Lot Essay
La carrière de Paul Victor Grandhomme (1851-1944) illustre la manière dont la redécouverte des émaux peints au XIXe siècle suscita de nouvelles vocations. Joaillier de formation, il se penche par hasard à Épernay, durant la Commune, sur l’ouvrage L’Émail des peintres de Claudius Popelin. Séduit par cette recherche alliant technique et poésie, il s’initie à l’émail auprès d’Eugène Gaigneré, installe un four dans son appartement parisien et, dès 1874, présente un portrait émaillé de Vittoria Colonna au Salon des artistes français. Très vite, il devient l’un des fournisseurs privilégiés des grands bijoutiers parisiens – Boucheron, Fouquet, Vever, Fontenay, Falize – pour lesquels il exécute de fines plaquettes néo-Renaissance dans l’esprit des émaux limousins. Récompensé par l’Union centrale des arts décoratifs en 1880, il gagne une notoriété croissante.
En 1888, une commande de l’architecte Édouard Corroyer marque un tournant : avec Alfred Garnier (1848-1908), ancien élève des Beaux-Arts rencontré dès 1877, il conçoit une grande plaque émaillée, La Musique. Leur collaboration, qui dure huit années, repose sur une recherche technique novatrice. En jouant du cuivre comme d’un paillon, recouvert d’un fondant préservant sa brillance, ils parviennent à modeler les figures sur des fonds translucides d’une richesse inédite.
Grandhomme et Garnier exploitent les possibilités expressives de l’émail, adaptant leur palette à des sources variées : Bastien-Lepage, Puvis de Chavannes, Moreau, mais aussi Ingres et le Titien. Leur production s’inscrit dans une vogue nouvelle : celle des plaques émaillées reproduisant des tableaux modernes ou contemporains, très recherchées pour la permanence et la subtilité chromatique que l’émail confère aux modèles peints. Après leur séparation en 1896, Grandhomme poursuit seul son activité et s’oriente vers l’Art nouveau, tout en demeurant une figure centrale de l’émail peint parisien.
La Société des Amis du Bibelot a commandé vers 1908 plusieurs miroirs ornés d’un émail représentant des allégories de la Vérité. Des exemplaires comparables ont été régulièrement signalés sur le marché de l’art : un miroir identique, présentant une variante dans la pose de la Vérité, a été vendu chez De Baecque le 13 octobre 2021 (lot 445), chez Thierry de Maigret un miroir à main, figurant également l’allégorie de la Vérité avec une légère variation dans la pose a été vendu le 7 décembre 2012 (lot 203) de même qu'un autre miroir vendu le 11 juin 2021 (lot 3).
Veuillez noter que ce lot sera intégré au catalogue raisonné de l’artiste actuellement en cours de rédaction par monsieur Michel Kornmann.
En 1888, une commande de l’architecte Édouard Corroyer marque un tournant : avec Alfred Garnier (1848-1908), ancien élève des Beaux-Arts rencontré dès 1877, il conçoit une grande plaque émaillée, La Musique. Leur collaboration, qui dure huit années, repose sur une recherche technique novatrice. En jouant du cuivre comme d’un paillon, recouvert d’un fondant préservant sa brillance, ils parviennent à modeler les figures sur des fonds translucides d’une richesse inédite.
Grandhomme et Garnier exploitent les possibilités expressives de l’émail, adaptant leur palette à des sources variées : Bastien-Lepage, Puvis de Chavannes, Moreau, mais aussi Ingres et le Titien. Leur production s’inscrit dans une vogue nouvelle : celle des plaques émaillées reproduisant des tableaux modernes ou contemporains, très recherchées pour la permanence et la subtilité chromatique que l’émail confère aux modèles peints. Après leur séparation en 1896, Grandhomme poursuit seul son activité et s’oriente vers l’Art nouveau, tout en demeurant une figure centrale de l’émail peint parisien.
La Société des Amis du Bibelot a commandé vers 1908 plusieurs miroirs ornés d’un émail représentant des allégories de la Vérité. Des exemplaires comparables ont été régulièrement signalés sur le marché de l’art : un miroir identique, présentant une variante dans la pose de la Vérité, a été vendu chez De Baecque le 13 octobre 2021 (lot 445), chez Thierry de Maigret un miroir à main, figurant également l’allégorie de la Vérité avec une légère variation dans la pose a été vendu le 7 décembre 2012 (lot 203) de même qu'un autre miroir vendu le 11 juin 2021 (lot 3).
Veuillez noter que ce lot sera intégré au catalogue raisonné de l’artiste actuellement en cours de rédaction par monsieur Michel Kornmann.
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