Lot Essay
Ce dessin inédit, est, selon Marcel Roethlisberger, 'une des plus saisissantes études spontanées de nature que nous devons à Claude' (communication écrite du 20 décembre 2011). Réalisée sur le vif et lors de l'une des nombreuses excursions de l'artiste dans la campagne romaine, elle montre, à mi-distance, une ancienne ferme avec une vieille tour se détachant sur une colline. Un violent coup de lumière éclaire l'une des façades, tandis que tout le reste du bâtiment est enveloppé d'une ombre épaisse. Les quelques longs coups de plume du premier plan, les trois troncs d'arbre en perspective et les montagnes de fond, qui peuvent faire penser à Monte Soratte ou Monte Cavo, tous deux situés dans les environs de Rome, évoquent avec une étonnante rapidité l'étendue du site. Vers le centre, deux figurines un peu perdues sont la seule trace humaine et donnent la mesure de l'immensité du paysage.
Au dos, Claude a retracé à la plume la ferme et son entourage immédiat, motif principal du dessin, en appliquant la feuille contre une plaque de verre et en s'aidant de la lumière qui la traversait pour décalquer le motif. Claude a utilisé ce procédé dans au moins quatre autres dessins (voir, par exemple M. Roethlisberger, Claude Lorrain The Drawings, Berkeley et Los Angeles, 1968, nos. 276, 283, 295 et 305). Trois de ceux-ci faisaient partie du Livre de la Campagna, un carnet, ou série de dessins, qui tient son nom du fait que l'artiste a vu la plupart des motifs traités dans la campagne autour de Rome. Bien que le présent dessin ne porte pas la numérotation caractéristique des feuilles du Livre de la Campagna, il s'en rapproche beaucoup par ses dimensions, son sujet, sa technique et son style. Tout comme les dessins du Livre, il peut être daté de la seconde moitié de la décennie 1630.
L'étude de la nature et la composition de l'atelier sont les deux pôles de l'art de Claude. Il ne reprend généralement pas textuellement ses études de nature dans ses tableaux. De fait, la ferme de ce dessin, qui ressemble au château de la Crescenza aux portes de Rome, ne réapparaît pas trait pour trait dans l'une de ses peintures. Elle est toutefois très proche de celle représentée à l'arrière-plan de l'un de ses chefs-d'oeuvre, La Fête villageoise, daté 1639 et aujourd'hui conservé au Louvre (M. Roethlisberger, Claude Lorrain The Paintings, New York, 1979, no. 36 ; cat. expo., Claude Gellée, dit le Lorrain. Le dessinateur face à la nature, Paris, musée du Louvre, 2011, no. 28). Le bâtiment est représenté sous un même angle et comprend aussi une tourette à toit en soupente et une vieille tour fortifiée. La même ferme se retrouve aussi sur un dessin du Liber veritatis au British Museum, qui date également de 1639 environ (Roethlisberger, 1968, op. cit., no. 328; cat. expo. Claude Lorrain The Enchanted landscape, Oxford, Ashmolean Museum, 2011-12, no. 52).
Nous remercions Monsieur Marcel Roethlisberger d'avoir confirmé l'attribution de ce dessin à partir d'une photographie et de son aide apportée à la rédaction de cette notice.
Au dos, Claude a retracé à la plume la ferme et son entourage immédiat, motif principal du dessin, en appliquant la feuille contre une plaque de verre et en s'aidant de la lumière qui la traversait pour décalquer le motif. Claude a utilisé ce procédé dans au moins quatre autres dessins (voir, par exemple M. Roethlisberger, Claude Lorrain The Drawings, Berkeley et Los Angeles, 1968, nos. 276, 283, 295 et 305). Trois de ceux-ci faisaient partie du Livre de la Campagna, un carnet, ou série de dessins, qui tient son nom du fait que l'artiste a vu la plupart des motifs traités dans la campagne autour de Rome. Bien que le présent dessin ne porte pas la numérotation caractéristique des feuilles du Livre de la Campagna, il s'en rapproche beaucoup par ses dimensions, son sujet, sa technique et son style. Tout comme les dessins du Livre, il peut être daté de la seconde moitié de la décennie 1630.
L'étude de la nature et la composition de l'atelier sont les deux pôles de l'art de Claude. Il ne reprend généralement pas textuellement ses études de nature dans ses tableaux. De fait, la ferme de ce dessin, qui ressemble au château de la Crescenza aux portes de Rome, ne réapparaît pas trait pour trait dans l'une de ses peintures. Elle est toutefois très proche de celle représentée à l'arrière-plan de l'un de ses chefs-d'oeuvre, La Fête villageoise, daté 1639 et aujourd'hui conservé au Louvre (M. Roethlisberger, Claude Lorrain The Paintings, New York, 1979, no. 36 ; cat. expo., Claude Gellée, dit le Lorrain. Le dessinateur face à la nature, Paris, musée du Louvre, 2011, no. 28). Le bâtiment est représenté sous un même angle et comprend aussi une tourette à toit en soupente et une vieille tour fortifiée. La même ferme se retrouve aussi sur un dessin du Liber veritatis au British Museum, qui date également de 1639 environ (Roethlisberger, 1968, op. cit., no. 328; cat. expo. Claude Lorrain The Enchanted landscape, Oxford, Ashmolean Museum, 2011-12, no. 52).
Nous remercions Monsieur Marcel Roethlisberger d'avoir confirmé l'attribution de ce dessin à partir d'une photographie et de son aide apportée à la rédaction de cette notice.