JEAN-BAPTISTE GREUZE (TOURNUS 1725-1805)
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a c… Read more Provenant de la collection Jean Bonna
JEAN-BAPTISTE GREUZE (TOURNUS 1725-1805)

La Petite boudeuse

Details
JEAN-BAPTISTE GREUZE (TOURNUS 1725-1805)
La Petite boudeuse
Sanguine
28,6 x 21 cm.
Provenance
Vente N.A. [Durand]; Paris, Hôtel Drouot, 17 avril 1825, probablement lot 132.
Galerie de Bayser Paris.
Literature
C. Mauclair, J. Martin, C. Masson, Jean-Baptiste Greuze, Paris, 1908, no. 632.
J.-L. Baroni, Old Master and 19th Century Drawings, Londres, 2003, no. 35.
The Age of Elegance, The Joan Taub Ades Collection, New York, The Morgan Library, 2011, no. 19.
M. Delon, Le XVIIIe siècle libertin, de Marivaux à Sade, Paris, 2012, p. 161.
N. Strasser, Dessins Français du XVIe au XVIIIe siècle. Collection Jean Bonna, Genève, 2016, no. 72.
Exhibited
Paris, Ecole nationale supérieure des Beaux-Arts, Genève, Musée d'art et d'histoire, Suite française. Dessins de la collection Jean Bonna, 2006-2007, no. 50.
New York, The Metropolitan Museum, Raphael to Renoir. Drawings from the Collection of Jean Bonna, 2009, no. 81.
Engraved
Louis-Marin Bonnet. (J. Hérold, Louis-Marin Bonnet (1736-1793), Catalogue de l'œuvre gravé, Paris, 1935.)
Special notice
ƒ: In addition to the regular Buyer’s premium, a commission of 5.5% inclusive of VAT of the hammer price will be charged to the buyer. It will be refunded to the Buyer upon proof of export of the lot outside the European Union within the legal time limit. (Please refer to section VAT refunds)
Further details
JEAN-BAPTISTE GREUZE, ‘LA PETITE BOUDEUSE’ (THE SULKING GIRL), RED CHALK

Lot Essay

Réalisée à la sanguine par Greuze, son médium de prédilection, cette feuille illustre avec brio le talent exceptionnel de dessinateur de l’artiste, à la fois dans la luminosité du dessin mais également dans sa qualité d’exécution. Opposant des traits doux sur le visage de la jeune fille avec des traits beaucoup plus rapides et audacieux pour dessiner la robe, l’artiste met pleinement en valeur l’expression de la jeune fille. Le caractère fini du dessin indique qu’il a été conçu comme une oeuvre à part entière. Ceci est attesté par une gravure de Louis-Martin Bonnet, publiée en 1766, qui reproduit fidèlement le dessin, ainsi que par une copie dessinée à la pierre noire attribuée à Pierre-Alexandre Wille (voir New York, 2009, op. cit., Figs. 98 et 99). Une version très proche, mais sans les repentirs visibles sous le menton, se trouve dans une collection privée américaine et pourrait être une réplique autographe. Le visage de cette jeune fille est particulièrement proche de celui de la célèbre peinture à l’huile de Greuze, La Lecture de la Bible, exposée au musée du Louvre en 1765 (Inv. RF 2016-3) (Fig. 1). Cependant ce dessin ne fut pas considéré comme une étude pour ce tableau mais plutôt comme une composition plus tardive sur le même thème (Strasser, op. cit., p. 72). Une date ultérieure semble être confirmée par la comparaison avec une feuille de 1765 ou quelques années auparavant (New York, 2009, op. cit., no. 82, ill.), ou légèrement antérieure.
Les gravures d’après les dessins de Greuze ont joué un rôle crucial dans la diffusion des images de l’artiste qui a lui-même participé à leur production dès le début de sa carrière. Outre ses reproductions personnelles, Greuze a également eu recours à des artistes pour reproduire ses propres dessins dont une sélection fut publiée dans la série des Têtes de différents caractères par Pierre-Charles Ingouff en 1766. Cette publication met en lumière non seulement l’intérêt de l’artiste pour les différents types d’expressions, mais également l’intérêt croissant pour la physionomie et l’expression des émotions. La même année après la publication de Greuze, Diderot étudie le sujet dans un chapitre de son Essai sur la Peinture. Deux ans plus tard, le Comte de Caylus inaugurait un prix pour les études d’expressions à l’Académie. La conférence de Charles Le Brun sur l’expression des émotions, qui eut lieu presque un siècle auparavant en 1668, eu une grande influence sur les artistes et les penseurs de l’époque qui s’intéressaient au sujet et qui fut largement diffusée au XVIIIe siècle grâce à sa publication. Greuze étudia de très près ces études de têtes, se focalisant autant sur l’esthétique visuel que sur les émotions. Il s’appuya sur le travail de Le Brun pour développer ce thème dont il en fera un genre à part entière.


Executed in Greuze’s favourite red chalk, this sheet brilliantly displays the artist’s exceptional skill as a draughtsman in both its clarity and quality. By contrasting his soft handling of the chalk in the girl’s face with quick and bold strokes to her dress, the artist fully emphasises the sitter’s tender expression. The work’s finished character indicates that it was conceived as a work of art in its own right. This is attested by an engraving by Louis- Martin Bonnet, published in 1766, which faithfully copies the drawing in the same direction as well as a drawn copy in black chalk attributed to Pierre-Alexandre Wille (Fig. 1; see New York, 2009, op. cit., figs. 98 and 99). The head, however, shown in this sheet is particularly close to that seen in Greuze’s celebrated oil painting The Reading from the Bible, exhibited at the Louvre in 1755 (Fig. 2). But, it is generally not considered to be a study for the picture, but a later elaboration on the theme (Strasser, op. cit., p. 72). A later date for the drawing seems to be confirmed by comparison with a sheet from 1765 (Dupuy-Vachey, op. cit., no. 82, ill.) or slightly before, showing stylistic similarities, suggesting a similar date for the present drawing.
Prints after Greuze’s drawings played a crucial role in the distribution of the artist’s imagery and he was involved in their production from early on in his career. Besides encouraging reproductive prints after his paintings, Greuze also employed artists to reproduce his drawings, a selection of which was published in a series titled Têtes de différents caractères by Pierre- Charles Ingouff in 1766. This publication highlights not only the artist’s interest in facial types and expressions, but also the wider growing interest into physiognomy and the expression of emotion. In the same year as Greuze’s publication, Diderot treated the subject in a chapter of his essay on painting and two years later the Comte de Caylus inaugurated a prize for Expressive Head Studies at the Académie. Of great influence on the artists and thinkers of the time interested in the subject, was Charles Le Brun’s lecture on the expression of emotions from almost a century before, in 1668, which became widely known in the 18th Century through its publication. With Greuze’s closely observed head studies, focusing as much on the physical appearance of the sitters as well as their emotions, the artist built on Le Brun’s work and further developed the subject into a genre in itself.


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