Lot Essay
Ce modèle est référencé sous le numéro 3012 (Ancien référencier) et 3314 (Nouveau référencier) dans les archives Ruhlmann conservées au Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt.
This model is referenced under number 3012 (Ancien référencier) and 3314 (Nouveau référencier) in the Ruhlmann archives, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt.
Issu d’une famille d’artisans d’origine alsacienne, Émile-Jacques Ruhlmann grandit entouré de pinceaux et de papiers-peints dans l’odeur des vernis et des peintures de l’entreprise familiale 6 rue du Marché-Saint-Honoré. Suite au décès de son père il prend la direction de la société en 1907, année de son mariage avec Marguerite, lui permettant alors de commencer à réaliser ses rêveries esthétiques.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Ruhlmann fonde avec Pierre Laurent les établissements Ruhlmann et Laurent, la société familiale devient un véritable atelier d’arts décoratifs complet où se rencontrent les meilleurs ébénistes, menuisiers, tapissiers, laqueurs et ferronniers de Paris. Berceau de l’élégance et du génie créatif de celui qui deviendra la figure emblématique de l’Art Déco.
Dans les années vingt tout Paris bruisse des modernités Art Deco. Chez Ruhlmann la modernité ne renie pas la tradition mais la sublime pour une clientèle élitiste : « Il est l’interprète des rêves et des nostalgies de la bourgeoisie qu’il traduit avec sa propre vision du modernisme » (C. Bizot, Mobilier 1900-1925, Massin, Paris, 1977). Ses créations s’imposent bien au-delà de ses meubles d’exception. Dans ses décors d’intérieurs il imagine des univers complets, où chaque élément - du mobilier aux luminaires, des tapis aux tentures - s’accorde avec précision. Véritable ensemblier, ses harmonies sont dessinées puis réalisées en trois dimensions. C’est avec le Pavillon du collectionneur lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 que Ruhlmann triomphe et en incarne à jamais la mémoire.
Presque un siècle après leur création dans les ateliers, Christie’s est honoré de disperser aujourd’hui cet ensemble de pièces d'Émile-Jacques Ruhlmann à la provenance exceptionnelle. Conservé dans la famille Ruhlmann depuis toujours, ce rare témoignage donne à voir toute la diversité, la richesse et le contraste de l’Œuvre du plus ‘grand ébéniste moderne’ (Charles-Henri Besnard). À côté d’un imposant argentier Geoffroy sublimé de bronze ciselé et d’une table de salle à manger aux volumes construits, certainement influencés par le cubisme, la commode Colette se distingue par ses lignes légères et son galbe réhaussé d’ivoire. Les lignes étirées donnent l’impression que « les meubles sont posés sur des pointes de compas et non sur des pieds » (E. Tisserand, Art Vivant, juin 1928). La suite de chaises Drouant, modèle conçu en 1924 pour le restaurant éponyme, incarne sous son apparente simplicité toute l’attention rigoureuse que Ruhlmann porte aux proportions par un subtil jeu de courbes et de contre-courbes.
Les meubles présentés ici, élancés ou ventrus, amusants ou sévères, racontent des histoires de famille : patinés par le temps ils disent la rigueur du trait et la tendresse de la main de ce maître exigeant, virtuose qui a marqué l’Histoire des Arts décoratifs du XXe siècle.
Born into an Alsatian family of craftsmen, Jacques-Émile Ruhlmann grew up surrounded by brushes, wallpaper, as well as the scent of varnish and paint, inside the family workshop at 6 Rue du Marché-Saint-Honoré in Paris.
When his father passed away, Ruhlmann took over the business in 1907—the same year he married Marguerite—marking the beginning of a lifelong pursuit of beauty and precision.
In the aftermath of World War I, Ruhlmann went into partnership with Pierre Laurent to create the Ruhlmann et Laurent establishments. The family business evolved into a complete decorative arts workshop, where the finest cabinetmakers, upholsterers, lacquer and metal workers in Paris collaborated. The atelier became a cradle of elegance and creative genius for the man who would soon be considered as an iconic figure of Art Deco.
