Lot Essay
Cette tapisserie au décor de larges feuilles est typique des tapisseries dites « feuilles de choux » produites par les manufactures flamandes durant le XVIe siècle.
Ce type de tapisserie est apparu vers 1525 et constitue probablement une évolution des tapisseries millefleurs. Tandis que les tapisseries millefleurs conservaient un aspect ordonné et étaient dessinées à plat, les tapisseries feuilles de choux montrent habituellement des décors de feuilles d’acanthe monumentales à l’apparence tridimensionnelle et naturaliste, renforcée par l'inclusion de fleurs, de fruits, d'oiseaux et parfois d'animaux mythologiques, mais rarement de figures humaines. Bien que la plupart des centres de tissage flamands aient adopté ce genre de tapisserie dans leur répertoire, leur origine symbolique et leur popularité soudaine et généralisée restent inexpliquées mais l'émergence et le succès de ces motifs montrant une nature indomptée pourraient exprimer des craintes ressenties à l’égard du chaos, de la folie et de l’impiété.
Des centres comme Enghien, Grammont et Audenarde ont produit des tapis représentant ces décors mais il est aussi probable que de nombreuses autres villes aient réalisé des travaux similaires. Vraisemblablement la plupart des centres de production de tapisseries du sud des Flandres étaient impliqués dans la production de ces tapisseries et il est même possible que des villes françaises aient réalisé quelques exemplaires. L’identification des centres de production est rendue délicate par la rareté des marques des villes de production sur ces tapisseries et le manque de documentation écrite et d’archives sur le sujet. Les bordures dont les feuilles ne chevauchent pas le champ principal tendent à rapprocher cette tapisserie des productions d’Enghien et de Grammont en particulier.
Une tapisserie similaire a été vendue par Christie’s à Londres le 14 février 2001, lot 87, et une autre par Sotheby’s à Londres le 2 octobre 2011, lot 58.
Une tapisserie feuilles de choux présentant des motifs de bordures proches et des feuilles épineuses mais non nervurées est conservée au Museum for Fine Arts de Boston (inv. 17.599).
Notre tapisserie peut également être rapprochée d’une verdure à grandes feuilles portant la marque de la ville d’Enghien et le monogramme de l’atelier du lissier Nicolas de Dobbeleer, produite durant le troisième quart du XVIe siècle et conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. T XCI/8). Elle est documentée par G. Delmarcel, La tapisserie flamande, Paris, 1999, p.171. Elle présente également un décor constitué de larges feuilles, de fleurs et d’animaux exotiques, mais l’exemplaire viennois se distingue par le caractère plus foisonnant du décor tissé en bordure et la présence de nervures sur les feuilles figurant au centre de la composition.
Ce type de tapisserie est apparu vers 1525 et constitue probablement une évolution des tapisseries millefleurs. Tandis que les tapisseries millefleurs conservaient un aspect ordonné et étaient dessinées à plat, les tapisseries feuilles de choux montrent habituellement des décors de feuilles d’acanthe monumentales à l’apparence tridimensionnelle et naturaliste, renforcée par l'inclusion de fleurs, de fruits, d'oiseaux et parfois d'animaux mythologiques, mais rarement de figures humaines. Bien que la plupart des centres de tissage flamands aient adopté ce genre de tapisserie dans leur répertoire, leur origine symbolique et leur popularité soudaine et généralisée restent inexpliquées mais l'émergence et le succès de ces motifs montrant une nature indomptée pourraient exprimer des craintes ressenties à l’égard du chaos, de la folie et de l’impiété.
Des centres comme Enghien, Grammont et Audenarde ont produit des tapis représentant ces décors mais il est aussi probable que de nombreuses autres villes aient réalisé des travaux similaires. Vraisemblablement la plupart des centres de production de tapisseries du sud des Flandres étaient impliqués dans la production de ces tapisseries et il est même possible que des villes françaises aient réalisé quelques exemplaires. L’identification des centres de production est rendue délicate par la rareté des marques des villes de production sur ces tapisseries et le manque de documentation écrite et d’archives sur le sujet. Les bordures dont les feuilles ne chevauchent pas le champ principal tendent à rapprocher cette tapisserie des productions d’Enghien et de Grammont en particulier.
Une tapisserie similaire a été vendue par Christie’s à Londres le 14 février 2001, lot 87, et une autre par Sotheby’s à Londres le 2 octobre 2011, lot 58.
Une tapisserie feuilles de choux présentant des motifs de bordures proches et des feuilles épineuses mais non nervurées est conservée au Museum for Fine Arts de Boston (inv. 17.599).
Notre tapisserie peut également être rapprochée d’une verdure à grandes feuilles portant la marque de la ville d’Enghien et le monogramme de l’atelier du lissier Nicolas de Dobbeleer, produite durant le troisième quart du XVIe siècle et conservée au Kunsthistorisches Museum de Vienne (inv. T XCI/8). Elle est documentée par G. Delmarcel, La tapisserie flamande, Paris, 1999, p.171. Elle présente également un décor constitué de larges feuilles, de fleurs et d’animaux exotiques, mais l’exemplaire viennois se distingue par le caractère plus foisonnant du décor tissé en bordure et la présence de nervures sur les feuilles figurant au centre de la composition.