Masque Dan
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Masque Dan

Côte d'Ivoire

Details
Masque Dan
Côte d'Ivoire
Hauteur : 24 cm. (9 ½ in.)
Provenance
Roger Bédiat (1897-1958), Abidjan, acquis en 1946
Collection Guy Modeste, Paris, acquis en 1956
Alexandra Martin-Blasselle, Cannes
Sotheby's, Paris, 16 juin 2010, lot 38
Collection privée, Royaume-Uni, acquis lors de cette vente
Exhibited
Paris, Saint-Germain-des-Prés, Parcours des Mondes, 9 - 13 septembre 2009
Further details
Dan Mask, Ivory Coast

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

Lié au nom de Roger Bédiat, qui en a fait la découverte, ce masque compte indéniablement parmi les trésors de Côte d’Ivoire qu’il a eu la chance de posséder. Basé sur l’étude de terrain effectuée par Jan Vandenhoute dans le cercle du Haut-Cavally à la fin des années 1930 - Classification stylistique du masque Dan et Guéré de la Côte d'Ivoire occidentale (A.O.F.), Leyde, 1948, ce masque possède les caractéristiques formelles du « style méridional ». Comme la plupart des masques de cette typologie, cet exemplaire est orné d'une nervure frontale verticale en guise de scarification et présente des yeux fendus, deux attributs très souvent associés aux masques féminins.

Le visage s'inscrit dans un parfait ovale au front légèrement bombé. L’extrême habileté de l’artiste réside dans la finesse du nez à l’arête vive et aux narines délicatement sculptées, qui est accentuée par le volume remarquable des lèvres pleines dont la supérieure, demeure plus charnue que la lèvre inférieure. Le bandeau, légèrement en retrait et teinté de blanc, qui se termine en « V » et dans lequel les yeux sont finement creusés, reproduit le décor peint sur le visage des femmes notamment lors des célébrations. Les « queues de poisson » de part et d'autre des yeux évoquent les mondes « célestes » et « terrestres » où résident respectivement les ancêtres et les vivants.

Selon la classification proposée par Fischer et Himmelheber dans Die Kunst der Dan, ce masque correspond au type deangle. Les jeunes garçons devaient autrefois se retirer pour une initiation obligatoire. Un masque féminin était associé à cet événement, le deangle dont le nom signifie « mascarade plaisante ou amusante ». Le masque sortait quotidiennement de la zone de réclusion des initiés et se rendait au village pour en rapporter les repas.

Cette œuvre incarne parfaitement les canons de beauté féminine en pays Dan et possède toutes les qualités qui caractérisent les masques les plus admirés du corpus. L'équilibre saisissant des formes, les proportions idéalisées et le rythme des volumes concaves et convexes résument parfaitement l’excellence de l’art et du savoir-faire dan.

Pour des exemplaires analogues, voir celui publié dans Himmelheber, H., Die Kunst der dan, Zurich, 1976, p. 45, celui de l’ancienne collection Josef Müller, illustré dans Moser, W., Allerlei Schönes aus Afrika, Amerika, Südsee, Soleure, 1957, n° 278 ou encore celui ayant appartenu à Hubert Goldet présenté lors de l’exposition Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch privé-bezit (Debbault, J. et al., Bruxelles, 1988, p. 148, n° 59). Paul Guillaume possédait également un exemplaire très comparable, publié dans Roy, C., Les arts sauvages, Paris, 1957, p. 59.

Linked to the name of Roger Bédiat, who discovered it, this mask undeniably ranks among the treasures of Ivory Coast that he was fortunate enough to possess. Based on field studies conducted by Jan Vandenhoute in the Haut-Cavally region at the end of the 1930s - Classification stylistique du masque Dan et Guéré de la Côte d'Ivoire occidentale (A.O.F.), Leyden, 1948 - this mask possesses the formal characteristics of the “southern style”. Like most masks of this typology, this example is adorned with a vertical frontal ridge serving as scarification and features slit eyes, two attributes often associated with female masks.

The face is perfectly oval with a slightly convex forehead. The artist's extreme skill is evident in the delicacy of the nose, with a sharp bridge and finely carved nostrils, accentuated by the remarkable volume of the full lips, with the upper lip being fleshier than the lower lip. The band, slightly recessed and colored white, which ends in a “V” and where the eyes are finely hollowed out, reproduces the painted decoration on women’s faces, particularly during celebrations. The “fish tails” on either side of the eyes evoke the “celestial” and “terrestrial” realms where ancestors and the living reside, respectively.

According to the classification proposed by Fischer and Himmelheber in Die Kunst der Dan, this mask corresponds to the deangle type. Young boys were once required to retreat for mandatory initiation. A female mask was associated with this event, the deangle, whose name means “pleasant or amusing masquerade”. Every day, the mask would leave the initiates' enclosure to go to the village to bring back food.

This work perfectly embodies the canons of feminine beauty in Dan territory and possesses all the qualities that characterize the most admired masks in the corpus. The striking balance of forms, idealized proportions, and the rhythm of concave and convex volumes perfectly summarize the excellence of Dan art and craftsmanship.

For similar examples, see the one published in Himmelheber, H., Die Kunst der Dan, Zurich, 1976, p. 45; the one from the former collection of Josef Müller, illustrated in Moser, W., Allerlei Schönes aus Afrika, Amerika, Südsee, Solothurn, 1957, no. 278; or the one that belonged to Hubert Goldet, presented at the exhibition Utotombo. Kunst uit Zwart-Afrika in Belgisch privé-bezit (Debbault, J. et al., Brussels, 1988, p. 148, no. 59). Paul Guillaume also owned a very comparable example, published in Roy, C., Les arts sauvages, Paris, 1957, p. 59.

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