拍品專文
« Puisque [mes surfaces] ne relèvent plus du domaine de la peinture ou de la sculpture, et qu’elles peuvent revêtir un caractère monumental, propre à l'architecture, [...] elles reflètent un espace intérieur total… ». - Enrico Castellani
Élégant diptyque évoquant un portail et peint dans des tons argent métallisé et noir, Dittico Nero – Argento (« Diptyque Noir – Argent ») relève des célèbres Superfici (« Surfaces ») d'Enrico Castellani, réalisées en 1964. Présentée pour la première fois la même année, à l'occasion de la deuxième exposition personnelle de Castellani à la Galerie L'Ariete de Beatrice Monti à Milan, elle renvoie à une période particulièrement féconde de l’artiste, où sa carrière prend son essor sur la scène internationale, voyant ses œuvres mises en avant lors de trois éditions successives de la Biennale de Venise, en 1964, 1966 et 1968. Aux côtés des Tagli de Lucio Fontana ou des Achromes de Piero Manzoni, les Superfici de Castellani constituent une série d'œuvres emblématiques, ayant contribué à façonner le socle créatif d'où émergea une grande part de l'art italien des années 1960 et 1970.
Les « surfaces » de Castellani fournissaient en effet une solution élégante et une réponse concrète à un plaidoyer formulé pour la première fois dans la revue Azimuth – que Castellani avait co-créée à Milan avec Piero Manzoni, en 1959 – pour un art élémentaire, exclusivement fondé sur les concepts d'espace, de lumière et de temps. À l'instar de la technique idiosyncratique employée par Manzoni dans ses Achromes, où, trempées dans du kaolin, les toiles vierges se muaient en entités autodéterminées, indépendantes de l’artiste, tout en affirmant leur matérialité et leur présence existentielle, Castellani développa une approche portée vers l'aléatoire, affranchie de la notion d'auteur, dans la création de ses Superfici.
« Ainsi, ils existent — dans la mesure où ils sont des objets qui peuvent être assimilés instantanément — le temps d'un acte de communion avant que le temps ne les confine à leur précarité matérielle. » - Enrico Castellani
J'ai décidé de sensibiliser la surface sans ajout de couleur, expliquait Castellani, en cherchant le moyen le plus minimal de la rendre sensible » (Enrico Castellani in Enrico Castellani, cat. exp., New York, 2009, p. 19). Suivant la rupture radicale de Lucio Fontana à l'égard de la tradition, opérant non plus sur la surface même de l'œuvre mais sur l’espace environnant celle-ci, Castellani développa une technique de distorsion de l'espace pictural en étirant la surface monochrome de ses toiles sur un support méthodiquement préparé à l’aide de clous. Ces derniers, enfoncés à l’arrière de la toile, en transformaient la surface plane et bidimensionnelle en une arène ondulante, où la lumière et l’ombre, le volume et l’espace, les creux et les saillies jouaient de concert. Les Superfici faisaient écho, dans une certaine mesure, aux recherches du Groupe Zero de Düsseldorf, avec lequel Castellani et Manzoni se trouvaient en contact régulier. Œuvres ouvertes et apparemment dénuées d'auteur, d'une grande régularité géométrique, elles apparaissaient comme des entités holistiques et totalement autonomes – à la fois microcosmes et macrocosmes –, symbolisant les concepts d’infini et de vide.
Dittico Nero – Argento de 1964 est, comme le suggère son titre, une œuvre composée de deux « toiles » juxtaposées : l'une peinte en argent, l'autre en noir et argent. Ces deux couleurs monochromes évoquent intentionnellement les jeux d'ombre et de lumière créés par des surfaces hétérogènes, faisant de Dittico Nero – Argento une œuvre dont la matérialité reflète visuellement le principe fondamental des Superfici, à savoir l'alternance d'affirmations et de négations de l'espace, de la lumière et de la matière. Ce jeu entre lumière, forme et structure se trouve encore accentué par le fait qu'à première vue, l'œuvre apparaît comme un diptyque, composé de deux toiles carrées adjacentes de même format mais de couleurs différentes (argent et noir), avec une grille carrée de neuf « cases » sur neuf, faite de pics et de creux ondulants au centre de la partie supérieure, de couleur argentée. Toutefois, l’apparence se révèle trompeuse : les deux toiles ne sont pas de taille égale, et le quadrillage au centre de la zone argentée ne forme pas tout à fait un carré, mais en donne l’illusion par le chevauchement de l'espace réel existant entre ces deux toiles. Les neuf points manquants dans cette grille (remplacés par la ligne de séparation entre les deux toiles) se retrouvent cependant au bas de l’œuvre, sous la forme d'une rangée horizontale de neuf points qui en traversent la partie inférieure peinte en noir. Ainsi, la surface de la toile et l'agencement formel du diptyque interagissent visuellement l'un avec l'autre, instaurant cette œuvre non comme une peinture, mais comme ce que Castellani qualifiait d'« espace idéal de contemplation », ou ce que Donald Judd allait désigner l'année suivante, en 1965, comme un « objet spécifique ».