In 1920s Paris, modernity was in full bloom. However, for Ruhlmann, it did not mean denying tradition but elevating it—refining it for an elite clientele.
“He is the interpreter of the bourgeoisie’s dreams and nostalgia, which he translates through his own vision of Modernism.” (C. Bizot, Mobilier 1900–1925, Massin, Paris, 1977).
Ruhlmann’s vision extended far beyond his outstanding furniture. He conceived entire interiors where each element—furniture, lighting, carpets, and draperies—was precisely coordinated. With the vision of a true interior decorator, his harmonious designs were first sketched on paper, then brought to life in three dimensions.
His triumph came with the Collector’s Pavilion at the 1925 International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts, a defining moment that forever linked his name to the golden age of Art Deco.
Nearly a century later after their conception in the original workshop, today Christie’s is honoured to showcase this exceptional collection of pieces by Jacques-Émile Ruhlmann. Preserved within the family since its creation, this rare ensemble sets forth the diversity, richness, and subtle contrasts of the oeuvre by the “greatest modern cabinetmaker.” (Charles-Henri Besnard)
Among the highlights: an imposing Geoffroy sideboard enhanced with finely chiseled bronze elements and a dining table of striking architectural form—its volumes perhaps influenced by Cubism—are presented alongside a delicate Colette chest of drawers, distinguished by its graceful contours and ivory accents.
The elongated lines give the impression that “the furniture rests on compass points rather than on legs.” (E. Tisserand, Art Vivant, June 1928).
Beneath its apparent simplicity, the Drouant suite of chairs, designed in 1924 for the celebrated eponymous restaurant, reveal the precision and balance that epitomise Ruhlmann’s unique craftsmanship, expressed through a subtle display of curves and counter-curves.
Whether slender or voluminous, playful or severe, each piece recalls a family story. Weathered by time, these works convey the rigor of their lines and the delicate hand of this exacting master—a virtuoso who left his strong imprint on the History of 20-century Decorative Arts.
This model is referenced under number 3012 (Ancien référencier) and 3314 (Nouveau référencier) in the Ruhlmann archives, Musée des Années 30, Boulogne-Billancourt.
Issu d’une famille d’artisans d’origine alsacienne, Émile-Jacques Ruhlmann grandit entouré de pinceaux et de papiers-peints dans l’odeur des vernis et des peintures de l’entreprise familiale 6 rue du Marché-Saint-Honoré. Suite au décès de son père il prend la direction de la société en 1907, année de son mariage avec Marguerite, lui permettant alors de commencer à réaliser ses rêveries esthétiques.
Au lendemain de la première guerre mondiale, Ruhlmann fonde avec Pierre Laurent les établissements Ruhlmann et Laurent, la société familiale devient un véritable atelier d’arts décoratifs complet où se rencontrent les meilleurs ébénistes, menuisiers, tapissiers, laqueurs et ferronniers de Paris. Berceau de l’élégance et du génie créatif de celui qui deviendra la figure emblématique de l’Art Déco.
Dans les années vingt tout Paris bruisse des modernités Art Deco. Chez Ruhlmann la modernité ne renie pas la tradition mais la sublime pour une clientèle élitiste : « Il est l’interprète des rêves et des nostalgies de la bourgeoisie qu’il traduit avec sa propre vision du modernisme » (C. Bizot, Mobilier 1900-1925, Massin, Paris, 1977). Ses créations s’imposent bien au-delà de ses meubles d’exception. Dans ses décors d’intérieurs il imagine des univers complets, où chaque élément - du mobilier aux luminaires, des tapis aux tentures - s’accorde avec précision. Véritable ensemblier, ses harmonies sont dessinées puis réalisées en trois dimensions. C’est avec le Pavillon du collectionneur lors de l’Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925 que Ruhlmann triomphe et en incarne à jamais la mémoire.
