Lot Essay
La vie d’Adriaen Isenbrandt (vers 1485-1551) et son œuvre restent empreints de mystères. Né à Anvers vers 1485, il est reçu franc-maître à la guilde de Saint-Luc de Bruges en 1510. La tradition de l’école brugeoise, et tout particulièrement de l’un de ses derniers et principaux représentants, Gérard David (1460-1583), marque l’écriture du peintre même si son écriture picturale la dépasse en empruntant les codes du style maniériste anversois.
Le peintre semble justement s’être inspiré dans le cas présent du Repos pendant la Fuite en Égypte de David (National Gallery of Art, Washington, inv. 1937.1.43) pour le visage de la Vierge, doucement incliné vers l’Enfant. Cette composition très en vogue fut reprise et adaptée à plusieurs reprises tant par David lui-même que par ses élèves. La diffusion des modèles entre les ateliers de Bruges permettait aux peintres de reproduire des compositions ayant rencontré du succès, répondant ainsi, au début du XVIe siècle, à une demande croissante de la part des particuliers pour des tableaux de dévotion privée.
Le format réduit, intime de cette image mariale laisse en effet penser qu’il s’agit d’un tableau de dévotion destiné à la piété privée. Comme une image que le spectateur reviendrait contempler à plusieurs reprises, la portée dévotionnelle de l’iconographie est soigneusement conçue pour permettre des niveaux multiples d’interprétation, offrant ainsi une source continue de méditation et de prière. Ainsi, par exemple, le geste tendre de l’Enfant Jésus qui joue avec une amulette constituée de perles en corail. Si la pratique de faire porter aux jeunes enfants des branches ou perles de corail relève d’une croyance païenne, la pratique est également profondément enracinée dans la tradition chrétienne. En plus de permettre aux jeunes enfants de faire leurs dents, on attribue au corail des vertus telles que la protection contre les hémorragies, les convulsions et les poussées de fièvre. Ce geste innocent, joueur sert donc à souligner l’humanité de l’Enfant, tout comme son regard, tourné vers sa mère. De même, le déroulement de cette scène intime en pleine nature, mettant le spectateur face à un paysage boisé, légèrement vallonné, n’est pas un choix anodin. La beauté de la nature est alors perçue comme une source d’émerveillement devant la Création de Dieu. En outre, une telle vue permet au croyant de s’imaginer la scène devant lui, exercice largement promu par la littérature dévotionnelle populaire comme les Méditations sur la vie du Christ du Pseudo-Bonaventure ou La Grande Vie de Jésus-Christ de Ludolphe le Chartreux (vers 1300-1377 ou 1378) qui consistait à inviter les lecteurs à s'impliquer dans les scènes de la vie du Christ afin de mieux vivre, identifier et éprouver de l'empathie pour les figures bibliques.
Le peintre semble justement s’être inspiré dans le cas présent du Repos pendant la Fuite en Égypte de David (National Gallery of Art, Washington, inv. 1937.1.43) pour le visage de la Vierge, doucement incliné vers l’Enfant. Cette composition très en vogue fut reprise et adaptée à plusieurs reprises tant par David lui-même que par ses élèves. La diffusion des modèles entre les ateliers de Bruges permettait aux peintres de reproduire des compositions ayant rencontré du succès, répondant ainsi, au début du XVIe siècle, à une demande croissante de la part des particuliers pour des tableaux de dévotion privée.
Le format réduit, intime de cette image mariale laisse en effet penser qu’il s’agit d’un tableau de dévotion destiné à la piété privée. Comme une image que le spectateur reviendrait contempler à plusieurs reprises, la portée dévotionnelle de l’iconographie est soigneusement conçue pour permettre des niveaux multiples d’interprétation, offrant ainsi une source continue de méditation et de prière. Ainsi, par exemple, le geste tendre de l’Enfant Jésus qui joue avec une amulette constituée de perles en corail. Si la pratique de faire porter aux jeunes enfants des branches ou perles de corail relève d’une croyance païenne, la pratique est également profondément enracinée dans la tradition chrétienne. En plus de permettre aux jeunes enfants de faire leurs dents, on attribue au corail des vertus telles que la protection contre les hémorragies, les convulsions et les poussées de fièvre. Ce geste innocent, joueur sert donc à souligner l’humanité de l’Enfant, tout comme son regard, tourné vers sa mère. De même, le déroulement de cette scène intime en pleine nature, mettant le spectateur face à un paysage boisé, légèrement vallonné, n’est pas un choix anodin. La beauté de la nature est alors perçue comme une source d’émerveillement devant la Création de Dieu. En outre, une telle vue permet au croyant de s’imaginer la scène devant lui, exercice largement promu par la littérature dévotionnelle populaire comme les Méditations sur la vie du Christ du Pseudo-Bonaventure ou La Grande Vie de Jésus-Christ de Ludolphe le Chartreux (vers 1300-1377 ou 1378) qui consistait à inviter les lecteurs à s'impliquer dans les scènes de la vie du Christ afin de mieux vivre, identifier et éprouver de l'empathie pour les figures bibliques.