En soulignant la singularité des Superfici de Castellani aux côtés des Monochromes d'Yves Klein, qu'il considérait comme deux séries d'œuvres européennes parmi les plus importantes et visionnaires de l'époque, Judd affirmait que de telles créations avaient dépassé le domaine de la seule peinture pour investir un espace entièrement nouveau, à la fois matériel et conceptuel. De telles œuvres en devenaient, selon lui, des « objets spécifiques », s'affirmant concrètement dans un espace et un temps uniques, tout en invoquant par leur ouverture le domaine immatériel et infini du vide. À cet égard, les « surfaces » de Castellani se conçoivent, ainsi que l’artiste lui-même l’a souligné, comme des « espaces » qui, en investissant cette sphère énigmatique et conceptuelle à mi-chemin entre la peinture, la sculpture et l'architecture, agissent comme des « invitations à la contemplation » et renvoie aux abstractions élaborées de l'art et de l'architecture islamiques. « Il convient de préciser, observait Castellani, que mes “surfaces”, en raison de leur régularité de composition et de leur absence de figuration, peuvent être interprétées, de façon immédiate et légitime, comme des invitations à la contemplation... au même titre que certains éléments de l’architecture religieuse, en particulier musulmane... [tels que] les “mihrabs” des mosquées, qui n'ont qu'une valeur métaphysique de “passage”, les assimilant à des portes ou des entrées, alors qu'en réalité elles forment des niches, concaves et curvilignes, offrant un authentique espace de contemplation mystique » (Enrico Castellani cité dans Germano Celant, op. cit., pp. 15-16).
''Because [my surfaces] are no longer part of the dominion of painting or sculpture and since they may assume the character of monumentality, of architecture... they are the reflection of [a] total interior space...'' - Enrico Castellani
An elegant, portal-like diptych painted in metallic silver and black, Dittico Nero – Argento (Diptych, Black - Silver) is one of Enrico Castellani’s celebrated Superfici, or ‘surfaces’ created in 1964. First exhibited at Castellani’s second solo show at Beatrice Monti’s Galeria L’Ariete in Milan that same year, it belongs to a highly productive period for the artist when his career was first launching on the international stage and his work appeared prominently at a succession of three Venice Biennales, in 1964, 1966 and 1968. Castellani’s Superfici are, like Lucio Fontana’s Tagli and Piero Manzoni’s Achromes, a landmark series of works that, together with these, provided the creative ground zero out of which much of the most important art of the 1960s and 70s in Italy was built.
Castellani's ‘surfaces’ were the artist’s elegant solution and material response to a call, first voiced in the magazine Azimuth that Castellani founded in Milan with Piero Manzoni in 1959, for an elemental art based solely on the concepts of space, light and time. In a move similar to the autonomous technique applied in Manzoni's Achromes, where blank canvases dipped in Kaolin came to form self-defining entities wholly independent from the artist, but asserting their own materiality and existential presence, Castellani developed an equally authorless and arbitrary approach in the creation of his Superfici.
''Thus they exist—insofar as they are objects that may be assimilated instantly—for the duration of an act of communion before time confines them to their material precariousness.'' - Enrico Castellani
''I decided to sensitise the surface without the addition of colour,'' Castellani has explained, ‘'looking for the minimal possible means of sensitising the surface.''(Enrico Castellani quoted in Enrico Castellani, exh. cat., New York, 2009, p. 19) Following Lucio Fontana's radical break with tradition by operating on the space around the picture instead of adding to its surface, Castellani evolved a technique of spatially distorting the empty monochrome surface of his paintings by stretching it over a systematically prepared relief background of nails. These, indented into the rear of the canvas transformed its flat, two-dimensional surface into an undulating arena of play between light and shade, volume and emptiness, positive and negative depth. The Superfici were, in some respects, an echo of some of the developments of the Group Zero in Dusseldorf, with whom Castellani and Manzoni were in regular contact. Open and apparently authorless works of geometric regularity, they gave the impression of being holistic, self-defining entities - both microcosms and macrocosms - models of the concept of both infinity and the void.
