Lot Essay
Lors de son apprentissage dans l’atelier de Nicolas de Largillierre (1656-1746), Jean-Baptiste Oudry (1686-1755) côtoie les hautes personnalités de l’époque qui deviendront, quelques années plus tard, ses principaux commanditaires. Nous comptons parmi ceux-ci le roi Louis XV (1710-1774) qui commande au peintre une série de portraits de la meute royale en 1725, réputée pour le grand soin apporté à la vraisemblance des modèles animaliers – Petite fille, Polydore, Turlu ou encore Mignonne. Il est par la suite, en 1726, nommé Peintre ordinaire de la vénerie et il lui est ainsi permis de suivre les chasses royales.
La représentation du chien dans la peinture française à la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle peut en effet partiellement être expliquée par la passion des souverains français pour la chasse et, conjointement, pour leurs chien. Bien que le genre existe déjà aux Pays-Bas, popularisé notamment par Paul de Vos (1591-1678) et Paul Potter (1625-1654), le chien comme sujet à part entière est rarement traité en France avant le XVIIIe siècle, outre quelques exemples notoires tels que Deux chiens dans un paysage de Laurent de La Hyre (1606-1656), conservé au musée des beaux-arts d’Arras (inv. 964.2.1).
Oudry joue un rôle important dans le renouveau du genre, et nos tableaux illustrent parfaitement la façon dont les artistes français du XVIIIe réinventent et redéfinissent les genres picturaux.
Chien barbet attrapant un butor (lot précédent) reprend des motifs fréquents dans l’œuvre de l’artiste. Nous pouvons en particulier rapprocher notre tableau d’une composition actuellement conservée au musée national de Stockholm (inv. NM 861) qui traite du même sujet et qui est, comme le nôtre, signé et daté de 1725 (H. Opperman, Jean-Baptiste Oudry, thèse de doctorat, Chicago, université de Chicago, 1972, I, p. 433, n°P209). L’exclusion de toute présence humaine dans cette représentation des scènes de capture de l’animal sauvage rappelle la tradition flamande du genre telle qu’elle fut diffusée par Frans Snyders (1579-1657) et son atelier. Le jeu de lumière dramatique et le rendu minutieux du visage du chien focalisent l’attention du spectateur sur l’expression de l’épagneul, faisant de notre tableau à la fois une scène de chasse et un portrait canin.
Pointer anglais et trophée de chasse marie également le portrait canin au thème cynégétique, ici évoqué par la nature morte composée d’un lapin et d’un faisan mort accrochés à un fusil. Le motif du chien gardant les trophées de chasse nous permet de symboliquement considérer ce tableau comme le dénouement thématique du tableau précèdent. Notre tableau peut être rapproché d’une composition conservée au château de Beloeil, en Belgique, elle aussi signée et datée 1725 (H. Opperman, op. cit., p. 505, n°P393).
La représentation du chien dans la peinture française à la fin du XVIIe au début du XVIIIe siècle peut en effet partiellement être expliquée par la passion des souverains français pour la chasse et, conjointement, pour leurs chien. Bien que le genre existe déjà aux Pays-Bas, popularisé notamment par Paul de Vos (1591-1678) et Paul Potter (1625-1654), le chien comme sujet à part entière est rarement traité en France avant le XVIIIe siècle, outre quelques exemples notoires tels que Deux chiens dans un paysage de Laurent de La Hyre (1606-1656), conservé au musée des beaux-arts d’Arras (inv. 964.2.1).
Oudry joue un rôle important dans le renouveau du genre, et nos tableaux illustrent parfaitement la façon dont les artistes français du XVIIIe réinventent et redéfinissent les genres picturaux.
Chien barbet attrapant un butor (lot précédent) reprend des motifs fréquents dans l’œuvre de l’artiste. Nous pouvons en particulier rapprocher notre tableau d’une composition actuellement conservée au musée national de Stockholm (inv. NM 861) qui traite du même sujet et qui est, comme le nôtre, signé et daté de 1725 (H. Opperman, Jean-Baptiste Oudry, thèse de doctorat, Chicago, université de Chicago, 1972, I, p. 433, n°P209). L’exclusion de toute présence humaine dans cette représentation des scènes de capture de l’animal sauvage rappelle la tradition flamande du genre telle qu’elle fut diffusée par Frans Snyders (1579-1657) et son atelier. Le jeu de lumière dramatique et le rendu minutieux du visage du chien focalisent l’attention du spectateur sur l’expression de l’épagneul, faisant de notre tableau à la fois une scène de chasse et un portrait canin.
Pointer anglais et trophée de chasse marie également le portrait canin au thème cynégétique, ici évoqué par la nature morte composée d’un lapin et d’un faisan mort accrochés à un fusil. Le motif du chien gardant les trophées de chasse nous permet de symboliquement considérer ce tableau comme le dénouement thématique du tableau précèdent. Notre tableau peut être rapproché d’une composition conservée au château de Beloeil, en Belgique, elle aussi signée et datée 1725 (H. Opperman, op. cit., p. 505, n°P393).