Paysage antique, dit aussi 'Bucolique'

Émile-René Ménard fait partie de ces artistes du début du XX^e siècle pour lesquels l’Antiquité classique redevint un sujet de préoccupation et d’inspiration majeur. Mais, à la différence de l’école néoclassique un siècle plus tôt, à la différence également des peintres pompiers qui s’attachaient principalement au caractère anecdotique de l’âge classique, cherchant surtout à le reconstituer fidèlement par une abondance de détails archéologiquement exacts, un artiste comme Ménard chercha manifestement à renouer de façon plus poétique avec ce monde perdu. Cherchant l’Antique principalement dans les paysages et non plus dans les scènes d’histoire ou de genre, Ménard anime ses visions d’un esprit antiquisant, idéaliste et symboliste, plus qu’il ne cherche à reconstituer les temps anciens avec précision.
Le présent paysage, peint au recto d'une autre composition plus grande et redécoupée, intitulé par l’artiste 'Bucolique' dans une lettre qu’il adresse à son acquéreur, Carlos Mayer, est tout-à-fait exemplaire de ce caractère virgilien, de cette vision arcadienne de la nature.
Le peintre lui-même semblait porter un attachement particulier à cette toile, puisqu’il demandera à son propriétaire, avant même de le lui livrer, de le laisser le présenter à une exposition organisée à Bruxelles en 1926.