Lot Essay
Cette esquisse comique de Jean-Baptiste Le Prince (1734-1781) conserve l’influence rococo de son maître François Boucher (1703-1770), avec qui le jeune artiste poursuit ses études à Paris après une première formation à Metz, sa ville natale. Au style élégant de Boucher viennent se mêler ici les traces de son voyage en Russie qu’il entreprend en 1758. Pendant six ans, le peintre voyage dans le pays, où il travaille d'abord pour l’impératrice Catherine la Grande (1729-1796) au palais impérial à Saint-Pétersbourg, puis visite les régions isolées de Sibérie et Kamchatka avant de rentrer à Paris en 1764. Cette période de sa vie marque son œuvre à jamais, les dessins et les études des personnes qu’il rencontre et des paysages qu’il traverse marquent de leur influences les tableaux et les gravures qu’il produit une fois rentré en France. Ces russeries participent à la culture de l’exotisme très répandu en France à l’époque qui inclut les chinoiseries et les turqueries.
Notre tableau représente un groupe de paysans qui s’enivrent devant une petite auberge, un jeune homme est tombé du banc et il saisit le bord du tablier d’une jolie serveuse à la robe rouge. Un homme plus âgé, qui porte aussi un tablier rouge, observe la scène. Nous pouvons imaginer qu’il s’agit de l’aubergiste. Derrière la table se dresse une petite tente, et un paysage calme s’étend à l’horizon bleuâtre.
Il existe plusieurs motifs communs entre ce tableau et Le Cabak, une auberge en dehors de Moscou, actuellement conservé au musée national à Stockholm (no. inv. NM6727), comme le personnage tombé avec un pied en l’air, la tente décorée avec une couronne de fleurs et le chien bondissant. Bien que le tableau suédois, un des chefs-d’œuvre de l’artiste, soit plus complexe sur le plan de la composition que le nôtre, les deux partagent une même énergie enjouée.
Nous remarquons aussi dans le tableau ci-présent que Le Prince avait en premier temps conçu la composition différemment. Nous voyons toujours des pentimenti dans le ciel à droite de la petite auberge qui tracent le toit d’un autre bâtiment, plus large. Cette première vision de la composition aurait davantage rapproché ce tableau du Cabak.
Notre tableau représente un groupe de paysans qui s’enivrent devant une petite auberge, un jeune homme est tombé du banc et il saisit le bord du tablier d’une jolie serveuse à la robe rouge. Un homme plus âgé, qui porte aussi un tablier rouge, observe la scène. Nous pouvons imaginer qu’il s’agit de l’aubergiste. Derrière la table se dresse une petite tente, et un paysage calme s’étend à l’horizon bleuâtre.
Il existe plusieurs motifs communs entre ce tableau et Le Cabak, une auberge en dehors de Moscou, actuellement conservé au musée national à Stockholm (no. inv. NM6727), comme le personnage tombé avec un pied en l’air, la tente décorée avec une couronne de fleurs et le chien bondissant. Bien que le tableau suédois, un des chefs-d’œuvre de l’artiste, soit plus complexe sur le plan de la composition que le nôtre, les deux partagent une même énergie enjouée.
Nous remarquons aussi dans le tableau ci-présent que Le Prince avait en premier temps conçu la composition différemment. Nous voyons toujours des pentimenti dans le ciel à droite de la petite auberge qui tracent le toit d’un autre bâtiment, plus large. Cette première vision de la composition aurait davantage rapproché ce tableau du Cabak.