Presque un siècle après leur création dans les ateliers, Christie’s est honoré de disperser aujourd’hui cet ensemble de pièces d'Émile-Jacques Ruhlmann à la provenance exceptionnelle. Conservé dans la famille Ruhlmann depuis toujours, ce rare témoignage donne à voir toute la diversité, la richesse et le contraste de l’Œuvre du plus ‘grand ébéniste moderne’ (Charles-Henri Besnard). À côté d’un imposant argentier Geoffroy sublimé de bronze ciselé et d’une table de salle à manger aux volumes construits, certainement influencés par le cubisme, la commode Colette se distingue par ses lignes légères et son galbe réhaussé d’ivoire. Les lignes étirées donnent l’impression que « les meubles sont posés sur des pointes de compas et non sur des pieds » (E. Tisserand, Art Vivant, juin 1928). La suite de chaises Drouant, modèle conçu en 1924 pour le restaurant éponyme, incarne sous son apparente simplicité toute l’attention rigoureuse que Ruhlmann porte aux proportions par un subtil jeu de courbes et de contre-courbes.
Les meubles présentés ici, élancés ou ventrus, amusants ou sévères, racontent des histoires de famille : patinés par le temps ils disent la rigueur du trait et la tendresse de la main de ce maître exigeant, virtuose qui a marqué l’Histoire des Arts décoratifs du XXe siècle.
Born into an Alsatian family of craftsmen, Jacques-Émile Ruhlmann grew up surrounded by brushes, wallpaper, as well as the scent of varnish and paint, inside the family workshop at 6 Rue du Marché-Saint-Honoré in Paris.
When his father passed away, Ruhlmann took over the business in 1907—the same year he married Marguerite—marking the beginning of a lifelong pursuit of beauty and precision.
In the aftermath of World War I, Ruhlmann went into partnership with Pierre Laurent to create the Ruhlmann et Laurent establishments. The family business evolved into a complete decorative arts workshop, where the finest cabinetmakers, upholsterers, lacquer and metal workers in Paris collaborated. The atelier became a cradle of elegance and creative genius for the man who would soon be considered as an iconic figure of Art Deco.
In 1920s Paris, modernity was in full bloom. However, for Ruhlmann, it did not mean denying tradition but elevating it—refining it for an elite clientele.
“He is the interpreter of the bourgeoisie’s dreams and nostalgia, which he translates through his own vision of Modernism.” (C. Bizot, Mobilier 1900–1925, Massin, Paris, 1977).
Ruhlmann’s vision extended far beyond his outstanding furniture. He conceived entire interiors where each element—furniture, lighting, carpets, and draperies—was precisely coordinated. With the vision of a true interior decorator, his harmonious designs were first sketched on paper, then brought to life in three dimensions.
His triumph came with the Collector’s Pavilion at the 1925 International Exhibition of Modern Decorative and Industrial Arts, a defining moment that forever linked his name to the golden age of Art Deco.
Nearly a century later after their conception in the original workshop, today Christie’s is honoured to showcase this exceptional collection of pieces by Jacques-Émile Ruhlmann. Preserved within the family since its creation, this rare ensemble sets forth the diversity, richness, and subtle contrasts of the oeuvre by the “greatest modern cabinetmaker.” (Charles-Henri Besnard)
Among the highlights: an imposing Geoffroy sideboard enhanced with finely chiseled bronze elements and a dining table of striking architectural form—its volumes perhaps influenced by Cubism—are presented alongside a delicate Colette chest of drawers, distinguished by its graceful contours and ivory accents.
The elongated lines give the impression that “the furniture rests on compass points rather than on legs.” (E. Tisserand, Art Vivant, June 1928).
Beneath its apparent simplicity, the Drouant suite of chairs, designed in 1924 for the celebrated eponymous restaurant, reveal the precision and balance that epitomise Ruhlmann’s unique craftsmanship, expressed through a subtle display of curves and counter-curves.
Whether slender or voluminous, playful or severe, each piece recalls a family story. Weathered by time, these works convey the rigor of their lines and the delicate hand of this exacting master—a virtuoso who left his strong imprint on the History of 20-century Decorative Arts.
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