FIN XIXE - DÉBUT XXE SIÈCLE, D'APRÈS UN MODÈLE DE PIERRE GOUTHIÈRE

Ce lustre a été réalisé d'après un modèle de Pierre Gouthière (1732-1813), ciseleur et doreur du roi Louis XVI, pour Louis-Marie-Augustin duc d'Aumont, vers 1775-1780. Ainsi, le duc d'Aumont possédait l'un des rares lustres exécutés par Gouthière, qu'il a placé dans le boudoir de son hôtel particulier rue des Champs-Elysées. Il a été illustré par Pierre-Adrien Pâris dans le catalogue de la vente de la collection du duc d'Aumont qui a eu lieu entre le 12 et le 21 décembre 1782, au lot 351 (Bibliothèque nationale de France, Paris, inv. RES V 2586, pl. 351). Philippe-François Julliot et Alexandre-Joseph Paillet, alors experts de la vente, précisent dans la notice du catalogue que le lustre a des ornements à rinceaux d'arabesques et un couronnement de goût Chinois, bien que l'inspiration dite chinoise soit finalement très discrète sur ce modèle. Ils concluent en soulignant que : Ce lustre séduit par le gracieux de sa forme et le goût exquis de ses ornements.

Ce modèle de lustre a su séduire les élites en cette fin de XVIIIe siècle. En effet, lors de la vente de la collection du duc d'Aumont, le lustre réalisé par Gouthière fut acquis par le roi Louis XVI. La duchesse de Mazarin, qui en apprécia le modèle, passa également commande à Pierre Gouthière d'un lustre semblable à celui du duc d'Aumont. Un dessin destiné, réalisé Richard de Lalonde, reprend également ce modèle, ce qui a permis sa diffusion (École nationale supérieure des beaux-arts, Paris, inv. O56O).

Notre lustre, réalisé au XIXe siècle, montre l'écho et la transmission du goût qui se sont opérés entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle. Notons plusieurs lustres du même modèle passés en vente ces dernières décennies : vente Christie's, Londres, 28 septembre 2006, lot 152 ; vente Christie's, New York, 27 septembre 2007 ; vente Sotheby's, Londres, 7 décembre 2010, lot 40.