ATTRIBUÉ À FILIPPO DELLA VALLE (1698-1768) ET LUIGI VALADIER (1726-1785)
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Vierge de l'Annonciation

Details
ATTRIBUÉ À FILIPPO DELLA VALLE (1698-1768) ET LUIGI VALADIER (1726-1785)
Vierge de l'Annonciation
En marbre, relief dans un cadre en bronze doré et argent
Dim. cadre : 46,5 x 34 cm (18 ¼ x 13 3⁄8 in.), Dim. à vue : 32 x 26 cm (12 5⁄8 x 10 ¼ in.)
Literature
Bibliographie comparative :
V. Hyde Minor, “Passive Tranquility : The Sculpture of Filippo Della Valle”, in Transactions of the American Philosophical Society Held at Philadelphia For Promoting Useful Knowledge, vol. 87, Philadelphia, 1997, pp. 114-116, cat. no. 11, pl. 9 et 10.
I. Wardropper, “A Silver Relief of the Crucifixion of St Peter by Luigi Valadier”, in The Sculpture Journal, vol. 4, Londres, 2000, pp. 79-84.
A. González-Palacios, Luigi Valadier, cat. exp. The Frick Collection, New York, 2018.
A. Coliva (dir.), Valadier. Splendour in Eighteenth-Century Rome, cat. exp. Galerie Borghèse, Rome, 2019, dont pp. 82, 91.
Further details
A MARBLE RELIEF OF THE VIRGIN OF THE ANNUNCIATION IN A GILT-BRONZE AND SILVER FRAME, ATTRIBUTED TO FILIPPO DELLA VALLE (1698-1768) AND LUIGI VALADIER (1726-1785)

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Paul Gallois
Paul Gallois Head of European Furniture

Lot Essay

Ce délicat relief en marbre blanc figure la Vierge Marie au moment de l’Annonciation et peut être attribué à Filippo Della Valle (1698–1768), sculpteur florentin actif principalement à Rome durant la seconde moitié du XVIIIe siècle. Par son traitement précis et nuancé, ce buste s’inscrit pleinement dans la veine tardive du baroque italien, où la spiritualité s’exprime à travers une intériorité calme et une beauté idéalisée. On reconnaît notamment la main droite posée sur la poitrine, les paupières mi-closes et le léger creusement des yeux, caractéristiques du style de Della Valle et comparables à ceux de L’Annonciation qu’il réalisa en 1750 pour le transept nord de l’église Sant’Ignazio de Loyola à Rome. Cette Annonciation présente le même espacement particulier entre l’annulaire et l’auriculaire ainsi qu’un subtil modelé du nez. Un buste en terre cuite de la Vierge aujourd’hui en collection privée, daté vers 1730, présente aussi ces traits (cf. V. Hyde Minor, 1997, pl. 9).

Le relief a été inséré dans un riche encadrement en bronze doré et argent attribué à Luigi Valadier (1726–1785). Valadier, l’un des plus grands bronziers et orfèvres du XVIIIe siècle romain, issu d’une famille d’origine française, se forme en Italie et en France avant de travailler pour les plus prestigieuses familles aristocratiques dont les Borghèse, Chigi, Northumberland, et également pour le Vatican. Son talent se manifeste ici dans un cadre orné d’une frise de perles autour du relief puis de quatre écoinçons décorés de couronnes de fleurs nouées de rubans. Ce décor se clôt par une frise alternant godrons et culots d’acanthe, un vocabulaire ornemental que l’on retrouve dans plusieurs œuvres de Valadier. Un dessin conservé à la Pinacothèque de Faenza (folio 1 de l’Album Valadier, cf. A. Coliva, Valadier, p. 91) montre un encadrement très similaire, conçu pour une Vierge à l’Enfant. De rares modèles carrés fondus par Valadier sont presque identiques ; citons celui de la Crucifixion de saint Pierre conservé au Art Institute de Chicago (inv. 1965.168) ou encore celui de l’Annonciation fondue par Arrighi dans une importante collection privée (I. Wardropper, p. 81, fig. 3).

Cette pièce témoigne également de la collaboration étroite entre Della Valle et Valadier, dont les parcours professionnels et personnels se sont croisés à plusieurs reprises, notamment sur des chantiers comme celui des bronzes pour Syon House (C. Teolato in Valadier, 2019, p. 49 et A. Amendola ibid., p. 248). Valadier épouse la fille du sculpteur, Caterina Della Valle, en 1756. Plusieurs hypothèses sont alors possibles dont celle d’un commanditaire privé qui se serait rapproché du bronzier et orfèvre afin de concevoir un cadre pour l’œuvre acquise un peu plus de vingt ans auparavant, ou bien peut-être un héritage reçu par Caterina suite à la mort de son père en 1768. Valadier aurait alors pris l’initiative d’en faire un objet de dévotion somptueux, magnifiant l’œuvre de son collaborateur et beau-père par un riche encadrement.

Par son alliance de spiritualité, de finesse sculpturale et de somptuosité décorative, cet ensemble incarne à la fois la grâce du baroque tardif romain et le raffinement néoclassique naissant porté par les meilleurs ateliers de Rome.

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