Dittico Nero – Argento of 1964 is, as its title suggests, a work that comprises two adjoining ‘canvases’ - one painted silver, the other black and silver. These two monochrome colours are ones that intentionally echo the shimmering light and shade created by their variegated surfaces and in so doing establish Dittico Nero – Argento as a work whose physical properties visually reflect the Superfici’s basic principle of articulating alternating assertions and negations of space, light and material. This play between light, form and structure is one that is further emphasized in this work by its being, at first glance, a diptych appearing to comprise of two equally-sized adjoining square canvases of different colour, (silver and black), with a nine-by-nine square grid of undulating peaks and troughs set into the centre of its upper, silver rectangle. But this appearance is, in fact, deceptive as the size of each canvas is not equal and the square grid of undulating forms at the centre of the silver square is not square but only made to look so by its overlapping the real spatial divide that exists between the two canvases. The single line of nine points that are effectively missing from this square (and replaced by the line of division between the two canvases) is however reiterated towards the bottom of the work as a horizontal line of nine points across the lower black-painted square. In this way the surface of the canvas and the formal construction of the diptych itself are visually seen to play off one another in a manner that establishes the work not as a painting but as what Castellani called an ‘ideal site of contemplation’ or what Donald Judd, one year later, in 1965, would famously call a ‘specific object’.
Singling out Castellani’s Superfici alongside Yves Klein’s Monochromes as the two most important and progressive series of works then being made in Europe, Judd argued that such creations, had expanded beyond the realm of painting to inhabit an entirely new space - one that is part material, part concept. Such works had, Judd argued, thereby become ‘specific objects’ that materially assert themselves in a unique time and space, but which also invoke and are left open to the immaterial and infinite realm of the void. In this respect too, Castellani’s ‘surfaces’ are, as the Italian artist himself pointed out, intended as ‘sites’ which, by occupying such an enigmatic, conceptual space halfway between painting, sculpture and architecture serve as ‘invitations to contemplation’ in a manner similar to the elaborate abstractions of much Islamic art and architecture. ‘It should be pointed out’, Castellani observed, ‘that my “surfaces”, because of their regularity of composition and lack of imagery, can be easily and rather properly interpreted as invitations to contemplation... on a level with certain elements of religious architecture, especially Muslim…[such as] the “doors” [niches] of mosques, which have only the metaphysical value of “passage” to liken them to doors or entrances, whereas in reality they are a concave, curvilinear, or niche, functioning in fact as a space for mystical contemplation.’ (Enrico Castellani quoted in Germano Celant, op cit., pp. 15-16).
Élégant diptyque évoquant un portail et peint dans des tons argent métallisé et noir, Dittico Nero – Argento (« Diptyque Noir – Argent ») relève des célèbres Superfici (« Surfaces ») d'Enrico Castellani, réalisées en 1964. Présentée pour la première fois la même année, à l'occasion de la deuxième exposition personnelle de Castellani à la Galerie L'Ariete de Beatrice Monti à Milan, elle renvoie à une période particulièrement féconde de l’artiste, où sa carrière prend son essor sur la scène internationale, voyant ses œuvres mises en avant lors de trois éditions successives de la Biennale de Venise, en 1964, 1966 et 1968. Aux côtés des Tagli de Lucio Fontana ou des Achromes de Piero Manzoni, les Superfici de Castellani constituent une série d'œuvres emblématiques, ayant contribué à façonner le socle créatif d'où émergea une grande part de l'art italien des années 1960 et 1970.
Les « surfaces » de Castellani fournissaient en effet une solution élégante et une réponse concrète à un plaidoyer formulé pour la première fois dans la revue Azimuth – que Castellani avait co-créée à Milan avec Piero Manzoni, en 1959 – pour un art élémentaire, exclusivement fondé sur les concepts d'espace, de lumière et de temps. À l'instar de la technique idiosyncratique employée par Manzoni dans ses Achromes, où, trempées dans du kaolin, les toiles vierges se muaient en entités autodéterminées, indépendantes de l’artiste, tout en affirmant leur matérialité et leur présence existentielle, Castellani développa une approche portée vers l'aléatoire, affranchie de la notion d'auteur, dans la création de ses Superfici.
