Statue Bioma
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Statue Bioma

Crique Wapo, Région du Fleuve Era, Golfe de Papouasie, Papouasie-Nouvelle-Guinée

Details
Statue Bioma
Crique Wapo, Région du Fleuve Era, Golfe de Papouasie, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Hauteur : 107 cm. (42 1⁄8 in.)
Provenance
Collection Thomas Schultze-Westrum (1937-2022), Berlin-Munich (probablement)
Collection Mia et Loed (1935-2018) van Bussel, Amsterdam
Collection Mariette Henau (1934-2012) et Lucien van de Velde, Anvers, acquis auprès de ces derniers en 1971
Collection Mariette Henau (1934-2012), Anvers, acquis en 1985
Collection Johan Henau, Anvers
Literature
Damme, W. van et al., Sculptuur uit Afrika en Oceanië. Een keuze uit de collecties van leden van de Vereniging Vrienden van Ethnografica - Sculpture from Africa and Oceania. A choice from the collections of members of the Association of Friends of Ethnographica, Otterlo, 1990, pp. 322 et 323, n° 120
Herreman, F. et al., Océanie. Signes de rites, symboles d'autorité - Oceanië. Tekens van Riten, Symbolen van Gezag, Bruxelles, 2008, p. 40, n° 13
Exhibited
Otterlo, Rijksmuseum Kröller-Müller, Sculptuur uit Afrika en Oceanië. Een keuze uit de collecties van leden van de Vereniging Vrienden van Ethnografica - Sculpture from Africa and Oceania. A choice from the collections of members of the Association of Friends of Ethnographica, 17 novembre 1990 - 20 janvier 1991
Bruxelles, Espace culturel ING, Océanie. Signes de rites, symboles de pouvoir, 23 octobre 2008 - 15 mars 2009
Further details
Bioma Figure, Wapo Creek, Era River Region, Gulf of Papua, Papua New Guinea

Brought to you by

Victor Teodorescu
Victor Teodorescu Head of Department

Lot Essay

Cette statue s’inscrit dans la tradition sculpturale de la Nouvelle-Guinée, dont l’un des foyers les plus emblématiques s’épanouit dans la région du Golfe de Papouasie et la région du fleuve Era. Ce courant esthétique, d’une singularité manifeste, se distingue par la richesse et la diversité des représentations anthropomorphes, qui déclinent avec une inventivité remarquable les multiples formes du corps humain.

Ces oeuvres étaient conservées dans les maisons longues, logées dans des alcôves consacrées aux autels domestiques. À l’instar des gope, ces figures constituaient des réceptacles temporaires pour les esprits des ancêtres rendant sensible leur présence parmi les vivants. Elles étaient entourées d’offrandes - crânes de cochons ou de crocodiles - déposées en sacrifices.

Le Golfe de Papouasie constitue l’un des rares territoires de l’île où les figures humaines sont représentées selon une silhouette en pied, taillée dans un plan bidimensionnel. Les sculptures ligneuses issues de cette tradition, dont l’exemplaire ici présenté offre une illustration particulièrement éloquente, sont désignées localement sous le nom de bioma. Celle-ci se révèle par une dynamique formelle étonnante, comme une mise en abîme d’un corps construit en léger relief, grâce à un remplissage de pigments blancs et ocre-rouge qui en exhausse les traits morphologiques et souligne la force expressive de l’ensemble. Si une certaine unité stylistique préside à l’élaboration des bioma, chaque oeuvre n’en exprime pas moins l’empreinte unique du regard de son créateur. Mêlant l’art naïf et le cubisme avant l’heure, les lignes délimitent avec souplesse les détails anatomiques. Un pendentif en forme de croissant, stylisation d’un coquillage traditionnellement arboré par les hommes, orne la poitrine de la figure. Quant aux perforations visibles au niveau des lobes d’oreilles, elles évoquent la présence passée d’ornements aujourd’hui disparus. Puissante synthèse de virtuosité formelle et d’imaginaire spirituel, cette bioma témoigne de la richesse expressive et de l’inventivité des artistes papous.

Pour un exemplaire similaire, voir celui de l’ancienne collection Paolo Morigi (cf. Christie's, New York, 12 mai 2016, lot 601).

This statue is part of the sculptural tradition of New Guinea, with one of its most emblematic epicenters flourishing in the region of the Gulf of Papua and the Era River. This aesthetic current, with its unmistakable singularity, is distinguished by the richness and diversity of anthropomorphic representations, which, with remarkable inventiveness, explore the multiple forms of the human body.

These works were kept in longhouses, stored in alcoves dedicated to domestic altars. Like the gope figures, they served as temporary receptacles for the spirits of ancestors, making their presence felt among the living. They were surrounded by offerings - pig or crocodile skulls - left as sacrifices.

The Gulf of Papua constitutes one of the few territories on the island where human figures are represented in full-length silhouettes, carved in a two-dimensional plane. The wooden sculptures from this tradition, of which the example presented here offers a particularly eloquent illustration, are locally known as bioma. This work reveals itself through an astonishing formal dynamism, akin to a mise-en-abîme of a body constructed in subtle relief, achieved by filling with white and ochre-red pigments that accentuate its morphological features and underline the expressive strength of the whole. While a certain stylistic unity presides over the creation of bioma, each piece nonetheless expresses the unique imprint of its creator's gaze. Fusing naïve art and cubism before its time, the lines gently delineate the anatomical details. A crescent shaped pendant, a stylization of a shell traditionally worn by men, adorns the chest of the figure. As for the visible perforations in the ear lobes, they evoke the past presence of ornaments now disappeared. A powerful synthesis of formal virtuosity and spiritual imagination, this bioma bears witness to the expressive richness and inventiveness of Papuan artists.

For a similar example, see that of the former Paolo Morigi collection (cf. Christie's, New York, May 12, 2016, lot 601).

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