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Provenant d’une collection privée
Odilon Redon (1840-1916)
Profil dans une ogive, dit aussi Vierge aux fleurs
Details
Odilon Redon (1840-1916)
Profil dans une ogive, dit aussi Vierge aux fleurs
signé 'ODILON REDON' (en bas à droite)
huile sur toile
65 x 50 cm.
signed 'ODILON REDON' (lower right)
oil on canvas
25 5⁄8 x 19 ¾ in.
Profil dans une ogive, dit aussi Vierge aux fleurs
signé 'ODILON REDON' (en bas à droite)
huile sur toile
65 x 50 cm.
signed 'ODILON REDON' (lower right)
oil on canvas
25 5⁄8 x 19 ¾ in.
Provenance
Vente, Me. Bellier, Paris, 23 avril 1925, lot 82 (illustré).
Jos Hessel, Paris (acquis au cours de cette vente).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (vers 1925).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Jos Hessel, Paris (acquis au cours de cette vente).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (vers 1925).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Literature
Odilon Redon, cat. exp., Paris, Orangerie des Tuileries, 1956-57, p. 58.
A. Wildenstein, Odilon Redon, Catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné, Portrait et figures, Paris, 1992, vol. I, p. 133, no. 321 (illustré).
A. Wildenstein, Odilon Redon, Catalogue raisonné de l'œuvre peint et dessiné, Portrait et figures, Paris, 1992, vol. I, p. 133, no. 321 (illustré).
Further Details
Lorsqu’Odilon Redon adopte la couleur vers 1893, l'aspect macabre et cauchemardesque de ses visions, qui domine jusqu'alors son travail graphique dans des œuvres qu'il appelle ses Noirs, laisse place à une révélation plus épanouie du monde.
À la charnière du mystique et du terrestre, Profil dans une ogive, aussi titré Vierge aux fleurs, est manifeste de cette transformation spirituelle chez l’artiste.
Dans la présente œuvre, la figure féminine, inscrite dans une ogive gothique, semble émaner d’un autre monde : visage tourné vers l’invisible, absorbé dans une méditation silencieuse, elle est à la fois Vierge chrétienne et Bouddha, icône d’un syncrétisme spirituel où l’âme cherche l’unité derrière les formes.
Le bouquet aux couleurs éclatantes qui s’épanouit devant elle respire de la même ferveur. Il ne s’agit pas d’un simple ornement, mais d’un chant chromatique, d’une offrande vivante à la lumière. Ici, la peinture elle-même devient souffle : les pétales se dissolvent en halos, les couleurs se fondent en vapeurs lumineuses. La matière picturale, d’une richesse souple et dense, atteint cette plénitude que l’artiste jugeait nécessaire « pour révéler la présence de l’homme : l’ambiance des pensées qui l’environnent ».
À travers cette œuvre, Redon réalise une synthèse du réel et du rêve. Les contours précis des fleurs et de l’ogive se dissipent dans un espace indéterminé, traversé de vibrations dorées et mauves. La nature visible n’est plus que le moyen d’exprimer une intériorité — une émotion spirituelle, un état d’âme. Ainsi s’accomplit la conversion symboliste de l’artiste : « De la nature, pur moyen d’expression, naît le rêve, l’abstraction », écrivait-il en 1887.
L’ogive qui encadre la scène agit comme une fenêtre vers l’invisible, un seuil entre le monde matériel et le monde spirituel. La figure semble recueillir dans son silence la prière même de la lumière, et le bouquet, transfiguré, devient un autel d’éclosions, une métaphore de la compassion et du renouveau.
Ce mysticisme sera la source d’inspiration de tant d’artistes emblématiques de cette époque, à l’instar du groupe des Nabis, qui voit en Redon « l’un de ses guides dans l’affirmation d’une esthétique qui tournait le dos au naturalisme, et lui substituait un art fondé sur la transposition émotive » (cité in op. cit.). Maurice Denis écrira en 1912 : « Il est à l’origine de toutes les innovations ou renaissances esthétiques, de toutes les révolutions du goût dont nous avons été témoins [depuis 1890] ».
When Odilon Redon embraced color around 1893, the macabre and nightmarish visions that had haunted his earlier graphic work—what he called his Noirs—gave way to a more luminous revelation of the world.
Profil dans une ogive, also known as Vierge aux fleurs, stands at the threshold between the mystical and the earthly, a testament to the artist’s spiritual metamorphosis.
In this work, the female figure, framed within a Gothic arch, appears to emerge from another realm. Her face, turned toward the unseen, absorbed in silent meditation, evokes both the Christian Virgin and the Buddha—an icon of spiritual syncretism, where the soul seeks unity beyond form.
The radiant bouquet blooming before her breathes with the same fervor. It is no mere decorative element, but a chromatic hymn, a living offering to the light. Here, painting becomes breath itself: petals dissolve into halos, colors melt into luminous vapors. The pictorial matter, supple and dense, reaches that fullness Redon deemed essential “to reveal the presence of man: the atmosphere of thoughts that surround him.”
Through this work, Redon achieves a synthesis of reality and dream. The precise contours of the flowers and the arch dissolve into an indeterminate space, pulsing with golden and mauve vibrations. Nature, once visible, becomes a vessel for inner life—a spiritual emotion, a state of soul. Thus unfolds the artist’s Symbolist conversion: “From nature, pure means of expression, is born the dream, abstraction,” he wrote in 1887.
The ogival frame acts as a window onto the invisible, a threshold between the material and the spiritual. The figure, in her silence, seems to gather the very prayer of light, while the transfigured bouquet becomes an altar of blossoming—a metaphor for compassion and renewal.