« Ainsi, ils existent — dans la mesure où ils sont des objets qui peuvent être assimilés instantanément — le temps d'un acte de communion avant que le temps ne les confine à leur précarité matérielle. » - Enrico Castellani
J'ai décidé de sensibiliser la surface sans ajout de couleur, expliquait Castellani, en cherchant le moyen le plus minimal de la rendre sensible » (Enrico Castellani in Enrico Castellani, cat. exp., New York, 2009, p. 19). Suivant la rupture radicale de Lucio Fontana à l'égard de la tradition, opérant non plus sur la surface même de l'œuvre mais sur l’espace environnant celle-ci, Castellani développa une technique de distorsion de l'espace pictural en étirant la surface monochrome de ses toiles sur un support méthodiquement préparé à l’aide de clous. Ces derniers, enfoncés à l’arrière de la toile, en transformaient la surface plane et bidimensionnelle en une arène ondulante, où la lumière et l’ombre, le volume et l’espace, les creux et les saillies jouaient de concert. Les Superfici faisaient écho, dans une certaine mesure, aux recherches du Groupe Zero de Düsseldorf, avec lequel Castellani et Manzoni se trouvaient en contact régulier. Œuvres ouvertes et apparemment dénuées d'auteur, d'une grande régularité géométrique, elles apparaissaient comme des entités holistiques et totalement autonomes – à la fois microcosmes et macrocosmes –, symbolisant les concepts d’infini et de vide.
Dittico Nero – Argento de 1964 est, comme le suggère son titre, une œuvre composée de deux « toiles » juxtaposées : l'une peinte en argent, l'autre en noir et argent. Ces deux couleurs monochromes évoquent intentionnellement les jeux d'ombre et de lumière créés par des surfaces hétérogènes, faisant de Dittico Nero – Argento une œuvre dont la matérialité reflète visuellement le principe fondamental des Superfici, à savoir l'alternance d'affirmations et de négations de l'espace, de la lumière et de la matière. Ce jeu entre lumière, forme et structure se trouve encore accentué par le fait qu'à première vue, l'œuvre apparaît comme un diptyque, composé de deux toiles carrées adjacentes de même format mais de couleurs différentes (argent et noir), avec une grille carrée de neuf « cases » sur neuf, faite de pics et de creux ondulants au centre de la partie supérieure, de couleur argentée. Toutefois, l’apparence se révèle trompeuse : les deux toiles ne sont pas de taille égale, et le quadrillage au centre de la zone argentée ne forme pas tout à fait un carré, mais en donne l’illusion par le chevauchement de l'espace réel existant entre ces deux toiles. Les neuf points manquants dans cette grille (remplacés par la ligne de séparation entre les deux toiles) se retrouvent cependant au bas de l’œuvre, sous la forme d'une rangée horizontale de neuf points qui en traversent la partie inférieure peinte en noir. Ainsi, la surface de la toile et l'agencement formel du diptyque interagissent visuellement l'un avec l'autre, instaurant cette œuvre non comme une peinture, mais comme ce que Castellani qualifiait d'« espace idéal de contemplation », ou ce que Donald Judd allait désigner l'année suivante, en 1965, comme un « objet spécifique ».
En soulignant la singularité des Superfici de Castellani aux côtés des Monochromes d'Yves Klein, qu'il considérait comme deux séries d'œuvres européennes parmi les plus importantes et visionnaires de l'époque, Judd affirmait que de telles créations avaient dépassé le domaine de la seule peinture pour investir un espace entièrement nouveau, à la fois matériel et conceptuel. De telles œuvres en devenaient, selon lui, des « objets spécifiques », s'affirmant concrètement dans un espace et un temps uniques, tout en invoquant par leur ouverture le domaine immatériel et infini du vide. À cet égard, les « surfaces » de Castellani se conçoivent, ainsi que l’artiste lui-même l’a souligné, comme des « espaces » qui, en investissant cette sphère énigmatique et conceptuelle à mi-chemin entre la peinture, la sculpture et l'architecture, agissent comme des « invitations à la contemplation » et renvoie aux abstractions élaborées de l'art et de l'architecture islamiques. « Il convient de préciser, observait Castellani, que mes “surfaces”, en raison de leur régularité de composition et de leur absence de figuration, peuvent être interprétées, de façon immédiate et légitime, comme des invitations à la contemplation... au même titre que certains éléments de l’architecture religieuse, en particulier musulmane... [tels que] les “mihrabs” des mosquées, qui n'ont qu'une valeur métaphysique de “passage”, les assimilant à des portes ou des entrées, alors qu'en réalité elles forment des niches, concaves et curvilignes, offrant un authentique espace de contemplation mystique » (Enrico Castellani cité dans Germano Celant, op. cit., pp. 15-16).
