sa vie. A l’initiative de son neveu, Nicholas Desportes (1718-1787), la quasi-totalité de ces études est vendue en 1785 à la direction des Bâtiments du roi. Ces esquisses font preuve de son intérêt profond pour les détails infimes du monde qui l’entoure. Il ne se contente pas de peindre une grappe de raisins quelconque, il joue avec des variétés différentes pour voir comment elles se différencient par la couleur et par la forme. Ainsi peuvent être distingués dans le tableau ci-présent quatre types de raisin : Teta de Vaca (malheureusement presque disparu de nos jours), muscat d’Alexandrie, ugni blanc et chasselas.
Suite aux œuvres à la composition mouvementée peintes pour Louis XIV (1638-1715) dans lesquelles Desportes avait témoigné de son talent de représentation de l’animalité des scènes de chasse, la Régence et le début du règne de Louis XV (1710-1774) marquent une évolution dans l’œuvre de l’artiste. A partir de 1715, il produit ses plus belles natures mortes, et parmi celles-ci plus de la moitié se situent en plein-air. Bien que l’influence des peintres flamands comme Melchior de Hondecoeter (1636-1695) ou Jan Weenix (1640-1719) se retrouve dans les tableaux de Desportes (qui fut élève du peintre Nicasius Bernaerts (1620-1678), lui-même anciennement élève de Frans Snijders (1579-1657)), l’artiste français apporte à ses compositions une touche plus fraîche, plus pondérée. Comme dans le tableau ci-présent, les éléments sont davantage espacés et une valeur plus importante est accordée au paysage et aux détails architecturaux, éléments qui prêtent aux natures mortes de Desportes leur ambiance délicieusement aérée.
Daté de 1728, ce tableau reprend une composition de 1726 avec quelques légers changements (voir G. de Lastic, P. Jacky, 2010, op. cit., p. 193, n°P 708 bis). Les deux œuvres prennent comme point de départ deux études, actuellement conservées à la manufacture nationale de Sèvres, l’une dédiée aux raisins (no. inv. FP 3.1814.54 ), et l’autre aux roses (no. inv. P III no. 1). Toutes deux datent de 1692-1700, période durant laquelle l’artiste travaille à la manufacture des Gobelins, voyage en Pologne et devient académicien. Tout au long de ces années, Desportes ne cesse de faire des études d’éléments de la nature d’après le motif, ainsi s’enrichit-il de tout un répertoire de compositions sur papier dont il fait un usage constant jusqu’à la fin de sa vie. A l’initiative de son neveu, Nicholas Desportes (1718-1787), la quasi-totalité de ces études est vendue en 1785 à la direction des Bâtiments du roi. Ces esquisses font preuve de son intérêt profond pour les détails infimes du monde qui l’entoure. Il ne se contente pas de peindre une grappe de raisins quelconque, il joue avec des variétés différentes pour voir comment elles se différencient par la couleur et par la forme. Ainsi peuvent être distingués dans le tableau ci-présent quatre types de raisin : Teta de Vaca (malheureusement presque disparu de nos jours), muscat d’Alexandrie, ugni blanc et chasselas.