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拍品专文
L'ESCALIER DE CRISTAL
Créée en 1804 par Marie Désarnaud, la boutique L'Escalier de Cristal, est installée dans les galeries du Palais royal à Paris. Très rapidement la maison fait des objets montés en cristal et bronze doré sa spécialité. À la pointe de la mode, tous types d'objets d'art et de mobilier seront commandés par les plus grands de ce monde, à commencer par la duchesse de Berry ou encore la famille Rothschild.
Notre vase est répertorié dans les carnets de Henry Pannier (1855-1935) qui prend la direction du magasin avec son frère Georges en 1885. Très consciencieux, il consigne de nombreux modèles de la maison dans son journal dont notre tazza décrite comme : « Coupe manière d'une mont. LXVI [...] ». À côté du dessin de la tazza parfaitement reconnaissable, les noms de certains commanditaires sont notés en marge, notamment Radziwill, ou encore Fustick ou Darblay. Parmi les prestigieux commanditaires de l'Escalier de Cristal, notons la famille impériale de Russie. Le grand duc Alexis Alexandrovich (1850-1908) a commandé une coupe en porphyre et une monture identique à la nôtre.
UNE COUPE D'INSPIRATION NÉOCLASSIQUE
Cette coupe en porphyre est réhaussée d'une monture en bronze doré est directement inspirée d'autres montures réalisées à la fin du XVIIIe siècle, alors en pleine période néoclassique. En effet, avec les découvertes des sites archéologiques d’Herculanum en 1738, puis de Pompéi en 1748, artistes et intellectuels se rendent en Italie. Ils rapportent de leur voyage de nombreux croquis, renouvelant ainsi les ornements des arts décoratifs en Europe et donnant naissance au style « à la grecque ». Notre tazza est une référence aux arts décoratifs antiques, autant dans sa forme que dans ses ornements. Sa forme circulaire sur piédouche, aux anses souples et hautes, rappelle les canthares utilisés dans la Grèce antique pour boire du vin. Ses ornements, composés de guirlandes de lauriers, de feuilles d'acanthe et de chêne, ainsi que de muffles de lion, font également échos à ceux utilisés dans les arts de la Rome impériale.
Une paire de coupes similaires à la notre, en porcelaine à couvert craquelée de type ge et réhaussée d'une monture en bronze doré, est conservée au musée Nissim de Camondo à Paris (inv. CAM 161.1 et 161). Cette paire, réalisée vers 1780, a pu servir de modèle pour les créations de l'Escalier de Cristal. Le modèle des anses est à rapprocher d'un dessin de projet de vase de Louis-Joseph Le Lorrain (1715-1759). Ce dessin a été réalisé avant 1752 lorsque l'artiste se trouvait à Rome (Musée des arts décoratifs, Paris, inv. 20820.B).
Une coupe identique à la notre, cette fois-ci signée par l'Escalier de Cristal, est passée en vente chez Christie's à New York. Cette dernière a fait partie de la prestigieuse collection de la philanthrope américaine Jayne Wrightsman (Christie's, New York, 14 octobre 2020, lot 188).
Créée en 1804 par Marie Désarnaud, la boutique L'Escalier de Cristal, est installée dans les galeries du Palais royal à Paris. Très rapidement la maison fait des objets montés en cristal et bronze doré sa spécialité. À la pointe de la mode, tous types d'objets d'art et de mobilier seront commandés par les plus grands de ce monde, à commencer par la duchesse de Berry ou encore la famille Rothschild.
Notre vase est répertorié dans les carnets de Henry Pannier (1855-1935) qui prend la direction du magasin avec son frère Georges en 1885. Très consciencieux, il consigne de nombreux modèles de la maison dans son journal dont notre tazza décrite comme : « Coupe manière d'une mont. LXVI [...] ». À côté du dessin de la tazza parfaitement reconnaissable, les noms de certains commanditaires sont notés en marge, notamment Radziwill, ou encore Fustick ou Darblay. Parmi les prestigieux commanditaires de l'Escalier de Cristal, notons la famille impériale de Russie. Le grand duc Alexis Alexandrovich (1850-1908) a commandé une coupe en porphyre et une monture identique à la nôtre.
UNE COUPE D'INSPIRATION NÉOCLASSIQUE
Cette coupe en porphyre est réhaussée d'une monture en bronze doré est directement inspirée d'autres montures réalisées à la fin du XVIIIe siècle, alors en pleine période néoclassique. En effet, avec les découvertes des sites archéologiques d’Herculanum en 1738, puis de Pompéi en 1748, artistes et intellectuels se rendent en Italie. Ils rapportent de leur voyage de nombreux croquis, renouvelant ainsi les ornements des arts décoratifs en Europe et donnant naissance au style « à la grecque ». Notre tazza est une référence aux arts décoratifs antiques, autant dans sa forme que dans ses ornements. Sa forme circulaire sur piédouche, aux anses souples et hautes, rappelle les canthares utilisés dans la Grèce antique pour boire du vin. Ses ornements, composés de guirlandes de lauriers, de feuilles d'acanthe et de chêne, ainsi que de muffles de lion, font également échos à ceux utilisés dans les arts de la Rome impériale.
Une paire de coupes similaires à la notre, en porcelaine à couvert craquelée de type ge et réhaussée d'une monture en bronze doré, est conservée au musée Nissim de Camondo à Paris (inv. CAM 161.1 et 161). Cette paire, réalisée vers 1780, a pu servir de modèle pour les créations de l'Escalier de Cristal. Le modèle des anses est à rapprocher d'un dessin de projet de vase de Louis-Joseph Le Lorrain (1715-1759). Ce dessin a été réalisé avant 1752 lorsque l'artiste se trouvait à Rome (Musée des arts décoratifs, Paris, inv. 20820.B).
Une coupe identique à la notre, cette fois-ci signée par l'Escalier de Cristal, est passée en vente chez Christie's à New York. Cette dernière a fait partie de la prestigieuse collection de la philanthrope américaine Jayne Wrightsman (Christie's, New York, 14 octobre 2020, lot 188).