''Because [my surfaces] are no longer part of the dominion of painting or sculpture and since they may assume the character of monumentality, of architecture... they are the reflection of [a] total interior space...'' - Enrico Castellani
An elegant, portal-like diptych painted in metallic silver and black, Dittico Nero – Argento (Diptych, Black - Silver) is one of Enrico Castellani’s celebrated Superfici, or ‘surfaces’ created in 1964. First exhibited at Castellani’s second solo show at Beatrice Monti’s Galeria L’Ariete in Milan that same year, it belongs to a highly productive period for the artist when his career was first launching on the international stage and his work appeared prominently at a succession of three Venice Biennales, in 1964, 1966 and 1968. Castellani’s Superfici are, like Lucio Fontana’s Tagli and Piero Manzoni’s Achromes, a landmark series of works that, together with these, provided the creative ground zero out of which much of the most important art of the 1960s and 70s in Italy was built.
Castellani's ‘surfaces’ were the artist’s elegant solution and material response to a call, first voiced in the magazine Azimuth that Castellani founded in Milan with Piero Manzoni in 1959, for an elemental art based solely on the concepts of space, light and time. In a move similar to the autonomous technique applied in Manzoni's Achromes, where blank canvases dipped in Kaolin came to form self-defining entities wholly independent from the artist, but asserting their own materiality and existential presence, Castellani developed an equally authorless and arbitrary approach in the creation of his Superfici.
''Thus they exist—insofar as they are objects that may be assimilated instantly—for the duration of an act of communion before time confines them to their material precariousness.'' - Enrico Castellani
''I decided to sensitise the surface without the addition of colour,'' Castellani has explained, ‘'looking for the minimal possible means of sensitising the surface.''(Enrico Castellani quoted in Enrico Castellani, exh. cat., New York, 2009, p. 19) Following Lucio Fontana's radical break with tradition by operating on the space around the picture instead of adding to its surface, Castellani evolved a technique of spatially distorting the empty monochrome surface of his paintings by stretching it over a systematically prepared relief background of nails. These, indented into the rear of the canvas transformed its flat, two-dimensional surface into an undulating arena of play between light and shade, volume and emptiness, positive and negative depth. The Superfici were, in some respects, an echo of some of the developments of the Group Zero in Dusseldorf, with whom Castellani and Manzoni were in regular contact. Open and apparently authorless works of geometric regularity, they gave the impression of being holistic, self-defining entities - both microcosms and macrocosms - models of the concept of both infinity and the void.
Dittico Nero – Argento of 1964 is, as its title suggests, a work that comprises two adjoining ‘canvases’ - one painted silver, the other black and silver. These two monochrome colours are ones that intentionally echo the shimmering light and shade created by their variegated surfaces and in so doing establish Dittico Nero – Argento as a work whose physical properties visually reflect the Superfici’s basic principle of articulating alternating assertions and negations of space, light and material. This play between light, form and structure is one that is further emphasized in this work by its being, at first glance, a diptych appearing to comprise of two equally-sized adjoining square canvases of different colour, (silver and black), with a nine-by-nine square grid of undulating peaks and troughs set into the centre of its upper, silver rectangle. But this appearance is, in fact, deceptive as the size of each canvas is not equal and the square grid of undulating forms at the centre of the silver square is not square but only made to look so by its overlapping the real spatial divide that exists between the two canvases. The single line of nine points that are effectively missing from this square (and replaced by the line of division between the two canvases) is however reiterated towards the bottom of the work as a horizontal line of nine points across the lower black-painted square. In this way the surface of the canvas and the formal construction of the diptych itself are visually seen to play off one another in a manner that establishes the work not as a painting but as what Castellani called an ‘ideal site of contemplation’ or what Donald Judd, one year later, in 1965, would famously call a ‘specific object’.
Singling out Castellani’s Superfici alongside Yves Klein’s Monochromes as the two most important and progressive series of works then being made in Europe, Judd argued that such creations, had expanded beyond the realm of painting to inhabit an entirely new space - one that is part material, part concept. Such works had, Judd argued, thereby become ‘specific objects’ that materially assert themselves in a unique time and space, but which also invoke and are left open to the immaterial and infinite realm of the void. In this respect too, Castellani’s ‘surfaces’ are, as the Italian artist himself pointed out, intended as ‘sites’ which, by occupying such an enigmatic, conceptual space halfway between painting, sculpture and architecture serve as ‘invitations to contemplation’ in a manner similar to the elaborate abstractions of much Islamic art and architecture. ‘It should be pointed out’, Castellani observed, ‘that my “surfaces”, because of their regularity of composition and lack of imagery, can be easily and rather properly interpreted as invitations to contemplation... on a level with certain elements of religious architecture, especially Muslim…[such as] the “doors” [niches] of mosques, which have only the metaphysical value of “passage” to liken them to doors or entrances, whereas in reality they are a concave, curvilinear, or niche, functioning in fact as a space for mystical contemplation.’ (Enrico Castellani quoted in Germano Celant, op cit., pp. 15-16).