Lot Essay
Plus qu’une magnifique démonstration du savoir-faire horloger parisien à la fin du XVIIIe siècle, cette rare pendule squelette doit être considérée comme le témoignage des aspirations et des inclinations d’une société française qui mêlaient alors avec bonheur, exigence scientifique et plaisir esthétique.
C’est Joseph Coteau (1740-1812) qui réalise et signe le fin décor de ce précieux instrument : outre le fond bleu de l’armature, délicatement rehaussé de rinceaux feuillagés argent, Coteau a orné le cadran annulaire principal des signes du zodiaque, et agrémenté l’œuvre de quatre médaillons. Deux allégories de la Géographie et de l’Architecture escortent un putto jouant de la lyre sur le dos d’un lion. Les couleurs employées rappellent à dessein les camées, très en vogue à l’époque, et contrastent avec le paysage exotique de la scène centrale. Ce dernier évoque le succès contemporain de Paul et Virginie et l’attrait pour la nature qui se développe dans la seconde moitié du XVIIIème siècle.
Joseph Coteau est sans doute le plus célèbre émailleur de son époque. Natif de Genève, il deviendra maître-peintre-émailleur au sein de l’Académie de Saint-Luc de sa ville en 1766. Arrivé peu après à Paris, il figure aux registres de la paroisse Saint-André-des-Arts et installe un atelier rue Poupée en 1778. Il travaille pour la manufacture nationale puis impériale de Sèvres, et devient surtout le collaborateur des plus grands horlogers tels que Robert Robin et Ferdinand Berthoud.
A la suite des progrès techniques réalisés tout au long du siècle, ces horlogers mettent au point les premiers modèles de pendules dites « squelettes ». Leur particularité est de laisser apparaître, au moyen d’une composition épurée et d’un cadran principal annulaire, la séduisante technicité des mouvements et des rouages. La complexité des mécanismes et notamment la maîtrise des phases de la lune suscitaient une légitime admiration qui, conjuguée à la désaffection des amateurs pour les représentations massives de scènes historiques ou allégoriques, ont donné naissance à ce type de pendule. Prouesse scientifique au décor raffiné notre pendule est à bien des égards un emblème de son temps.
Miriam Caroline Alexandrine de Rothschild (1884-1965) l’avait bien compris, qui, grande amatrice des arts décoratifs du XVIIIe siècle, eut le plaisir de voir figurer cet objet exceptionnel dans ses collections.
Parmi les rares horloges connues réalisées dans le même esprit et de cette qualité, nous pouvons citer celle du Musée François Duesberg à Mons (P. Kjellberg, La pendule française, Paris, 1997, p. 319) ou celle du Musée des Arts Décoratifs (inv. 11205, ill. A. Tardy, Les plus belles pendules françaises – Tome II, Paris 1994, p. 206). Cette dernière, aux émaux signés de Coteau et datée de 1796, est sommée du même aigle de bronze présent sur notre exemplaire.
C’est Joseph Coteau (1740-1812) qui réalise et signe le fin décor de ce précieux instrument : outre le fond bleu de l’armature, délicatement rehaussé de rinceaux feuillagés argent, Coteau a orné le cadran annulaire principal des signes du zodiaque, et agrémenté l’œuvre de quatre médaillons. Deux allégories de la Géographie et de l’Architecture escortent un putto jouant de la lyre sur le dos d’un lion. Les couleurs employées rappellent à dessein les camées, très en vogue à l’époque, et contrastent avec le paysage exotique de la scène centrale. Ce dernier évoque le succès contemporain de Paul et Virginie et l’attrait pour la nature qui se développe dans la seconde moitié du XVIIIème siècle.
Joseph Coteau est sans doute le plus célèbre émailleur de son époque. Natif de Genève, il deviendra maître-peintre-émailleur au sein de l’Académie de Saint-Luc de sa ville en 1766. Arrivé peu après à Paris, il figure aux registres de la paroisse Saint-André-des-Arts et installe un atelier rue Poupée en 1778. Il travaille pour la manufacture nationale puis impériale de Sèvres, et devient surtout le collaborateur des plus grands horlogers tels que Robert Robin et Ferdinand Berthoud.
A la suite des progrès techniques réalisés tout au long du siècle, ces horlogers mettent au point les premiers modèles de pendules dites « squelettes ». Leur particularité est de laisser apparaître, au moyen d’une composition épurée et d’un cadran principal annulaire, la séduisante technicité des mouvements et des rouages. La complexité des mécanismes et notamment la maîtrise des phases de la lune suscitaient une légitime admiration qui, conjuguée à la désaffection des amateurs pour les représentations massives de scènes historiques ou allégoriques, ont donné naissance à ce type de pendule. Prouesse scientifique au décor raffiné notre pendule est à bien des égards un emblème de son temps.
Miriam Caroline Alexandrine de Rothschild (1884-1965) l’avait bien compris, qui, grande amatrice des arts décoratifs du XVIIIe siècle, eut le plaisir de voir figurer cet objet exceptionnel dans ses collections.
Parmi les rares horloges connues réalisées dans le même esprit et de cette qualité, nous pouvons citer celle du Musée François Duesberg à Mons (P. Kjellberg, La pendule française, Paris, 1997, p. 319) ou celle du Musée des Arts Décoratifs (inv. 11205, ill. A. Tardy, Les plus belles pendules françaises – Tome II, Paris 1994, p. 206). Cette dernière, aux émaux signés de Coteau et datée de 1796, est sommée du même aigle de bronze présent sur notre exemplaire.