Épi de faîtage
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Épi de faîtage

Province Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée

细节
Épi de faîtage
Province Sepik oriental, Papouasie-Nouvelle-Guinée
Hauteur : 190 cm. (74 ¾ in.)
来源
Collection Günter Markert (1914-1993), Munich
Collection Rautenstrauch-Joest-Museum, Cologne, acquis par échange auprès de ce dernier le 9 octobre 1961 (inv. n° 47924)
Robert Stolper (1920-2013), Amsterdam, acquis par échange auprès de ce dernier en juin 1967
Collection privée, États-Unis
Pace Primitive, New York (inv. n° 52-10891)
Collection privée, Munich, acquis auprès de cette dernière en 1990
出版
Kaufmann, C., « The mother and her ancestral face. A commentary on Iatmul iconography », in Journal de la Société des Océanistes, Paris, 2010, n° 130-131, p. 177, n° 2a-b
Coiffier, C., « Sculptures faîtières du Sepik - Gable Sculptures of the Sepik », in Tribal Art Magazine, Arquennes, printemps 2019, n° 91, p. 99, n° 24
更多详情
Gable Figure, East Sepik Province, Papua New Guinea

荣誉呈献

Alexis Maggiar
Alexis Maggiar International Head, African & Oceanic Art, Vice Chairman of Christie's France

拍品专文

Le présent lot est une sculpture remarquable qui ornait autrefois le faîte d’un ngeko, la maison cérémonielle des hommes iatmul, véritable cœur spirituel et social de la vie villageoise. Lieu de vénération des ancêtres, d’initiations et de rassemblements communautaires, le ngeko incarne l’ordre cosmologique et rituel de la société iatmul. Des éléments sculptés tels que ce pinacle étaient traditionnellement placés au sommet des hautes structures marquant les deux extrémités opposées du ngeko, remplissant à la fois des fonctions décoratives et symboliques.

Cette sculpture sommitale fut photographiée par René Gardi en 1956, probablement dans le village de Kanganamun, aux côtés de sa pièce complémentaire décorant l’extrémité opposée de la maison. Les deux représentations figurent les ngauwi, la plus illustre paire de frères de la mythologie iatmul, associés à leur mère, considérée comme l’ancêtre primordiale, sœur de l’ancêtre originel.

Dans le riche univers mythologique du peuple iatmul, les frères aigles ngauwi occupent une place prééminente en tant qu’esprits ancestraux. Ces puissants êtres sont conçus comme un duo - souvent l’aîné et le cadet - dont les noms et attributs varient selon les clans, reflétant la nature localisée de la tradition mythique iatmul. Les aigles ngauwi ne sont pas de simples symboles : ils sont des ancêtres totémiques, intimement liés à l’identité et à la pratique rituelle des clans. Leur présence dans les traditions orales et les cérémonies renforce la filiation spirituelle de chaque groupe, les aigles étant fréquemment invoqués lors de rituels établissant le lien entre les vivants et le passé mythique.
À l’instar d’autres paires fraternelles de la cosmologie iatmul, telles que Kwarep et Miamba, ou Wandsimot et Wandsimot-Wakin, les aigles ngauwi incarnent une dualité de fonctions : l’une protectrice et stabilisatrice, l’autre dynamique et transformatrice. Ces esprits aigles s’inscrivent également dans le système totémique des noms, où de longues chaînes d’appellations ancestrales (tsagi) sont chantées par les spécialistes rituels afin d’évoquer les migrations et les actes créateurs des ancêtres mythiques. Dans ce système, les frères ngauwi ne sont pas seulement remémorés, mais réactivés par la parole rituelle, réaffirmant la place du clan dans l’ordre cosmologique.

Par sa capacité à relier les domaines du mythe, du rituel et de la structure sociale - illustrant à la fois les figures ancestrales et les métaphores de la vision, du pouvoir et de la continuité - cette œuvre, par sa forme préservée et sa force symbolique, constitue un lien rare et tangible non seulement avec le savoir-faire accompli des artistes iatmul, mais aussi avec la richesse mythique qui imprègne leur vision du monde.

Les œuvres de ce type sont extrêmement rares dans les collections privées, et seules quelques institutions publiques en possèdent des exemples comparables. Le plus proche du présent lot est la paire conservée au Musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. n° 72.1963.5.13).

Notre oeuvre se distingue par ses remarquables qualités sculpturales. La représentation finement exécutée de la figure humaine se voit sublimée par la présence, d’une grande précision, de l’aigle majestueusement façonné. Le socle, prenant la forme d’un animal ou d’un esprit mythique, est orné de motifs et de décors d’une exquise complexité, qui ajoutent à la richesse et à la puissance visuelle de l’ensemble.

The present lot is an exceptional sculpture that once enlivened the rooftop of a ngeko, a Iatmul ceremonial men’s house that hosts the spiritual and social nucleus of Iatmul village life. As the site of ancestral veneration, initiation rites, and communal gatherings, the ngeko embodies the cosmological and ritual order of Iatmul society. Elements such as this carved finial were traditionally placed at the top of the towering structures that marked the opposite ends of the ngeko, serving both decorative and symbolic functions.

This carved finial was photographed by René Gardi in 1956, probably in Kanganamun village, alongside its counterpart sculpture decorating the opposite end of the house. Both carvings represent ngauwi, the most prominent pair of brothers in Iatmul mythology, in association with their mother, considered as the primeval ancestress, sister to the primeval ancestor.

In the rich mythological universe of the Iatmul people, the ngauwi eagle brothers as such occupy a prominent place as ancestral spirits. These powerful beings are conceptualized as a pair, often elder and younger, whose names and attributes vary across clans, reflecting the localized nature of Iatmul myth-making. The ngauwi eagles are more than symbolic creatures; they are totemic ancestors, deeply tied to clan identity and ritual practice. Their presence in oral traditions and ceremonial contexts reinforces the spiritual lineage of each clan, with the eagles often invoked during rituals that connect the living to the mythic past. As with other brother pairs in Iatmul cosmology, such as Kwarep and Miamba, or Wandsimot and Wandsimot-Wakin, the ngauwi eagles embody a duality of roles: one protective and stabilizing, the other dynamic and transformative. These eagle spirits are also part of the totemic naming system, where long chains of ancestral names (tsagi) are chanted by ritual specialists to evoke the migrations and creative acts of mythic forebears. In this system, the ngauwi brothers are not only remembered but activated through ritual speech, reaffirming the clan’s place in the cosmological order.

With its ability to bridge the realms of myth, ritual, and social structure by illustrating both ancestral figures and metaphors for vision, power, and continuity, our lot, with its preserved form and symbolic resonance, offers a rare and tangible link not only to the accomplished craftsmanship of Iatmul artists, but also to the mythical richness that permeates their cultural worldview.

Works of this type are extremely rare in private collections and only few public collections own any comparable works. The closest example to our present lot is the pair from the collection of the Musée du quai Branly - Jacques Chirac (inv. no. 72.1963.5.13).

Our present lot is distinguished by its superior sculptural qualities. The finely rendered representation of the human figure is further enhanced by the carefully executed eagle figure. The base, shaped as a mythical animal or spirit, is decorated with intricate motifs and patterns that contribute to the overall complexity and visual impact of the work.

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