This mysticism would inspire many emblematic artists of the time, notably the Nabis, who saw in Redon “one of their guides in affirming an aesthetic that turned away from naturalism and embraced emotive transposition” (as cited in op. cit.). Maurice Denis would write in 1912: “He is at the origin of all the aesthetic innovations or revivals, of all the revolutions in taste we have witnessed [since 1890].”
À la charnière du mystique et du terrestre, Profil dans une ogive, aussi titré Vierge aux fleurs, est manifeste de cette transformation spirituelle chez l’artiste.
Dans la présente œuvre, la figure féminine, inscrite dans une ogive gothique, semble émaner d’un autre monde : visage tourné vers l’invisible, absorbé dans une méditation silencieuse, elle est à la fois Vierge chrétienne et Bouddha, icône d’un syncrétisme spirituel où l’âme cherche l’unité derrière les formes.
Le bouquet aux couleurs éclatantes qui s’épanouit devant elle respire de la même ferveur. Il ne s’agit pas d’un simple ornement, mais d’un chant chromatique, d’une offrande vivante à la lumière. Ici, la peinture elle-même devient souffle : les pétales se dissolvent en halos, les couleurs se fondent en vapeurs lumineuses. La matière picturale, d’une richesse souple et dense, atteint cette plénitude que l’artiste jugeait nécessaire « pour révéler la présence de l’homme : l’ambiance des pensées qui l’environnent ».
À travers cette œuvre, Redon réalise une synthèse du réel et du rêve. Les contours précis des fleurs et de l’ogive se dissipent dans un espace indéterminé, traversé de vibrations dorées et mauves. La nature visible n’est plus que le moyen d’exprimer une intériorité — une émotion spirituelle, un état d’âme. Ainsi s’accomplit la conversion symboliste de l’artiste : « De la nature, pur moyen d’expression, naît le rêve, l’abstraction », écrivait-il en 1887.
L’ogive qui encadre la scène agit comme une fenêtre vers l’invisible, un seuil entre le monde matériel et le monde spirituel. La figure semble recueillir dans son silence la prière même de la lumière, et le bouquet, transfiguré, devient un autel d’éclosions, une métaphore de la compassion et du renouveau.
Ce mysticisme sera la source d’inspiration de tant d’artistes emblématiques de cette époque, à l’instar du groupe des Nabis, qui voit en Redon « l’un de ses guides dans l’affirmation d’une esthétique qui tournait le dos au naturalisme, et lui substituait un art fondé sur la transposition émotive » (cité in op. cit.). Maurice Denis écrira en 1912 : « Il est à l’origine de toutes les innovations ou renaissances esthétiques, de toutes les révolutions du goût dont nous avons été témoins [depuis 1890] ».
When Odilon Redon embraced color around 1893, the macabre and nightmarish visions that had haunted his earlier graphic work—what he called his Noirs—gave way to a more luminous revelation of the world.
Profil dans une ogive, also known as Vierge aux fleurs, stands at the threshold between the mystical and the earthly, a testament to the artist’s spiritual metamorphosis.
In this work, the female figure, framed within a Gothic arch, appears to emerge from another realm. Her face, turned toward the unseen, absorbed in silent meditation, evokes both the Christian Virgin and the Buddha—an icon of spiritual syncretism, where the soul seeks unity beyond form.
The radiant bouquet blooming before her breathes with the same fervor. It is no mere decorative element, but a chromatic hymn, a living offering to the light. Here, painting becomes breath itself: petals dissolve into halos, colors melt into luminous vapors. The pictorial matter, supple and dense, reaches that fullness Redon deemed essential “to reveal the presence of man: the atmosphere of thoughts that surround him.”
Through this work, Redon achieves a synthesis of reality and dream. The precise contours of the flowers and the arch dissolve into an indeterminate space, pulsing with golden and mauve vibrations. Nature, once visible, becomes a vessel for inner life—a spiritual emotion, a state of soul. Thus unfolds the artist’s Symbolist conversion: “From nature, pure means of expression, is born the dream, abstraction,” he wrote in 1887.
The ogival frame acts as a window onto the invisible, a threshold between the material and the spiritual. The figure, in her silence, seems to gather the very prayer of light, while the transfigured bouquet becomes an altar of blossoming—a metaphor for compassion and renewal.
This mysticism would inspire many emblematic artists of the time, notably the Nabis, who saw in Redon “one of their guides in affirming an aesthetic that turned away from naturalism and embraced emotive transposition” (as cited in op. cit.). Maurice Denis would write in 1912: “He is at the origin of all the aesthetic innovations or revivals, of all the revolutions in taste we have witnessed [since 1890].”
Sale Room Notice
Veuillez noter que le provenance de l'oeuvre est la suivante :
Vente, Me. Bellier, Paris, 23 avril 1925, lot 82 (illustré).
Jos Hessel, Paris (acquis au cours de cette vente).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (vers 1925).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Please note that the provenance of this work is the following :
Sale, Me. Bellier, Paris, 23 April 1925, lot 82 (illustrated).
Jos Hessel, Paris (acquired at the above sale).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (circa 1925).
Then by descent to the current owner.
Vente, Me. Bellier, Paris, 23 avril 1925, lot 82 (illustré).
Jos Hessel, Paris (acquis au cours de cette vente).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (vers 1925).
Puis par descendance au propriétaire actuel.
Please note that the provenance of this work is the following :
Sale, Me. Bellier, Paris, 23 April 1925, lot 82 (illustrated).
Jos Hessel, Paris (acquired at the above sale).
Madame Henri Goldet (née Henriette Deutsch de la Meurthe), Paris (circa 1925).
Then by descent to the current owner.
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