Lot Essay
C’est au fond d’une cour pavée de pierres au cœur du marais que Line Vautrin crée et conçoit tout un univers empreint de poésie. Ici l’industrie n’a pas sa place et l’artisanat règne en maître à l’instar des grandes maisons de mode et de couture. Le riche ensemble de miroirs 'Gribiche', 'Bayadère', 'Tudor', 'Romain' ou encore 'Gabrielle' présenté ici donne à voir le travail de cette artiste protéiforme qui sublime la résine d’incrustations de verre et de miroirs « sorcières ».
Line Vautrin ne connait pas de limite de technique ou de matériau : elle invente l’une et l’autre. Dans les années 50 Line Vautrin commence à mettre au point une mystérieuse technique qu’elle perfectionnera pendant une dizaine d’année. Ce procédé breveté fera son identité : le Talosel. Résine réalisée à partir d’acétate de cellulose et constituée en fines couches, Line Vautrin façonne, taille et chauffe cette matière au moyen de chalumeau ou d’outils rougis à feu jusqu’à lui donner une patine et une couleur unique. Cette résine sublimée aux allures de matière organique est ensuite incrustée de petits éclats de verre dont les reflets dispersent mille et une nuances.
Le miroir, au cœur de ces œuvres singulières, renvoie à un objet majestueux et magique perçu à la fois comme une pièce de collection, une œuvre d’art et un élément décoratif où s’embrassent réel et illusion. L’utilisation de miroirs « sorcières » bombés aux tons finement irisés « remettent en mémoire ces fenêtres dont les carreaux anciens ont pris la couleur de la lavande et dont les paysans disent qu’ils ont été teintés par la lune ». (P. Jahan, ‘Chez Line Vautrin, artisane de Paris’, Plaisir de France, octobre 1956, p. 52).
Line Vautrin révèle ses œuvres par l’action du feu jusqu’à leur donner des formes de soleil, ses thématiques souvent axées sur le jeu des astres et des constellations permettent la rencontre de la matière et de la poésie.
It was in a stone-paved courtyard in the Marais that Line Vautrin created and designed a whole world imbued with poetry. Industry had no place here and craftsmanship reigned supreme, just like in the great fashion houses. The important collection of mirrors presented here, including “Gribiche”, “Bayadère”, “Tudor”, “Romain” and “Gabrielle”, showcases the work of this multifaceted artist, who enhances resin with glass inlays and convex mirrors. Line Vautrin knew no limits of technique or material: she invented both. From 1955, she began to develop a mysterious technique that she perfected over the next ten years. This patented process, Talosel, would make a name for her. The material was resin made from cellulose acetate, formed in thin layers, and Line Vautrin shaped, cut and heated it with a blowtorch or red-hot tools to give it a patina and a unique colour. This sublimated resin, which looks like organic matter, was then inlaid with small shards of glass whose reflections disperse a thousand and one shades. The mirror at the heart of these unique works evokes a majestic, magical object that can be seen as a collector’s item, a work of art and a decorative element where reality and illusion come together. The use of convex mirrors in finely iridescent tones “reminds us of those old windows whose panes have taken on the colour of lavender and which the peasants say have been tinted by the moon”. (P. Jahan, ‘Chez Line Vautrin, artisane de Paris’, Plaisir de France, October 1956, p. 52). Line Vautrin used the power of fire to reveal her works and give them the shape of the sun. Her themes, often based on the play of stars and constellations, enabled matter and poetry to come together.
Line Vautrin ne connait pas de limite de technique ou de matériau : elle invente l’une et l’autre. Dans les années 50 Line Vautrin commence à mettre au point une mystérieuse technique qu’elle perfectionnera pendant une dizaine d’année. Ce procédé breveté fera son identité : le Talosel. Résine réalisée à partir d’acétate de cellulose et constituée en fines couches, Line Vautrin façonne, taille et chauffe cette matière au moyen de chalumeau ou d’outils rougis à feu jusqu’à lui donner une patine et une couleur unique. Cette résine sublimée aux allures de matière organique est ensuite incrustée de petits éclats de verre dont les reflets dispersent mille et une nuances.
Le miroir, au cœur de ces œuvres singulières, renvoie à un objet majestueux et magique perçu à la fois comme une pièce de collection, une œuvre d’art et un élément décoratif où s’embrassent réel et illusion. L’utilisation de miroirs « sorcières » bombés aux tons finement irisés « remettent en mémoire ces fenêtres dont les carreaux anciens ont pris la couleur de la lavande et dont les paysans disent qu’ils ont été teintés par la lune ». (P. Jahan, ‘Chez Line Vautrin, artisane de Paris’, Plaisir de France, octobre 1956, p. 52).
Line Vautrin révèle ses œuvres par l’action du feu jusqu’à leur donner des formes de soleil, ses thématiques souvent axées sur le jeu des astres et des constellations permettent la rencontre de la matière et de la poésie.
It was in a stone-paved courtyard in the Marais that Line Vautrin created and designed a whole world imbued with poetry. Industry had no place here and craftsmanship reigned supreme, just like in the great fashion houses. The important collection of mirrors presented here, including “Gribiche”, “Bayadère”, “Tudor”, “Romain” and “Gabrielle”, showcases the work of this multifaceted artist, who enhances resin with glass inlays and convex mirrors. Line Vautrin knew no limits of technique or material: she invented both. From 1955, she began to develop a mysterious technique that she perfected over the next ten years. This patented process, Talosel, would make a name for her. The material was resin made from cellulose acetate, formed in thin layers, and Line Vautrin shaped, cut and heated it with a blowtorch or red-hot tools to give it a patina and a unique colour. This sublimated resin, which looks like organic matter, was then inlaid with small shards of glass whose reflections disperse a thousand and one shades. The mirror at the heart of these unique works evokes a majestic, magical object that can be seen as a collector’s item, a work of art and a decorative element where reality and illusion come together. The use of convex mirrors in finely iridescent tones “reminds us of those old windows whose panes have taken on the colour of lavender and which the peasants say have been tinted by the moon”. (P. Jahan, ‘Chez Line Vautrin, artisane de Paris’, Plaisir de France, October 1956, p. 52). Line Vautrin used the power of fire to reveal her works and give them the shape of the sun. Her themes, often based on the play of stars and constellations, enabled matter and poetry to come together.
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