Details
Figure de reliquaire Kota-Shamayé
Gabon
Hauteur : 43 cm. (16 7⁄8 in.)
Provenance
Alain de Monbrison, Paris
Collection Hilde (1926-2012) et Dieter (1926-2001) Scharf, Hambourg, acquis auprès de ce dernier en 1997
Literature
Lefebvre, G. et al., « Drouot estimations », in La Gazette de l'Hôtel Drouot, Paris, 7 février 1997, n° 6, p. 19
Monbrison, A. de, Monbrison 1997, Paris, 1997, p. 2, pl. VIII
Heymer, K. et Thompson, J., Sehen lernen. Eine Sammlung afrikanischer Figuren, Cologne, 1999, pp. 88 et 89, n° 33
Rochard, P. et al., Figuren Afrikas. Meisterwerke einer Privatsammlung, Ingelheim-sur-le-Rhin, 2002, pp. 86 et 87, n° 29
Exhibited
Paris, Galerie Alain de Monbrison, Monbrison 1997, 1997
Ingelheim-sur-le-Rhin, Altes Rathaus, Figuren Afrikas. Meisterwerke einer Privatsammlung, 28 avril - 7 juillet 2002
Further details
Kota-Shamaye Reliquary Figure, Gabon

Brought to you by

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

Lot Essay

En pays Kota-Shamayé, cette figure est communément désignée sous le nom de boho-na-bwété, signifiant « l’ancêtre lignager », traditionnellement placée au sommet d’un paquet reliquaire. Ces représentations étaient mobilisées lors de rituels de culte aux ancêtres, à travers des onctions et des invocations pratiquées par des initiés lors des différents événements marquant la vie communautaire. Elles représentaient un lien essentiel entre les vivants et les morts, l’un des concepts fondamentaux de la spiritualité des peuples du bassin de l’Ogooué.

Cette délicate effigie, façonnée dans le bois, est recouverte de plaques de cuivre et de laiton, fixées à l’aide d’agrafes artisanales et de fines bandes métalliques. Elle se distingue par son visage ogival concavo-convexe et par son front pyramidal. Ce volume saisissant est traversé par une bande métallique centrale, qui se prolonge sur le nez. La partie supérieure du visage et le front sont ornés de bandes disposées en épi et horizontalement, créant ainsi un contraste visuel discret et raffiné. De part et d’autre du nez, des yeux circulaires diffèrent : l’un composé d’un bouton, l’autre d’une plaque en métal, conférant à la figure une singularité marquée. La coiffure, délicatement travaillée en repoussé sur ses contours et extrémités, témoigne d’une maîtrise remarquable, tout comme le traitement délicat de la bouche et du bas du visage. Deux lobes saillants viennent clore la coiffure, tandis qu’à l’arrière, un motif certainement clanique, évoque deux tresses ou un masque stylisé. Là où le métal laisse place au bois, ce dernier révèle une patine profonde témoignant d’un usage rituel séculaire et d’une ancienneté manifeste. Le long cou cylindrique, partiellement ceint de bandes métalliques, élève avec majesté la tête de l’ancêtre protecteur, établie sur une base creuse rhombique, telle une offrande au temps et à la mémoire.

Pour des exemples comparables au sein du corpus restreint, voir celui publié dans Chaffin A. et F., L’art kota. Les figures de reliquaire, Meudon, 1979, p. 102, n° 2, ainsi que celui issu de l’ancienne collection Paul Guillaume, reproduit dans le même ouvrage à la page 101, sous le numéro 24.

In the land of the Kota-Shamaye, this figure is commonly referred to as boho-na-bwete, meaning “lineage ancestor”, traditionally placed at the summit of a reliquary bundle. Such representations were central to ancestor worship rituals, brought to life through anointings and invocations performed by initiates during key moments of communal life. They embodied a vital connection between the living and the dead - one of the cornerstone beliefs in the spiritual universe of the peoples of the Ogooue basin.

This delicate effigy, carved from wood, is sheathed in sheets of copper and brass, secured with handmade staples and fine metallic strips. It is distinguished by its ogival, concavo-convex face and its striking pyramidal forehead. A central metal band bisects this voluminous structure, running the length of the nose. The upper face and forehead are adorned with alternating horizontal and herringbone-patterned bands, creating a subtle and refined visual contrast. On either side of the nose, asymmetrical circular eyes - one fashioned from a metal button, the other from a flat plate - lend the figure a distinctive character. The coiffure, delicately chased along its contours and extremities, reflects remarkable craftsmanship, as does the finely rendered mouth and lower face. Two prominent lobes conclude the headdress, while on the reverse side, a motif - likely of clan significance - evokes either twin braids or a stylized mask. Where metal gives way to bare wood, a deep, time-worn patina reveals the effigy’s age and its long-standing ritual use. The elongated cylindrical neck, partially encircled by metal bands, elevates the head of this protective ancestor with quiet majesty, resting on a hollow, rhombic base like an offering to time and memory.

For comparable examples within this limited corpus, see the figure published in Chaffin A. & F., L’art kota. Les figures de reliquaire, Meudon, 1979, p. 102, no. 2, as well as the one from the former Paul Guillaume collection, reproduced on page 101 of the same volume, no. 24.

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