PIERRE DUPUIS (MONTFORT-L'AMAURY 1610-1682 PARIS)
PIERRE DUPUIS (MONTFORT-L'AMAURY 1610-1682 PARIS)

Corbeille de prunes et grenade sur un entablement sculpté

Details
PIERRE DUPUIS (MONTFORT-L'AMAURY 1610-1682 PARIS)
Corbeille de prunes et grenade sur un entablement sculpté
signé '.P.DVPVIS.F.' (en bas à droite)
Huile sur toile
51 x 60,5 cm. (20 1/8 x 23¾ in.)
Provenance
Famille des Comtes de Turenne (selon le catalogue de l'exposition de 1954 à Rotterdam).
Collection Pierre Landry, Paris; par descendance aux propriétaires actuels.
Literature
C. Sterling, La nature morte de l'Antiquité à nos jours, Paris, 1952, pp. 73-74, pl. 49.
M. Faré, Le Grand siècle de la nature morte en France, Fribourg, 1974, p. 193, ill.
Exhibited
Rotterdam, Musée Boymans-van Beunigen, Vier Eeuwen Stilleven in Frankryk, juillet-septembre 1954, no. 22, Pl. 13.
Paris, Galerie Alfred Daber, Natures Mortes Françaises, avril 1959, no. 10.
Further details
A STILL LIFE, OIL ON CANVAS SIGNED BY PIERRE DUPUIS

Lot Essay

Pierre Dupuis, qui se spécialisa exclusivement dans les natures mortes, fut reçu à l'Académie en 1663. Il avait probablement fait le voyage en Italie dans les années 1630, comme le laisse supposer son mariage, à son retour, en Avignon en 1640. Ami du peintre Pierre Mignard, protégé d'Henri de Lorraine, cité en 1679 par Félibien comme l'un des peintres les plus fameux de l'époque, il bénéficia sans aucun doute durant sa carrière d'une grande renommée; certaines de ses oeuvres étaient répertoriées dans la collection Farnèse, d'autres dans celle de l'Archiduc Léopold-Guillaume. Oublié au XVIIIème siècle, Pierre Dupuis apparaît aujourd'hui comme l'un des maillons essentiels dans l'évolution de la nature morte en France au XVIIème siècle: il fait le lien entre la frontalité, la sobriété et la méticulosité de la génération précédente, celle de Lubin Baugin, Jacques Linard ou Louise Moillon, et les grandes compositions décoratives de Desportes ou de Monnoyer.
Notre tableau, sans doute l'un des chefs-d'oeuvre du peintre, est caractéristique de son art, comme le souligne Charles Sterling: 'les Corbeilles de fruits posées sur des socles à l'antique et éclairées avec netteté, sont d'une composition monumentale; leur éclairage précis arrive de haut, du côté gauche; elles trahissent la connaissance de l'école romaine du deuxième quart du siècle. Le modelé des fruits reste dans la tradition flamande telle qu'elle était répandue dans les ateliers parisiens entre 1625 et 1640. Mais l'atmosphère générale de cette réunion de fruits et de marbre n'a plus rien d'intime, elle est quasi abstraite'. Michel Faré admirait quant à lui l'harmonieuse répartition des pleins et des vides, montrant 'un profond souci de composition' et 'une savante répartition de l'espace'. A ce type de nature morte, où la poésie de l'oeuvre est fondée sur l'opposition entre l'austère monumentalité des marbres antiques brisés et la fraîcheur des fruits tout juste cueillis se substitueront, plus tard dans la carrière de l'artiste, des compositions plus amples et décoratives, associant fleurs et fruits, orfèvrerie et tapis.

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