拍品专文
Avec son envoûtante palette multicolore, cette œuvre s'inscrit pleinement dans la série des Volumes virtuels de Julio Le Parc. Conçue en 1974, à l'apogée de la carrière de l'artiste, elle témoigne des recherches rigoureuses qu'il mène avec les phénomènes optiques et chromatiques depuis plus de soixante-dix ans. Argentin de naissance, français d'adoption, Le Parc est l'un des membres fondateurs du très radical Groupe de Recherche d’Art Visuel (GRAV) créé au cours des années 1960. Comme Jesús Rafael Soto, Victor Vasarely ou Jean-Pierre Yvaral, il compte aussi parmi les nombreux artistes issus des courants optico-cinétiques qui ont collaboré avec la régie Renault : on pense notamment à sa frise monumentale en 47 fragments, réalisée pour la cafétéria du siège de l'entreprise. Sa manière à la fois ludique et précise de soulever, avec une grande justesse, des questions aussi bien sociales que technologiques ou scientifiques en fait l'un des plasticiens les plus visionnaires de son temps.
Né en Argentine en 1928, Le Parc se forme à l'école préparatoire des beaux-arts de Buenos Aires (Escuela Preparatoria de Bellas Artes), à l'époque où y enseigne Lucio Fontana. Si les concepts « spatialistes » de Fontana ont un impact décisif sur son expression précoce, Le Parc est également marqué par sa découverte du constructivisme et de l'œuvre de Vasarely. En 1958, il s'installe à Paris et devient, trois ans plus tard, l'une des figures de proue du GRAV, groupe qui réunit des membres de son cercle argentin (Horacio García Rossi, Francisco Sobrino, Hugo Demarco), ainsi que des artistes français dont François Morellet, Joël Stein et le fils de Vasarely, Yvaral. Profondément novateurs, leurs Labyrinthes immersifs jouent subtilement avec le mouvement et la lumière afin de stimuler les sens du spectateur. L'objectif : encourager la participation active du public, pour ainsi mettre à nu les conditionnements et la dimension sociale de la perception. Malgré un esprit fondamentalement collectif, le projet assoit sa réputation personnelle : Le Parc remporte le grand prix de peinture à la Biennale de Venise de 1966, et signe cette année-là ses premières expositions personnelles à New York et Paris.
Afin de limiter l'expressivité de sa touche, Le Parc s'appuie sur des structures purement géométriques ; une neutralité du geste qui lui permet de mettre l'interaction entre l'observateur et l'œuvre au premier plan. Au noir et blanc emblématique de ses débuts vient s'ajouter, vers la fin des années 1950, une nuée de couleurs qui s'immiscent, toujours plus vives et plus nombreuses, dans ses tableaux. « Je voulais voir ce qui adviendrait si, au lieu de me cantonner à des nuances monochromes, je me servais d'une gamme complète aux couleurs de l'arc-en-ciel. [...] D'abord à partir de six couleurs, puis dix, puis douze, pour finalement me tenir à une gamme de quatorze couleurs qui me permettait d'obtenir davantage de permutations » (J. Le Parc in G. Schwarz, ‘The joyful art of Julio Le Parc’, Apollo, 20 juin 2020). Ces teintes vives, ainsi que le gris, le noir et le blanc, demeurent les composantes essentielles de son art depuis lors. Dans ce Volume virtuel de 1974, elles génèrent une sensation d'expansion infinie. Ici, le prisme chromatique tout entier semble palpiter de part et d'autre du plan pictural ; traversée par ce frisson de couleurs, la surface donne l'impression de vibrer et de se transformer dans un mouvement ondulatoire. Sous le regard du spectateur, l'ensemble jaillit dans les trois dimensions de l'espace avant de se rétracter de plus belle, dans un va-et-vient continu. De l'inertie naît le mouvement, mû par la force de ses propres illusions.
Né en Argentine en 1928, Le Parc se forme à l'école préparatoire des beaux-arts de Buenos Aires (Escuela Preparatoria de Bellas Artes), à l'époque où y enseigne Lucio Fontana. Si les concepts « spatialistes » de Fontana ont un impact décisif sur son expression précoce, Le Parc est également marqué par sa découverte du constructivisme et de l'œuvre de Vasarely. En 1958, il s'installe à Paris et devient, trois ans plus tard, l'une des figures de proue du GRAV, groupe qui réunit des membres de son cercle argentin (Horacio García Rossi, Francisco Sobrino, Hugo Demarco), ainsi que des artistes français dont François Morellet, Joël Stein et le fils de Vasarely, Yvaral. Profondément novateurs, leurs Labyrinthes immersifs jouent subtilement avec le mouvement et la lumière afin de stimuler les sens du spectateur. L'objectif : encourager la participation active du public, pour ainsi mettre à nu les conditionnements et la dimension sociale de la perception. Malgré un esprit fondamentalement collectif, le projet assoit sa réputation personnelle : Le Parc remporte le grand prix de peinture à la Biennale de Venise de 1966, et signe cette année-là ses premières expositions personnelles à New York et Paris.
Afin de limiter l'expressivité de sa touche, Le Parc s'appuie sur des structures purement géométriques ; une neutralité du geste qui lui permet de mettre l'interaction entre l'observateur et l'œuvre au premier plan. Au noir et blanc emblématique de ses débuts vient s'ajouter, vers la fin des années 1950, une nuée de couleurs qui s'immiscent, toujours plus vives et plus nombreuses, dans ses tableaux. « Je voulais voir ce qui adviendrait si, au lieu de me cantonner à des nuances monochromes, je me servais d'une gamme complète aux couleurs de l'arc-en-ciel. [...] D'abord à partir de six couleurs, puis dix, puis douze, pour finalement me tenir à une gamme de quatorze couleurs qui me permettait d'obtenir davantage de permutations » (J. Le Parc in G. Schwarz, ‘The joyful art of Julio Le Parc’, Apollo, 20 juin 2020). Ces teintes vives, ainsi que le gris, le noir et le blanc, demeurent les composantes essentielles de son art depuis lors. Dans ce Volume virtuel de 1974, elles génèrent une sensation d'expansion infinie. Ici, le prisme chromatique tout entier semble palpiter de part et d'autre du plan pictural ; traversée par ce frisson de couleurs, la surface donne l'impression de vibrer et de se transformer dans un mouvement ondulatoire. Sous le regard du spectateur, l'ensemble jaillit dans les trois dimensions de l'espace avant de se rétracter de plus belle, dans un va-et-vient continu. De l'inertie naît le mouvement, mû par la force de ses propres illusions.